Massacre à Virginia Tech aux Etats-Unis

Au lendemain du massacre de 32 personnes à l’université technologique de Blacksburg, en Virginie, les forces de l’ordre et la direction de l’établissement se voient reprocher le fait que le tueur ait pu poursuivre sa macabre entreprise, deux heures après l’avoir entamée. Bombardé de questions sur la sécurité lors d’une conférence de presse, le président de Virginia Tech Charles Steger a tenté de se justifier. La direction pensait que la fusillade dans le dortoir West Ambler Johnston, signalée vers 7h15 (12h15 GMT), était une querelle domestique et que l’homme à l’origine des tirs avait fui. "Nous n’avions aucune raison de suspecter qu’un autre incident allait se produire." Le dortoir a été condamné après les premiers coups de feu. L’administration a appelé les responsables des différentes résidences pour les avertir et leur demander de se rendre dans les chambres pour prévenir les étudiants. Des gardes ont été déployés dans le dortoir, et d’autres ont patrouillé sur le campus, a-t-il expliqué. Des courriers électroniques ont été envoyés aux élèves.

A la question de savoir pourquoi le campus n’avait pas été totalement bouclé, Charles Steger a souligné que des milliers d’étudiants arrivaient pour les cours de 8h (13h GMT). "Où pouvait-on les enfermer", a-t-il demandé, avant de préciser, sans plus de détails, que la sécurité serait désormais renforcée. Et de lancer : "il est évident que nous ne pouvons pas mettre un garde armé devant chaque classe tous les jours de l’année." Certains étudiants se sont émus que le tireur ait pu frapper une seconde fois. Ils affirment avoir été informés des fusillades par un courrier électronique à 9h26 (13h26 GMT). Le mail mentionnait un "incident de tirs" à West Amber Johnston et expliquait qu’une enquête de la police était en cours. Il demandait aux élèves de rester prudents et de contacter la police pour tout élément suspect.

Des experts en sécurité s’interrogent sur les mesures mises en place par l’université pour se préparer à de telles crises. "Il est crucial qu’ils aient des plans d’urgence concrets en place pour gérer de telles situations de crise", observe Kenneth Trump, un expert en sécurité scolaire de Cleveland. "La clé est d’avoir un système de communications solide pour informer les étudiants, les parents, la faculté, le personnel et les médias de ce qui se passe." C’est la deuxième fois en moins d’un an que Virginia Tech est le théâtre d’une fusillade. En août 2006, un prisonnier s’était évadé de prison après avoir tué un surveillant d’hôpital et s’était réfugié sur le campus. Un shérif adjoint lancé à sa poursuite avait trouvé la mort.

Synthèse de Mourad
D’après AP