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Massacre en Irak

mercredi 4 mai 2005, par Hassiba

Quarante-cinq personnes ont été tuées et 90 blessées dans un attentat suicide commis mercredi à Erbil, dans le Kurdistan d’Irak, selon le gouverneur Nawzad Hadi, alors que le gouvernement irakien a prêté serment mardi.

Le bilan définitif de l’attentat

Attentat à Erbil, nord de l’Irak.

s’établit à 45 morts et 90 blessés", a déclaré à la presse le gouverneur, précisant que le kamikaze avait pris pour cible des recrues de la police dans la ville située à 350 km au nord de Bagdad.
"Ce genre d’actes lâches ne nous feront pas peur et ne vont pas nous terroriser", a déclaré M. Hadi, ajoutant : "Nous nous engageons à poursuivre la lutte contre le terrorisme jusqu’à le déraciner". Le gouverneur a fait cette déclaration après s’être rendu au chevet des blessés dans l’hôpital de la ville. Un médecin de l’hôpital Rouz Gari, le plus grand de la ville, a lu devant la foule des parents venus demander des nouvelles une liste de 39 tués, tous des recrues de la police, et indiqué qu’il y avait six cadavres non identifiés.

L’attentat, commis par un kamikaze qui s’est mêlé aux recrues de la police, s’est produit vers 09H30 (05H30 GMT) dans le centre de la ville, "capitale" du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani, selon une source policière.

L’explosion a eu lieu au moment où des dizaines de jeunes étaient rassemblés devant un centre de recrutement de la police situé derrière l’hôtel Sheraton pas loin d’une permanence du PDK.

La télévision publique Iraqia, qui transmettait les travaux d’une session du Parlement à Bagdad, a interrompu ses émissions pour montrer en direct le lieu de l’attaque. Des flaques de sang étaient visibles sur la chaussée. Plusieurs ambulances étaient sur place et des secouristes s’affairaient à transporter les blessés.

Mardi, le gouvernement irakien, toujours incomplet malgré les longues et difficiles tractations, a prêté serment plus de trois mois après les élections législatives, au milieu d’une flambée de violences sanglantes.

"Je jure par Dieu de préserver l’indépendance de l’Irak, sa souveraineté, de défendre les intérêts de son peuple, préserver l’intégrité de son territoire, de ses eaux et de ses ressources naturelles et d’appliquer la loi avec sincérité et impartialité", a déclaré mardi le Premier ministre Ibrahim al-Jaafari, la main droite posée sur le Coran, lors de la cérémonie de prestation de serment dans la Zone verte, secteur ultra-protégé de Bagdad.

Les vingt neuf autres membres de son cabinet l’ont ensuite imité.

M. Jaafari a invité les membres du parti Baas dissous qui n’ont pas de sang sur les mains à la repentance et au dialogue.

"Je dis à l’intention de ceux qui s’étaient alignés sur le régime révolu (de Saddam Hussein) que le coeur de notre peuple est grand à condition qu’ils n’aient pas de sang sur les mains", a affirmé le Premier ministre chiite.

L’investiture du gouvernement intervient cinq jours après le vote de confiance du Parlement le 28 avril.

Depuis cette date, au moins 150 personnes ont trouvé la mort en Irak, pour la plupart des civils, dans un nouveau déchaînement de la violence.

Mais la liste du gouvernement annoncée, qui comporte trente ministères, y compris les postes du Premier ministre et de ses deux vice-Premiers ministres, ne comporte pas les noms des titulaires de la Défense (promise à un sunnite) et du Pétrole (garanti à un chiite).

M. Jaafari a affirmé à cet égard que des divergences entre sunnites ont empêché la nomination d’un ministre de cette communauté à la Défense.

"Il y a des différends entre les frères arabes sunnites et nous avons préféré ne pas aller trop vite afin que le choix (d’un ministre) soit satisfaisant et respecté par les Irakiens et plus particulièrement par les sunnites", a-t-il dit devant la presse après la cérémonie.

Selon toute probabilité, l’intérim de la Défense continuera d’être assuré par le Premier ministre lui-même et celui du Pétrole par le chiite laïc Ahmed Chalabi, l’un des deux vice-Premiers ministres désignés avec le Kurde Roj Shawees.

De leur côté, des dirigeants sunnites ont protesté contre le fait de ne pas avoir obtenu, comme ils le souhaitaient, des postes clés dans le nouveau cabinet irakien.

Le vice-président Ghazi Al-Yaouar, un dirigeant tribal sunnite, a boycotté la cérémonie en signe de protestation.

La Maison Blanche s’est félicitée de l’entrée en fonctions du nouveau gouvernement, espérant une attribution rapide des postes vacants.

Au chapitre des otages, le ressortissant australien enlevé en Irak souffre de graves problèmes de santé, a déclaré mercredi le ministre australien des Affaires étrangères Alexander Downer, après avoir appelé à sa libération sur une chaîne de télévision arabe.

Le ministre est apparu sur la chaîne Al-Jazira pour lancer un appel à la libération de Douglas Wood, un homme d’affaires de 63 ans.

"J’ai souligné au cours de l’interview avec Al-Jazira que Douglas Wood ne va pas bien. Il a de très graves soucis au coeur, et il a également un problème à l’un des yeux", a indiqué M. Downer à la radio Australian Broadcasting Corporation.

Il a ajouté que M. Wood aurait été enlevé dans son appartement de Bagdad ou alors qu’il se rendait à son travail.

Les ravisseurs de Douglas Wood exigent le retrait d’Irak des troupes australiennes, américaines et britanniques.

Canberra, un des plus fidèles alliés de la politique du président américain George Bush en Irak, a quelque 550 militaires en Irak, qui doivent bientôt recevoir le renfort de 350 hommes supplémentaires.

A Paris, le Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin a parlé de "contacts alternatifs" avec les ravisseurs de la journaliste Florence Aubenas, retenue en otage depuis le 5 janvier, en soulignant avoir de "très bonnes raisons de penser" qu’elle est vivante.

Source : AFP