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Maroc : La fuite en avant du roi

lundi 27 mars 2006, par Rédaction

Le roi du Maroc en visite au Sahara Occidental, persiste et signe, faisant la promotion de son projet d’autonomie au détriment des résolutions de l’ONU sur le contentieux sahraoui.

Les redondances de Mohammed VI n’ont pas laissé indifférents les Sahraouis qui ont réagi au discours prononcé par le roi du Maroc.

Jugeant “obsolète” et “inapplicable” un référendum au Sahara occidental, le roi du Maroc, Mohammed VI, a proposé en échange, une « large autonomie », dans le ‘’cadre de la souveraineté’’ marocaine, pour les territoires sahraouis. Le souverain chérifien feint ainsi d’ignorer que ce territoire, (toujours considéré comme une colonie espagnole par le droit international, les textes et résolutions de l’ONU, de même que par les avis de la Cour internationale de justice, (CIJ) qui n’appartient pas au Maroc, reste soumis à l’autodétermination par laquelle le peuple du Sahara occidental se prononcera sur son devenir.

Aussi, le seul cadre dans lequel évolue cette affaire est celui de l’ONU car elle relève d’un problème de décolonisation, comme stipulé par plusieurs résolutions du Conseil de sécurité. Cette situation n’ayant pas changé, le contentieux reste donc soumis aux lois internationales. Et, à ce que l’on sache, le Maroc n’est pas au-dessus de ces lois, même s’il peut compter sur le soutien, -inapproprié car il entrave une solution équitable et légale au problème sahraoui- d’une ou de deux grandes puissances (membres permanents du Conseil de sécurité de (l’ONU), ce qui ne modifie en rien la donne initiale qui demeure encore et toujours la décolonisation.

Et la résolution 1514 (XV) de juin 1960 du Conseil de sécurité sur le droit des peuples colonisés à l’autodétermination s’applique au Sahara occidental, comme elle a fini par s’appliquer au dossier similaire du Timor-Oriental occupé en 1975 dans les mêmes conditions par lesquelles le Maroc s’est « approprié » la même année (1975) le territoire sahraoui. En fait, c’est une question de temps, et ce qui a pu être réalisé au Timor le sera un jour prochain au Sahara occidental, lequel n’est pas un problème interne qui relève du seul royaume chérifien. Lors de son périple au Sahara occidental, le roi Mohammed VI a présenté son plan « d’autonomie » aux tribus et au ‘’conseil consultatif sahraoui’’.

Dans le discours prononcé à l’issue de sa visite dans les territoires sahraouis occupés, le roi du Maroc a déclaré que la solution de « l’autonomie » constitue « un règlement juste du différend artificiel dans la région et une contribution à l’édification du Maghreb arabe où règneraient la coopération et la prospérité dans un cadre régional où domine la paix et la stabilité ». Ce qui est tout un programme. Car, comment peut-on parler de « règlement juste » et équitable lorsque l’on dénie au peuple sahraoui le droit de se prononcer par référendum sur son avenir ?

Synthèse de Rayane
D’après l’Expression