Annonce

Réduire
Aucune annonce.

"Rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord"

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • #61
    Role Positif?8

    En 1840 nos services donnaient au Maroc huit millions d’habitants. Le chiffre est incertain; mais il est vraisemblable. Le recensement de 1936 donnera sept millions après trente ans d’une guerre nationale très meurtrière. Or, la surface « utile » de la Régence était d’environ un tiers supérieure à celle du Maroc, où on ne trouve aucune région d’un peuplement comparable à celui de la Kabylie. Ces chiffres justifient donc les estimations d’Hamdan. Le premier recensement complet de l’Algérie, nous le savons, est e 1872. Ceux de 1866, 1861 et 1856 commencent à pouvoir être utilisés pour la région d’Oran, qui fut accessible, connue et dénombrée par les Bureaux arabes beaucoup plus tôt que celle d’Alger-Constantine. En revanche, les chiffres concernant cette dernière sont fantaisistes. On s’en rend compte en constatant que la diminution pour la province d’Oran, de 1866 à 1872, est beaucoup plus forte que pour celles d’Alger et Constantine, qui pourtant avaient seules souffert de l’effroyable guerre kabyle de 1871. En leur appliquant le même taux de diminution que pour celle d’Oran (évaluation certainement au dessous de la réalité), on arrive à un chiffre total minimum de 2.900.000 musulmans pour 1866: 1865, les services de Napoléon III donnaient d’ailleurs le chiffre de trois millions. Le taux de décroissance, relevé pour ces six années et appliqué sur quarante ans (de 1831 à 1871), justifie lui aussi les chiffres d’Hamdan.

    Si toute évaluation d’ensemble tirée des recensements antérieurs à 1872 est sans valeur statistique, des indices certains et des indications monographiques nous donnent quelques précieuses certitudes. Les constantes ethniques d’abord. Les études de 1860 à 1880 menées par le colonel Warnier et le général Faidherbe donnent environ 70 à 75% de Berbères; 25 à 30% d’Arabes et de Maures, les Maures étant fixés à 5% environ. En 1838, Guilbert donne, d’après les indications de l’état-major, 430.000 Maures, ce qui correspondrait donc à un total de 8.600.000 habitants. Baudicour, en 1853, donne 1.600.000 Arabes et Maures, ce qui correspondrait à un total de 5.300.000. En 1865, le nombre officiel des Maures est de 145.000, soit un total de 2.900.000 Algériens.

    Ensuite, les constantes géographiques. La population musulmane de la province d’Oran fait un peu moins du sixième du total algérien, celle de Constantine environ la moitié, celle du Sud et du Sahara algérien environ le dixième. D’après le recensement de 1865, la province d’Oran devait compter environ 700.000 Musulmans, ce qui correspondrait à un total de 4.500.000. En 1841 les travaux de Lamoricière évaluent la densité minimum de la province d’Oran (qui faisait alors 116.000 kilomètres carré) de 12 à 13 par kilomètre carré, ce qui donnerait un total de 7.700.000 habitants pour l’Algérie. E, 1844, la commission scientifique cite le chiffre de 700.000 pour l Sud et le Sahara, ce qui donnerait, pour cette année, un total de 7.000.000. Le bey de Constantine donnait, en 1831, le chiffre de 5.000.000 environ pour sa province. Ce qui confirme exactement les chiffres d’Hamdan.

    Autres indices constants en milieu maghrébin: le nombre des tribus, et celui des chevaux. Le décompte complet des tribus ne fut connu qu’en 1869: Il donna 659 tribus ou restes de tribu. (En 1830, nos services n’en dénombraient que 120!) La tribu maghrébine est en moyenne de 15 à 20.000 âmes (au Maroc, en 1936, 330 tribus pour sept millions d’âmes). Cet indice justifie donc à son tour les chiffres d’Hamdan. L’indice constant des chevaux, en milieux maghrébin non mécanisé - Bugeaud le confirme - est d’un cheval pour 25 à 30 habitants. (Il était environ de 1 pour 30 dans le Maroc de 1930). Lamoricière décompte 80.000 chevaux pour la seule province d’Oran en 1941. Ce qui donne au total 400.000 chevaux pour les trois provinces, donc au moins dix millions d’âmes. A partir de 1840, un fait capital se produit: la guerre totale, pénétrant l’intérieur du pays, bouleverse les idées reçues. La fiction du million d’Algériens apparaît de plus en plus difficile à maintenir. Dès lors, Bugeaud lui-même citera le chiffre de huit millions. En 1844, le général de Bellonnet, spécialiste des questions algériennes et rapporteur du budget de l’Algérie, déclare à la Chambre que la population « sur laquelle on n’a eu jusqu’ici que des notions inexactes », doit être évaluée à environ sept millions d’âmes. A la chambre, personne, pas même les algéristes, ne discutera ce chiffre. Telle était aussi l’évaluation du ministre de la Guerre, le maréchal Soult, d’après les renseignements de son ministère. A la même époque, d’ailleurs, dans ses rapports aux sociétés missionnaires, l’évêque d’Alger la fixe à six millions. Très attentif à la Kabylie qu’il rêvait de convertir, il en savait l’importance.
    « Puis-je rendre ma vie
    Semblable à une flûte de roseau
    Simple et droite
    Et toute remplie de musique »

    Commentaire


    • #62
      Role Positif??9

      Or, il se trouve que tous ces chiffres, calculés sur des indices constants et sûrs, se trouvent à peu près sur la courbe tracée, du chiffre de 2.100.000 pour 1872 à celui de 10.000.000 pour 1830 ( chiffre confirmé, nous l’avons vu par le nombre de chevaux, de tribus, et l’évaluation du bey de Constantine), soit: 2.900.000 à 3.000.000 pour 1866, 2.900.000 à 3.000.000 pour 1865, 4.500.000 pour 1855, 5.300.000 pour 1853, 7.000.000 pour 1844 (chiffre confirmé par le gouvernement français - et à 20% près - par l’évêché d’Alger), 7.700.000 en 1841, 8.000.000 en 1840, 8.600.000 en 1838.

      Le mouvement de la population urbaine, plus visible, donne les chiffres plus éloquents encore. Notre occupation amènera en effet un bouleversement complet de la bourgeoisie et de l’artisanat algériens. Je ne ferai état que de chiffres confirmés. Alger, qui comptait plus de 100.000 habitants en 1730, et 70.000 avant la déclaration de guerre de 1827, tombait à 12.000 en 1833. Constantine tombait de 45.000 à 12.000. Bône de 4.000 à 2.000. Oran, qui avait compté jusqu’à 20.000 âmes, tomba de 10.000 à 2.000, Mostaganem de 15.000 à un millier. De petites villes comme Djidjelli, Ténès, Arzew, Cherchell, Koléa, qui comptaient de 2.000 et 3.000 habitants en 1830, n’en ont plus, quatre ou cinq ans après, que quelques centaines. Les populations de villes comme Laghouat, Stoar, Collo, Mazagran, Matamore, Bougie et Sétif, disparaissaient presque entièrement. Il y eut des années d’exodes massifs: 1830, 1832, 1854, 1860, 1870. La famine, la maladie, le désespoir, les massacres firent le reste. Le communiqué officiel annonçant l’émigration de 20.000 Algériens vaut d’être cité: « La population des villes s’est singulièrement modifiées. Trouver des émigrations si minimes et une des plus douces récompenses que nous ayons recueillies de la justice du régime auquel nous avons soumis les indigènes. Mais les vides ont été comblés par les Européens, dont les flots sont destinés à se répandre pour éclairer cette vaste partie du monde ». (Le Moniteur algérien du 14 janvier 1833). Les premiers flots qui se répandirent furent en fait « les flots de sang » du peuple algérien, pour reprendre l’expression même de notre commission d’enquête.

      Les raisons de ce déguisement délibéré de la démographie algérienne sont faciles à comprendre. Jamais une opinion française éclairée n’aurait acceptée l’impossible, l’inhumaine entreprise qui consistait à coloniser un territoire aussi peuplé, à refouler ou exterminer une population aussi nombreuse. On comprend mieux la fureur des maniaques de l’Algérie française devant le Miroir, l’écrasement de son auteur, en même temps que leur obstination de cent trente ans à maintenir ce chiffre de deux millions, malgré toutes les évidences. Clauzel, « dont l’ignorance des populations d’Alger, dit d’Aubignosc, était extrême », ne cache pas la raison de sa colère: « Hamdan, dit-il, par ses mensonges statistiques, fait obstacle à la colonisation du pays ». Il mentira effrontément en disant que Thomas Shaw (qui fait justement autorité) donne le chiffre de deux millions. il invoque l’Américain Shaler, dont le livre était un pamphlet destiné à pousser l’anglais vers la conquête de l’Algérie, pour l’éloigner des Amériques - vieux stratagème yankee. Pour Shaler, l’Algérie est un pays aussi fertile que « désert parfait », habité par quelques bergers. il avoue d’ailleurs ne rien connaître à la géographie du pays et s’en rapporter à Shaw. Sur quoi, il nous dit que la Régence ne copte pas un million d’âmes, laissant le lecteur supposer que telle est l’opinion de Shaw. On ne peut être plus malhonnête: Shaw était très pertinent pour chiffrer la population totale d’un pays dont il n’avait vu qu’une faible partie, de ce « vaste et fertile royaume, le plus considérable d’Afrique, écrit-il, aux plaines magnifiques et aux vallées couvertes de maisons et de jardins. » Le seul chiffre qu’il nous donne est celui de 117.000 âmes pour la ville d’Alger, où il séjournera près de cinq ans.

