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Répression sanglante en Guinée

mercredi 30 septembre 2009, par Samir

Les forces de l’ordre en Guinée sont accusées de s’être livrée à des actes de barbarie et d’avoir massacré plus de 157 personnes.

Répression sanglante en Guinée.

Lundi, la Guinée a été le théâtre d’affrontements violents et meurtriers entre des manifestants anti junte et les forces militaires du pays. La communauté internationale, dans l’expectative, a condamné fermement la répression. Plusieurs dizaines de milliers de personnes qui s’étaient rassemblées dans la journée de lundi, dans le grand stade de Conakry, afin de manifester leur opposition à l’éventuelle candidature à la présidentielle de janvier prochain du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, ont dû faire face à la violence de l’armée, venue en nombre les déloger et mettre un terme à leur meeting pourtant pacifique. La Croix-Rouge, présente sur les lieux, et deux chefs de l’opposition, blessés par les militaires, ont rapporté que les soldats auraient fait des centaines de blessés et 87 morts, au dernier bilan. Un médecin hospitalier a dénoncé « la boucherie et le carnage » auxquels se sont livrées les forces militaires. « Il y avait une volonté délibérée de nous éliminer aujourd’hui, nous, les opposants », a même déclaré l’ancien chef de gouvernement Sidya Touré, leader de l’Union des forces républicaines (UFR, opposition), également blessé à la tête.

Soutenu par une grande partie de la population, Camara avait pris le pouvoir par un coup d’Etat en décembre 2008, suite à la mort de Lansana Conté qui régnait sans partage sur le pays depuis 1984. Le chef putschiste avait su générer une nouvelle dynamique en Guinée et avait laissé planer des espoirs d’une vie meilleure pour les Guinéens, emprisonnés par la corruption et gangrenés par le narcotrafic. En effet, le jeune capitaine, âgé de 45 ans, à la tête du Conseil national pour la démocratie et le développement, avait promis de s’attaquer aux problèmes sociaux et économiques dans l’intérêt général, et surtout il avait juré qu’il ne resterait au pouvoir que le temps d’une transition qu’il disait démocratique, jusqu’à l’élection présidentielle de janvier 2010. Mais le goût du pouvoir a, semble-t-il, été plus fort. Les paroles se sont envolées et ont laissé place à un nouveau règne autoritaire. Camara revendique aujourd’hui son droit à se porter candidat et ne tolère plus aucune résistance. Le spectacle de la répression reste amer pour le peuple et pour une communauté internationale flouée.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant