Visite fructueuse de Rice en Israël

Après une nuit de discussions sous la pression de la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, les autorités palestiniennes décrochent pour la première fois le contrôle d’une frontière. "Parfois le dernier mètre est le plus dur, et je crois que c’est ce que nous avons vécu aujourd’hui", a expliqué la patronne de la diplomatie américaine, qui a supervisé ce marathon de négociations.

Condoleezza Rice a passé deux jours à Jérusalem pour débloquer les tractations sur les déplacements des Palestiniens à l’intérieur et l’extérieur de la Bande de Gaza qu’ils contrôlent depuis la fin de l’été. "Derrière ce qui pourrait avoir l’air de détails infimes, se cachent des problèmes difficiles", soulignait-elle, confiant n’avoir dormi que deux heures.

Mme Rice, qui avait reporté son départ pour l’Asie d’une journée, a réuni tour à tour les négociateurs dans sa suite d’un hôtel de Jérusalem avant de rencontrer mardi matin le ministre israélien de la Défense Shaul Mofaz pour régler les derniers détails. Condoleezza Rice et l’émissaire du Quartette, James Wolfensohn, sont intervenus pour que le retrait unilatéral de la Bande de Gaza puisse servir d’appui à une relance du processus de paix, le cadre de la "feuille de route" élaborée par les Etats-Unis, la Russie, l’Union européenne et les Nations unies. Pour James Wolfensohn, l’accord ouvrira en outre la voie à une aide internationale à la reconstruction de l’économie de la Bande de Gaza.

L’accord fixe au 25 novembre l’ouverture espérée du point de passage de Rafah entre la Bande de Gaza et l’Egypte, qui sera contrôlé par les autorités égyptiennes et palestiniennes, en présence d’observateurs européens, côté palestinien. Israël avait exigé un pouvoir de véto, mais a fini par céder sur ce point, selon le négociateur palestinien Saeb Erekat. Les autorités israéliennes recevront en direct sur un circuit vidéo interne les images des passages de la frontière et pourront soulever des objections sur certaines personnes, même si le dernier mot reviendra aux Palestiniens.

Au point de passage de Karni, entre Israël et la Bande de Gaza, les Israéliens autoriseront d’ici la fin de l’année le passage d’au moins 150 camions d’exportations par jour depuis le territoire palestinien. Ce nombre passera à au moins 400 par jour à la fin 2006. En période de récolte, tous les produits agricoles issus de la Bande de Gaza pourront transiter par Karni.

La Bande de Gaza et la Cisjordanie seront reliées par un système de convois d’autocars, traversant le territoire israélien, qui entameront des liaisons à partir du 15 décembre. Le 15 janvier, démarreront des convois de camions.

Synthèse de Billal
D’après AP