      Armand Hain nous précise les raisons de Clauzel: « Pourquoi laisser aux mains de quelques rebelles un pays aussi vaste et fertile qui, lorsqu’il sera nôtre de toutes parts, contiendra huit à dix millions d’Européens? « Nombreuses seront les réflexions de ce genre. On comprend pourquoi Guilbert, en 1838, doit déplorer que « l’Administration garde un silence absolu sur la population des territoires militaires », et pourquoi Joly s’exclamera en 1844, à la Chambre: « On nous dit depuis 1830 qu’il n’y a que 1.500.000 habitants, et maintenant on vient nous déclarer qu’il n’y eut a plus de sept millions! »

      Le journal londonien Globe and Traveller écrivait déjà en 1830
      « Puis-je rendre ma vie
      Semblable à une flûte de roseau
      Simple et droite
      Et toute remplie de musique »

      Commentaire


      • #63
        role positif??10

        Le journal londonien Globe and Traveller écrivait déjà en 1830: « L’Algérie n’est pas un pays dépeuplé où puisse se fonder une colonie. Ce ne sera jamais qu’une source de faiblesse, et non de force. Les Français sont fous ». C’est bien que pensaient les Algériens, qui n’arrivaient pas à y croire. Emile de Girardin, cet officieux coryphée de l’empire libéral, reconnaît en 1860 « qu’on colonise un territoire où les indigènes sont exterminés et ont disparu, non un territoire où ils sont en si grand nombre qu’il est impossible de les exterminer ou de les chasser. » Or, ajoute-t-il, et l’aveu est terrible: « Ce n’est qu’en 1847, après seize ans d’occupation, que le chiffre des indigènes, évalué de cinq à sept millions, ne dépassait pas deux millions et demi. »

        Donc, tenons ferme au mensonge! On verra en 1843 nos services s’accrocher à leurs deux millions tout en donnant le chiffre de 800.000 pour le Sud et le Sahara! Lamoricière, que ses travaux sur l’Oranie amenaient en 1840 aux conclusions démographiques que l’on sait, n’en maintiendra pas moins à la Chambre, en 1848, chiffre de 1.500.000. (Il avouera pourtant qu’il était de 2.500.000 à son arrivée, soit, une diminution de 40%). La commission scientifique reconnaîtra en 1845 que l’Algérie comptait au moins 10.000 noirs - alors que nos statistiques ‘en tenaient au chiffre de 1217 - mais se gardera bien de se demander pourquoi les chiffres blancs ne seraient pas tout aussi faux que les noirs. Finalement, quelques années plus tard, on donnera le chiffre de 70.000 nègres (Vian, 1865)! Et l’on trouvait huit millions de Marocains au moment où on n’admettait qu’un ou deux millions d’algériens! Ou bien l’état-major était incapable de voir ces anomalies, ou bien il les masquait. Dans les deux cas, c’est bien fâcheux. Les aveux du général Bellonnet et du maréchal Soult soulevèrent d’abord un tollé dans le clan Bugeaud. Puis on prit parti d’en hausser les épaules. « Erreur déplorable de la part d’un homme sérieux », écrira le secrétaire de Bugeaud. Bellonnet fut renvoyé à ses haras. On nomma l’année suivante un rapporteur plus docile et moins intempestif. Soucieux de réparer ce fâcheux impair, Bugeaud monta lui-même quelque mois plus tard à la tribune de la Chambre pour la rassurer: l’Algérie ne comptait que quatre millions d’habitants. Certes, avec Bugeaud, le génocide allait bon train. Mais de ses huit millions de 1840 à ses quatre millions de 1845, la vantardise est un peu grosse. Personne ne montre mieux cette obstination dans la mauvaise foi que le président de cette commission d’investigation scientifique qui, pendant vingt ans et plus, fut la seule source de la science officielle, le général Bory de Saint-Vincent. En mai 1841, il accorde 400.000 habitants à l’Algérie. A la fin de la même année, ces 400.000 sont devenus 1.200.000. « Je maintiens et je soutiendrai quand il faudra, écrit-il, que l’Algérie toute entière ne compte pas 1.200.000 âmes, dont la moitié pour la Constantine. Mettez donc 300.000 femelles, 200.000 enfants et vieillards, et 100.000 adultes éparpillés sur une surface égale à celle de la France. Et c’est de ces moustiques mal armés, inconstants, lâches et malpropres que la France ne peut venir à bout... avec ses 800.000 soldats? Ce sont ces misérables dont la rage de faire des bulletins a fait quelque chose d’apparent que l’on ne saurait réduire! « Et le personnage de s’en prendre au « lamentable Vallée » qui n’a pas encore su liquider ces moustiques.

        On continue cependant d’esquiver la vérité. Laissons là le chiffre récent de M. Boyer-Banse (1.500.000). Mais les plus récentes études (Annales, septembre 1960), s’appuient encore sur celle de M. Yacomo (Revue africaine, 1954). Que nous dit-elle? Après avoir cité plusieurs dizaines de chiffres aussi arbitraires les uns que les autres, elle suppose que le point X - la vérité - tombe entre le chiffre de Bory (400.000) et celui d’Hamdan, tous deux aussi trompeurs. Les allégations d’Hamdan sont très fantaisistes, affirme-t-elle. Mais, de cette « fantaisie », n ne donne que deux preuves: l’affaire du noir animal, dont cependant conviennent tant d’auteurs et parmi les moins suspects, et cette phrase du Miroir: « Les Bédouins mettent en pièces et dévorent même quelquefois les Français faits prisonniers ». Or, ces lignes ne sont pas d’Hamdan, dont le chapitre sur les Bédouins est au contraire d’une remarquable objectivité, mais sont extraites d’un rapport du docteur Secaud, cité dans les pièces annexes du Miroir!

        M. Yacomo conclura, après de vaines spéculations sur des recensements très incomplets, que la population est passée de trois à deux millions entre 1830 et 1870, ce qui représente, nous le verrons, un pourcentage réel de destruction déjà considérable. Les raisons qu’il en donne valent d’être citées: le typhus de 1842, une épidémie de variole de 1834 à 1837, le choléra de 1849-1851 (40.000 victimes, dit-il), la famine de 1850, la disparition de 3.500 Turcs, dont le résultat fut de jeter les tribus les unes contre les autres, et enfin - on ne peut pas ne pas en parler - les expéditions militaires, « au moins » aussi coûteuses pour les indigènes que pour les Français. Il cite aussi quatorze notables « coupés en morceaux » par les Oulad Sidi Arab - exemple désormais classique, avec les prisonniers d’Abd-el-Kader, de la sauvagerie algérienne...
        « Puis-je rendre ma vie
        Semblable à une flûte de roseau
        Simple et droite
        Et toute remplie de musique »

        Commentaire


        • #64
          Role Positif??11

          Quant à Vian qui, en 1863, admet que la population a diminué de moitié depuis 1830, voici ses raisons: « Trente ans de guerre ont pu y contribuer... mais le prix élevé des denrées l’oblige à quitter les villes. Elle quitte la ville pour la campagne, ce qui est un bien... Pourquoi dire qu’elle émigre dans le Sud? « Pourquoi, en effet, quand le refoulement devient villégiature?

          Le « trou », qui révéla le premier des recensements exacts, entre les chiffres de 1866 et de 1872, risquait de susciter des questions embarrassantes. On le « boucha » avec la famine et l’épidémie de 1868, dont les chiffres furent enflés à plaisir. On alla jusqu’à 800.000 morts! En réalité, et le colonel Villot, chef des bureaux arabes, est formel dans sa déclaration à la commission d’enquête, « il y eut 60 à 70.000 victimes... et encore, ajoute-t-il, ces chiffres sont au-dessus de la réalité. » Le nombre des Juifs (qui souffraient de cette calamité autant sinon plus, que les Musulmans, car si quelques familles juives citadines étaient très prospères, les Juifs des mellahs de l’intérieur étaient plus misérables encore que les Arabes des tribus), accusera même une augmentation de 1866 à 1872. Du reste les chiffres des morts devraient, eux aussi, être mis à notre charge: si les Français prétendaient que ces famines et ces épidémies - elles allaient toujours de concert - étaient dues aux sauterelles, ou à « la presse et la superstition d’une population vicieuse et dégradée », elles frappaient en réalité des tribus parvenues au dernier degré de la misère dont on avait saccagé les abris et les sources de vie. c’est bien pourquoi elles se multiplièrent en 1834, 1837, 1842, 1848, 1851, 1868, 1893 t les années suivantes. Esquer prétendra qu’elles étaient la marque de l’ancienne Régence. Elles furent bien davantage celle de notre occupation: la peste de 1817-1818, restée légendaire dans les annales de la Régence, n’avait fait, d’après les calculs du médecin-colonel Guyon en 1839, que 13.000 victimes...

          Les causes premières de ce « trou » furent les terribles répressions qui se succédèrent de 1866 à 1870 et la quatrième guerre kabyle de 1871. Les représailles de 1872 furent effroyables. On n’en donnerait les chiffres. Mis la tuerie fut le fait de Thiers et de ses officiers versaillais, et nous pouvons leur faire confiance: ces gens là étaient des spécialistes. Encore deux ou trois choléras de ce genre et le peuple algérien serait devenu ce qu’est devenu la nation apache ou iroquoise: un figurant de western ou un échantillon pour Musée de l’Homme. Le vrai choléra de l’Algérie, ce fut cette pratique de l’extermination qui fit rage quarante ans durant. Si les indigènes se soulevèrent en 1871, c’est non pas par antisémitisme comme on l’a prétendu, mais surtout, comme ils l’ont dit à la commission d’enquête, parce qu’ils se crurent livrés aux racistes forcenés qui sévissaient alors dans la colonie européenne, et craignirent de voir la liquidation - que certains réclamaient ouvertement - des quelques débris qui restaient de leur nation.

