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Robert Mugabe maître du Zimbabwe

mardi 1er juillet 2008, par Rédaction

Le dictateur Robert Mugabe qui refuse de quitter le pouvoir au Zimbabwe s’est déplacé à Charm el-Cheikh en Egypte pour participer au sommet de l’Union africaine.

Robert Mugabe au pouvoir au Zimbabwe.

Interpellée, pressée de toutes parts à refuser d’entériner la mascarade électorale qui vient de se jouer au Zimbabwe, l’Union africaine, dont le 11e sommet se déroule à Charm el-Cheikh, a été obligée, bien malgré elle, de prendre position sur cette affaire. Mais il ne faut surtout pas s’attendre à ce que l’organisation continentale, qui n’est rien d’autre qu’un syndicat de chefs d’Etat, aille au-delà de la remontrance platonique au sujet du comportement de Robert Mugabe et de la camarilla qui l’entoure. Le président zimbabwéen a d’ailleurs fait le déplacement à Charm el-Cheikh, certain que ses pairs africains n’ont nullement l’intention de l’acculer en lui demandant des comptes sur ce qui se passe dans son pays. Et pour cause, l’aréopage auquel Mugabe s’est joint à Charm el-Cheikh est mal placé pour lui faire la leçon car composé de chefs d’Etat qui, à des exceptions se comptant sur les doigts d’une seule main, sont eux aussi en délicatesse avec la démocratie et le respect des libertés de leurs peuples. Il serait tout de même furieusement cocasse que Omar Bongo, Kadhafi, Moubarak, pour ne citer que ceux qui confisquent depuis des décennies le pouvoir dans leur pays, fassent la morale à Mugabe ou le somment de se plier à la volonté populaire.

Le sommet de l’Union africaine se contentera de sauver les apparences en faisant pression sur Mugabe pour qu’il trouve un terrain d’entente avec son opposition. En somme, un scénario à la « kényane ». Les « pragmatiques » soutiendront qu’il vaut mieux ce compromis que le chaos qu’entraîneraient une condamnation de la confiscation du pouvoir au Zimbabwe par Mugabe et le refus par l’Union africaine de l’entériner. Si c’est cela qui doit advenir, Robert Mugabe en sera le grand bénéficiaire au final. Car il s’assurera ainsi de conserver le pouvoir, bien qu’il ait été démontré aux élections législatives et au premier tour de la présidentielle que le majorité des Zimbabwéens ne veulent plus de lui et de son parti. Par solidarité et réflexe de conservation, les potentats africains ne lâcheront pas Mugabe. Ils ne tiennent pas à créer un précédent qui pourrait leur être appliqué quand viendra le jour où le ras-le-bol de leur peuple engendrera des situations à l’identique de celle du Zimbabwe.

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran