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Lula devra réconcilier le Brésil

mardi 31 octobre 2006, par Ahlem

Luiz Inacio Lula da Silva a été réélu président du Brésil pour un second mandat de quatre ans avec 60,8% des suffrages, loin devant son rival, Geraldo Alckmin (39,2%)

Lula devra réconcilier le Brésil

La victoire éclatante du "défenseur des laissés-pour-compte" couronne un retour retentissant dans une campagne mal engagée. Le 1er octobre, au soir du premier tour, il avait été à la surprise générale mis en ballottage par Geraldo Alckmin. Les scandales et les affaires éclaboussant son Parti des travailleurs (PT) et son équipe de campagne avaient largement entamé le crédit du premier président brésilien issu de la classe ouvrière et sept points seulement séparaient les deux adversaires (48,6% pour Lula, 41,6% pour Alckmin).

Mais Lula a mis à profit l’entre-deux-tours pour redresser la barre. Et sa réélection dimanche dans un fauteuil est la copie quasi-conforme de son premier succès, en 2002, avec 61% des suffrages. "L’avance de Lula au second tour est si décisive qu’elle a recréé l’aura positive qui entoure le président, exactement comme après sa première élection", analyse Marcos Coimbra, directeur de l’institut de sondage Vox Populi. De meetings en débats télévisés - débats auxquels il s’est plié après les avoir boycottés avant le premier tour -, Lula est apparu comme le défenseur des classes pauvres et laborieuses. "Les pauvres auront la préférence dans notre gouvernement", a-t-il lancé dans son premier discours post-électoral, s’engageant à gouverner pour l’ensemble des Brésiliens tout en intensifiant la lutte contre la pauvreté. Laissant éclater leur joie, ses partisans, dont beaucoup arboraient le tee-shirt rouge du PT, se sont rassemblés sur la principale avenue de Sao Paulo où ils ont brandi des drapeaux à l’effigie du parti.

Lula devra notamment rassembler un pays dont les profondes divisions sont apparues pendant la campagne et mettre sur pied une coalition pour faire passer des réformes au Congrès. A la Chambre des députés, le PT a reculé, perdant une dizaine de sièges. Au Sénat, les positions de Lula sont encore plus délicates. "Je vais convier tout le monde à des discussions. Personne ne sera laissé de côté", a-t-il promis. Plusieurs opposants se sont d’ores et déjà déclarés intéressés. "Il y a un temps pour les élections, et un temps pour construire. Dès demain, mon regard sera tourné vers l’avenir de ce pays", a ainsi dit Aecio Neves, gouverneur du Minas Gerais et figure montante du PSDB d’Alckmin, qui devrait être reçu rapidement par Lula.

Synthèse de Ahlem
D’après Reuters