          Le comte de Hon, rapporteur de la commission d’enquête en 1869, reconnaîtra que « c’est le régime auquel les indigènes sont soumis qui les fait périr ».. Pourquoi les Arabes dépérissent? Tant que rien n’a été changé à la constitution des Arabes, ils ont pu, par les produits de la terre, subvenir à leurs besoins... Ce peuple étant devenu un peuple Khamès sans terre et sans silos, ajoute-t-il, les hommes, femmes et enfants sont allés mourir de faim autour des centres de colonisation. ils sont morts sans se plaindre... »

          Ce refoulement vers le désert, cher à Rovigo, manifestait ainsi toute sa meurtrière puissance. Pourtant Napoléon III osera la justifier en disant que « chez les population indigènes la misère augmente en raison de leur rapprochement des grands centres européens. Les tribus sahariennes sont riches. Les Arabes du Tell sont ruinés. » De cette misère, ce faux libéral était le premier coupable. Son Sénatus-consulte, dit le Hon, « cherchait d’abord à désagréger les tribus, et à mobiliser la propriété, les premières tribus à délimiter étant choisies parmi les plus rapprochées de nos centres... Une fois que la terre sera sortie des principes du communisme, il suffira de la mettre en état de produire... Comment apprendre aux Arabes ce qu’ils ne savent pas, quand on est en contact avec une société avilie et abâtardie... »
          « Puis-je rendre ma vie
          Semblable à une flûte de roseau
          Simple et droite
          Et toute remplie de musique »

          Commentaire


          • #65
            Role Positif??12

            Le Hon souligne que le rendement des cultures dans les territoires de refoulement était le 5 pour 1 au lieu de 15 pour 1 dans les territoires d’origine. Il décrit les méthodes employées par les colons: « Ils tendent des pièges aux Arabes ignorants de nos règlements de police, dit-il et les amendes leur permettent de « faire saisir les terres et les troupeaux qu’ils convoitent ». Le préfet Du Bouzet décrira à la commission de 1872 d’autres moyens plus expéditifs encore. Le maréchal Randon, interprète du monarque, précise son programme: « Refouler les arabes et s’emparer de leurs terres suivant la méthode yankee; le moyen d’y arriver n’était pas encore trouvé... car il n’y a aucune analogie entre le nombre et le courage de nos indigènes et des Peaux-Rouges...: on compte aux Etats-Unis soixante Européens pour un Peau-Rouge, en Algérie vingt Arabes pour un Chrétien ». Pourtant, ajoute-t-il, « j’entrepris cette oeuvre avec ardeur... : le cantonnement des tribus, c’est-à-dire le partage du territoire entre les indigènes et les Européens ».

            M. de Vaulx, premier président de la Cour impériale d’Alger, fera en 1862 cette noble déclaration: « ... Il est évident que l’Arabe n’a aucun droit sur la terre, il a posé sa tente selon sa fantaisie... Il s’agit d’une grande oeuvre d’humanité, non pas d’une confiscation. Il faut des terres à distribuer... Autrefois ce même territoire, quoique occupé par une population nombreuse, suffisait à nourrir l’Italie. Il pourrait contenir vingt millions d’hommes. Il n’en renferme que trois millions... » Nobles soucis!

            Les colons jugeant que ce refoulement et ce cantonnement ont menés trop prudemment, adressent au Parlement une Pétition, l’appuyant sur trois textes officiels que je citerai après eux. Le premier est de Bugeaud (10 avril 1847): « Lorsque les circonstances permettent de resserrer une tribu qui n’a d’autres titres qu’une longue jouissance, on peut se dispenser de lui donner des indemnités pour ce territoire qu’on lui prend ». Le deuxième est du gouverneur général Charon (15 juin 1849): « Procéder au recensement des tribus trop au large, à leur établissement sur d’autres points si elles doivent être complètement refoulées; en ce cas, elles ne peuvent se plaindre ». Le troisième est du maréchal Vaillant (30 avril 1857): « Les arabes occupent une étendue du pays de beaucoup supérieure à leurs besoins. La preuve en résulte des chiffres suivants: 550.000 habitants dans la province d’Alger, 800.000 dans celle de Constantine. » Tel fut le constant et généreux « libéralisme » de la politique impériale. Les famines n’étaient dues qu’aux sauterelles et aux vices de ces Arabes, « tellement avares, disait Bérard, qu’ils préféraient mourir de faim accroupis sur leurs trésors ». Seule la subversion laissait entendre que, depuis vingt ans, le peuple algérien était peu à peu refoulé dans la géhenne des famines chroniques. On s’émut de celle de 1868 parce qu’elle permettait de « justifier » les inquiétantes révélations du premier recensement complet.

