Saïd Jaziri expulsé en Tunisie

Détenu depuis mercredi dernier à la suite d’une ordonnance de la Commission de l’immigration, Saïd Jaziri, qui détenait un statut de réfugié, prendra le chemin de son pays d’origine, la Tunisie. C’est ce qu’a confirmé hier après-midi la Cour fédérale à l’issue d’une ultime requête. Quelque minutes après qu’on eut rendu publique la décision, Mohammed Allui, porte-parole du comité, était à la fois abattu et furieux. « Tout ce que je peux dire, c’est que nous sommes en train de violer la Convention de Genève. On envoie un réfugié dans un pays où il risque la torture, c’est inconcevable, c’est aberrant. » Saïd Jaziri craint effectivement de connaître de mauvais traitements en Tunisie.

Des activités politiques menées il y a quelques années pourraient, selon lui, lui valoir un tel sort. « C’est sûr et certain qu’il sera torturé », a dit à La Presse son avocate, Nawal Benrouayene. Il y a quelques jours, l’ambassadeur tunisien au Canada a toutefois contredit ces croyances et répété que de telles affirmations ternissent la réputation de la Tunisie. Affaibli par une grève de la faim qu’il mène depuis le début de le semaine dernière, Saïd Jaziri sera vraisemblablement détenu dès son arrivée en Tunisie. « Les autorités tunisiennes l’attendent », a dit Nawal Benrouayene, tout en précisant que deux avocats veilleront au bien-être de son client, soit la présidente de l’Association contre la torture et le président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme.

Synthèse de Ahlem
D’après La Presse