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Maroc : émeutes à Tamasint

lundi 23 mai 2005, par nassim

Les forces de police avaient tenté de disperser les manifestants à coups de bombes lacrymogènes, alors que des hélicoptères survolaient le lieu de la manifestation, à Tamasint au Maroc.

Violentes émeutes dans le village de Tamasint au Maroc.

De violents affrontements entre policiers et villageois se sont déroulés, ces derniers jours, près de la ville d’Al-Hoceïma où les forces de police ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants mécontents du retard pris dans la reconstruction de leurs logements, détruits par le séisme de février 2004, a rapporté, hier, la presse locale. La manifestation des habitants du village de Tamasint, près d’Al-Hoceïma, a vite dégénéré “en affrontements violents lorsque les forces de police avaient tenté de disperser les manifestants à coups de bombes lacrymogènes, alors que des hélicoptères survolaient le lieu de la manifestation”, souligne le quotidien Al Alam. Selon le journal, “cette manifestation a été décidée par les villageois de Tamasint pour dénoncer le retard pris dans la reconstruction de leurs logements, détruits par le séisme et la subvention dérisoire qui leur a été octroyée par l’État”. “Les manifestants de Tamasint, en colère, voulaient marcher sur le siège de la préfecture d’Al- Hoceïma, mais l’intervention des forces de police a tourné en violents affrontements”, a indiqué de son côté Al Ahdath Al Maghrybia. Dans les zones rurales de la région d’Al-Hoceïma, la grogne couve toujours parmi les habitants qui estiment que l’aide publique promise par les autorités juste après le séisme “n’est pas suffisante pour leur permettre de reconstruire leurs maisons”.

Une année après le séisme, des centaines de familles vivent encore sous des tentes dans les villages et les hameaux des montagnes, de la région d’Al-Hoceïma, dans l’attente de l’achèvement du programme de construction de logements neufs. Plusieurs marches de protestation ont été organisées depuis le début de l’année par les habitants de la région pour dénoncer “le laxisme” des autorités dans la conduite du programme de reconstruction, notamment les habitants du village d’Imrabten-Tamasint, qui avait été durement touché par le séisme. Dans un rapport intitulé “Le summum de la misère sociale et des souffrances humaines”, la section d’Al-Hoceïma de l’association marocaine des droits humains (AMDH) estime que plusieurs hameaux montagneux vivent toujours, une année après le séisme, dans des conditions très dures, habitant sous des tentes souvent emportées par les vents, sans prise en charge alimentaire et ne bénéficiant pas du programme gouvernemental de reconstruction.

Le 24 février 2004, un fort séisme d’une magnitude de 6,3 degrés sur l’échelle ouverte de Richter avait ravagé la région d’Al-Hoceïma, notamment les villages d’Aït-Kamra, où a été localisé l’épicentre de la secousse tellurique, Imzouren, Imrabten, Izzemouren et des dizaines d’autres hameaux de montagne. Le bilan définitif faisait état de 628 morts, 926 blessés et plus de 15 203 personnes sinistrées dont les maisons se sont effondrées, et globalement près de 30 000 personnes sinistrées dans la région d’Al-Hoceïma. Selon des chiffres officiels, 2 539 maisons ont été détruites, dont 2 498 en zones rurales.

Source : liberte-algerie.com