            Exsangue, trop faible pour rester dans la guerre, cette nation va lentement resurgir de son agonie. Non que toute résistance soit abandonnée les statistiques de 1880 font encore état ce cinq mille attentats. Elle se poursuivra dans les combats du Sahara et des confins, dans les insurrections: il y aura trois soulèvements pour la seule période de 1875 à 1880, et ils se succéderont, sporadiques, jusqu’à ceux de 1916, 1934 et 1945. La résistance se réfugie au coeur des villages et des foyers. La plus féconde, la plus indomptable, parce que la plus secrète et participant à toutes les fibres de l’être et de l’enfant, sera celle des femmes et des mères, vestales de cet éternel « esprit numide », que Frantz Fanon a si bien su analyser dans son An V de la Révolution algérienne. Ce qui sauva le peuple algérien en 1872, ce fut précisément son épuisement, qui semblait le rendre à jamais inoffensif. Un journal algérien de l’époque auquel était reproché sa haine de l’arabe, pouvait alors répondre en toute quiétude et bonne conscience: « Pourquoi en voudrions-nous aux indigènes, puisqu’il n’y en a plus? « Et Verne écrivait en 1869: « La population arabe est condamnée à disparaître dans un court espace de temps ».

            Mais, justement, on commençait à s’apercevoir que cet arabe avait après tout ses bons côtés. Les régiments de Turcos, qui furent presque complètement exterminés dans la guerre franco-allemande en 1870, avaient montré, après les guerres de Crimée et du Mexique, le prix de cette réserve de matériel humain. La colonisation algérienne (surtout la viticulture qui, grâce au phylloxera qui sévissait en France, devint la grande industrie du pays), un peu plus tard l’industrie du pays), un peu plus tard l’industrie française, trouvaient là une couveuse de main-d’oeuvre au rabais. De la tribune du Parlement on entendait alors des représentants de colons s’exprimer ainsi: « Seuls les indigènes pourront nous permettre l’exploitation intensive de notre Algérie. Mais pour les prendre à notre service avec sécurité, il faut une accommodation.

            La « machine agricole et industrielle » dont rêvait Laurence en 1835 se réalisait enfin. A un rythme d’accroissement moyen (qui va s’accélérer à partir de 1930) d’un million tous les quinze ans, faisant preuve d’une prolifique vitalité, d’une résistance biologique surprenante, le peuple algérien était près de retrouver en 1954, à la veille de la guerre, son chiffre de 1830. Il se chargeait ainsi, par la pratique, de confirmer une fois de plus le chiffre de Sidi Hamdan et l’ampleur du génocide.
            « Puis-je rendre ma vie
            Semblable à une flûte de roseau
            Simple et droite
            Et toute remplie de musique »

            Commentaire


            • #66
              Role Positif??13

              Comment en effet, en 1830, le peuple algérien, après trois siècles de paix interrompue seulement par des guérillas de tribus et des incursions sans lendemain (et parti, au XVe siècle, d’un niveau certainement beaucoup moins bas que celui de 1872) eut-il pu ne pas atteindre le chiffre qu’il devait retrouver en quatre-vingt-dix ans, dans des conditions de misère et d’oppression qui furent pour lui un handicap écrasant, refoulé ou contenu par une population européenne qui tenait le meilleur de villes et des campagnes? Et comment expliquer, en supposant exact le chiffre absurde de deux millions en 1830, que la population n’ait pu passer de deux à cinq millions entre 1830 et 1870 - comme elle le fit, de 1870 à 1910, en partant d’un pays ravagé et capitonné, à moins d’y voir les effets de notre politique d’extermination?

              Le proverbe: « A brebis tondue, Dieu ménage le vent » n’était pas fait pour lui. Ce furent d’autres famines, d’autres épidémies, d’autres expropriations, d’autres exodes, dont les plus importants sont ceux de 1875, 1889, 1898, 1910-1911, les saignées de nos guerres coloniales et des deux guerres mondiales (les unités algériennes étaient réservées aux missions de sacrifice et la guerre de 1914 fut pour la jeunesse de l’Algérie une véritable hécatombe), les répressions comme celle de 1945, qui fit, estime-t-on plus de 40.000 victimes.

              Quant aux progrès de l’hygiène, ils ne toucheront le peuple algérien que beaucoup plus tard. Dans les tribus, notre équipement sanitaire brillait par son absence. Loin d’augmenter, le niveau de vie allait baissant; il passait de deux moutons par habitant en 1872 à un mouton pour deux habitant en 1920, de six quintaux d’orge ou de blé par habitant en 1870 à deux quintaux en 1950. Si le refoulement militaire faisait trêve, le refoulement économique se poursuivait, inexorable. Les meilleures terres cultivables, 430.000 hectares de vignes et d’agrumes, se trouvaient pour 98% entre les mains des Européens, qui détenaient les deux tiers de la production végétale totale du pays. Un million de chômeurs, un million de paysans sans terre, un revenu moyen de 16.000 francs contre 450.000 francs à l’Européen, une densité de tuberculose six fois plus élevée qu’en France, ainsi soufflait le vent de Dieu. « Nulle part au monde, écrira en 1934 un journal de l’Algérie française, La presse libre, la vie humaine n’est aussi précaire et aussi misérable. La plus grande masse de ces hommes connaît, résignée et bouche close, une existence tellement faite de privations que des chiens n’en voudraient pas. »

              Telle était « l’accommodation » qu’on leur avait promise. Depuis une deuxième « nation en formation » qui renaît des cendres de la première, et Mostafa Lacheraf pourra dire que dans l’Alger de 1950, il n’est pas quarante noms d’algériens pour rappeler ceux de l’Alger de 1830. Mais ce qui était tolérable avec deux ou trois millions d’habitants ne l’était plus pour un peuple qui approchait à grand pas de son chiffre de 1830, et menaçait de sombrer dans « la misère la plus nue, la plus criante du monde » (Réforme, 1959). On lui donnait à choisir entre l’extermination économique, celle de l’Irlande du XIXe siècle (déjà en 1890, le député Mermeix disait que « l’Algérie était l’Irlande de la France »), où la lutte armée - la France, depuis trente-cinq ans, restant sourde à tous les appels pacifiques - c’est-à-dire le risque de cette extermination planifiée qu’il avait déjà subie. Cette déclaration de guerre apparaissait comme une témérité insensée, un défi lancé non seulement à l’armée qui, par les fautes de nos maîtres, était devenue l’une des plus amères du monde. Aucun Dien-Bien-Phu n’était à prévoir. Le monde n’interviendrait pas avant que les sacrifices de ce peuple n’eussent dépassé les limites humainement et politiquement supportables. Soulevés par cet esprit numide de « la mâle et forte ville d’Afrique », comme Froissart appelait l ’Algérie de son temps, les chefs algériens prenaient la décision la plus grave de son histoire. Le 1er Novembre 1954, les clés de fer étaient lancés avec la même détermination que le 26 juillet 1830. Ils roulent encore et ne s’arrêteront qu’à l’heure de la raison ou du désastre.
              « Puis-je rendre ma vie
              Semblable à une flûte de roseau
              Simple et droite
              Et toute remplie de musique »

              Commentaire


              • #67
                Tamerlan ou l'art de brouiller un topic.
                Tu aurais pu te contenter de donner les liens
                ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

                Commentaire


                • #68
                  @bachi
                  je suis desolé mais quand j'ai vu que tu avais remercié chitane pour son intervention disant que la population algerienne avait diminué a cause de la famine et de la secheresse ...je me suis dit qu'il valait mieux qu'ils aient sous les yeux le document!
                  amicalement
                  « Puis-je rendre ma vie
                  Semblable à une flûte de roseau
                  Simple et droite
                  Et toute remplie de musique »

                  Commentaire


                  • #69
                    BRAVO TAMERLAN....Rien à ajouter.J'ai mis ces pages ds mes favoris.....

                    Commentaire


                    • #70
                      Il n'y a effectivement rien à rajouter à ce qu'affirme Tamerlan ! Les contre-vérités s'ajoutent aux contre-vérités et les chiffre annoncés feraient rire s'ils ne couvraient de tristes réalités !
                      Le chiffre de la répression des événement de 45 par exemple. On sait que le fameux chiffre de 45.000 morts de la répression (qu'il révise à 40.000) a été annoncé quelques jours aprés le 8 mai, par la "Voix des Arabes" une radio férocement anti-française émettant depuis... Damas en Syrie ! Ce chiffre colporté ensuite par les indépendantistes a bien entendu été pris pour une réalité "concrète". Alors que bien évidemment il ne reposait sur rien !
                      Lorsqu'on sait que le corps expéditionnaire français en Italie en 44/45 qui eut à combattre l'armée allemande, ne perdit en 3 mois de combats acharnés "que" 3.000 hommes... On peut se demander comment en quelques jours, des troupes "de réserve" composées de tirailleurs algériens à l'instruction et de tirailleurs sénégalais, eux aussi à l'instruction, ne disposant que de quelques auto-mitrailleuses et "half-tracks", appuyés par une artillerie disséminée et par une marine qui ne tira en tout et pour tout qu'une vingtaine d'obus, put faire autant de victimes ! Tout l'armée française opérationnelle (dont l'armée d'Afrique) était à ce moment là en Métropole et en Allemagne qu'elle achevait de libérer...
                      Il y avait une seule façon de nénombrer les victimes de la répression: la comptage des cartes de ravitaillement que TOUS possédaient à l'époque, puisque c'était le seul moyen de se nourrir ! Ce comptage a donné le chiffre, déjà considérable, de 1.500 morts de côté des insurgés et 102 morts, côté "européen". Là encore, il y a les textes de propagande, et la vérité historique, qui je l'ai dit, n'est pas là pour faire plaisir à quiconque, mais pour établir un bilan des faits tels qu'ils se sont produits...

                      Commentaire


                      • #71
                        L'écriture de l'Histoire ne s'accomode pas de la bataille des chiffres. Elle repose sur les faits, leur genèse et leur conséquences. Dire que 6000.000 de juifs sont morts dans les camps nazis revient plus à dire que les autres morts sont mineures qu'à établir la cruauté du fascisme. Un nombre plus réaliste n'aurait pourtant pas affaibli l'ampleur de la persécution et le "révisionisme" n'aurait pas lieu d'être. On le sait aujourd'hui.
                        Sur un autre registre:gonfler le nombre de victimes du colonialisme français peut servir à éveiller les consciences, mais auraient elles été sourdes à un nombre moins élevé?
                        On peut être libre sans être grand mais on ne peut pas être grand sans être libre

                        Commentaire


                        • #72
                          Comment expliquer dans cet ordre d'idées que les 80.000.000 de morts du communisme soient encore à ce point occultés par les 6.000.000 de morts de la Shoah ? Dans ce comptabilités maccabres, il y a la Loi du Vainqueur qui prédomine celle du vaincu... Selon que vous serez puissants ou miséreux !

                          Commentaire


                          • #73
                            "...les 80.000.000 de morts du communisme."

                            Encore un nombre mythique sorti sans feu ni lieu des labos du "monde libre". Qui les a comptés?
                            Staline est une monstruosité. Truman ou Isabelle de Castille un peu plus monstrueux non? On les enjolivent, ils paraissent moins méchants que le Géorgien sorti de rien.
                            Les morts du tsarisme sont ils dedans? On a pas compté les zéro analphabète (entre 1917 et 1930)la fin du servage.
                            Et les millions d'indigènes massacrés au nom de la liberté du marché.
                            Regardez bien. C'est reparti en Afghanistan et en Irak. Le spectre communiste n'est plus là.
                            On peut être libre sans être grand mais on ne peut pas être grand sans être libre

                            Commentaire


                            • #74
                              @chitane83
                              citation
                              "Il n'y a effectivement rien à rajouter à ce qu'affirme Tamerlan ! Les contre-vérités s'ajoutent aux contre-vérités et les chiffre annoncés feraient rire s'ils ne couvraient de tristes réalités "
                              il s'agit pourtant de declarations d'officiels français d'epoque facilement verifiable.....
                              on s'est egaré du sujet....le probleme n'a jmais été un probleme de chiffres..
                              l'histoire (et vous etes prof d'histoire )est ecrites par les guerres les batailles les atrocités et le sang....la france a été presente en algerie durant une periode relativement longue en algerie,
                              nous voulions regarder en avant....il y'avait eu ce qu'il y'avait eu....le sagesse voudrait qu'on ne reouvre pas les blessures anciennes pour realiser" le partenariat d'exception" entre l'algerie et la france....mais voila qu'au lieu d'une relecture commune de l'histoire,au lieu d'axer sur un trvail commun sur le passé ou sur une simple fermeture du dossier "algerie francaise"(beaucoup ne serait pas contre......que des chercheurs ,historiens etc parlent du role positif de la france n'aurais peut etre derangé personne
                              donc voila qu'une lois est votée par un organe "officiel"qui parle d'une facon"officielle" du role positif de la colonisation francaise en algerie" ....c'est simple ca se resume en un seul mot:c'est de l'insolence!
                              « Puis-je rendre ma vie
                              Semblable à une flûte de roseau
                              Simple et droite
                              Et toute remplie de musique »

                              Commentaire


                              • #75
                                Salam

                                With this law, France is just spitting on the grave of our martyrs.
                                Why don’t' our parliament do the same: prepare a law that acknowledges the racist character of the French colonization and refuse any friendship treaty with France till we get full official apologizes for the 132 years of colonization, with of course the recovery of our looted treasury.


                                Shitane83……what can I say…………..your writings match so well your name ……


                                Tamerlan please where can I find the Arabic version of "Mir'at eljazair" by Hamdane Khodja.

                                Thanks a lot
                                Salam

                                Commentaire

                                Chargement...
                                X