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Ait Menguellet : ass unejma3

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  • #76
    Ait Menguellet a ddunit-iw




    Ôh ma vie

    Oh ma vie !
    Tous mes espoirs
    Ont été trompés
    Oh ma vie !
    Je revois mes espoirs
    Autre est ton visage


    Je n'ai vu que pénombre
    Quand il fallait voir la blancheur
    J'ai vu la justcice
    Quand il fallait voir l'injustice
    Oh ma vie !
    Mes espoirs sont abolis
    Enterrons ce qui resurgit
    Oh ma vie !
    Mes espoirs sont abolis
    Déterrons ce qui est enseveli



    De grâce montre-moi
    Ce que sont mensonges et vérité ?
    J'aime le mensonge
    Lorsqu'il me procure la joie
    Oh ma vie !
    Lorsqu'il me procure la joie
    De mensonges tu m'as bercé
    Roi des paroles tu l'as nommé
    Oh ma vie !
    A la vérité tu donnes un faux visage
    Tu dresses un mur qui m'en sépare
    J'ai demandé la vérité
    "Je te la montre", tu m'as dit
    Et quand je l'ai approché
    Comme sur une hache j'ia marché
    Oh ma vie !
    Mes espoirs sont abolis
    Enterrons ce qui resurgit
    Oh ma vie !
    Mes espoirs sont abolis
    Déterrons ce qui est ensevelit



    Quand arrive la nuit
    De ses rêves elle m'inonde
    Quand arrive la nuit
    Elle s'empare de mes forces
    Attise les blessures de mon cœur
    Et me laisse endolori
    Elle m'empêche de l'oublier
    Oh ma vie !
    J'ai rêvé d'une rose rouge
    Tu m'en fais un bain de sang
    Oh ma vie !
    J'ai rêvé d'une rose blanche
    Le sang s'est fait linceul
    Et même le rêve
    Tu as su l'interpréter
    Des larmes dans un rêve
    Annonceraient un jour de joie
    Oh ma vie !
    Mes espoirs sont abolis
    Enterrons ce qui resurgit
    Oh ma vie !
    Mes espoirs sont abolis
    Déterrons ce qui est ensevelit


    Si tu le décides
    Tu éloignes ce qui est proche
    Si tu le veux
    L'ennemi devient ami
    Oh ma vie !
    C'est toi qui me diriges
    De moi tu fais ce que tu veux
    Oh ma vie !
    C'est donc toi qui commandes
    Tu m'imposes ce que tu veux
    Combien j'ai cru
    Qu'entre mes mains ton sort se trouvait
    Combien j'ignorais
    Que tes mains m'emprisonnaient
    Oh ma vie !
    Au dessus de ma tête, tu planes
    Partout présente où je me trouve
    Oh ma vie !
    Comme un torrent qui retient un fil
    Lorsqu'il se brise, tu m'emportes
    dz(0000/1111)dz

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    • #77
      Ait Menguellet Tayri



      TAYRI AMOUR


      J'ai ouvert ce coffret scellé
      depuis le temps que j'étais jeune.
      Et le recueil de mes amours
      m'est apparu
      tel que je l'avais déposé :
      Couvert de poussière et délaissé...
      J'ai secoué cette poussière
      qui le couvrait,
      qu'il puisse me reconnaître:
      Il s'inquiétait de savoir
      qui le tirait de son sommeil,
      croyant que ce n'était pas moi !
      Il n'est jusqu'aux pages
      qui ne me reconnaissent plus :
      Le livre que j'ai vécu
      m'a oublié !...
      Comme si tout son contenu
      Ne lui était pas venu de moi !
      Ecrit par une autre main
      et que je n'y fus, moi, pour rien...

      Amour que nous goûtions, en secret,
      aujourd'hui que tous t'admettent,
      ils te maquillent
      et te baptisent "Sentiment" !
      Mais ton nom me plaisait, à moi...

      Que de souvenirs nous submergent,
      ô mon cœur, quand nous brûlions
      quand ensemble nous nous consumions...
      Tes flammes d'alors ne sont plus,
      rendues cendres une fois éteintes :
      Emportées par les vents,
      elles me délaissent ;
      ayant entraîné avec elles
      toute ma jeunesse !...
      Il n'est jusqu'aux souvenirs qui subsistent
      que ne recouvrent les neiges du temps...
      Le chant sensé les épanouir
      aujourd'hui perd ses repères.

      Amour,
      comment ai-je tourné ?
      Observe combien j'ai changé !
      Mais ton visage me restera,
      tel que je l'ai toujours connu...
      dz(0000/1111)dz

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      • #78
        Ait Menguellet Inass I Gma



        Dis à mon frère

        Dis à mon frère, car il l'ignore, que ce n'est pas du regard qu'il va pouvoir démonter une mer calme. Qu'il fasse appel aux foudres du ciel, à la pluie et à la grêle, au froid et à la neige et qu'il se tienne bien loin pour voir, ce jour-là, les embarcations couler.

        Où est le chemin que l'on cherche et que l'on ne trouve toujours pas ?
        Où se trouve la vérité qui nous cherche sans nous trouver ?
        Où se trouve l'injustice qui donne tant de force aux épreuves ?

        Je vais te jurer, au nom de ce que tu n'attends pas... Je vais te jurer, que tu ne verras point ce que tu chéris à moins de t'arracher ce rêve dans lequel tu es tombé. Si tu es intelligent, tu arriveras à tes fins. Et si tu as compris, à chacun de tes frères tu expliqueras.

        A chaque brume qui disparaît, une nouvelle brume arrive.
        Chaque main qui te frappe, tu lui souris dès qu'elle te caresse.
        Toi qui es enchainé, ton joug est bien solide. La main qui t'enchaine, prends soin de l'embrasser avant de la mordre...
        Si mon cœur se réchauffe c'est vers lui que le soleil se tourne. Mon foie est en retrait, gelé par le froid.

        Si mon foie se réchauffe, les rayons du soleil se tournent vers lui. Mon cœur est en retrait et manque de gercer à cause du froid.
        dz(0000/1111)dz

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        • #79
          Ait Menguellet Avehri




          Vent

          - Vent qui débordes par-dessus cols,
          dis-nous : d’où viens-tu ? "

          - Comment m’ignoreriez-vous,
          vous qui, tous, croyez en moi
          et qui m’avez inventé ?
          C’est vous qui m’avez inventé
          dans un moment d’oisiveté.
          Chacun qui s’égare m’évoque.
          Mais je ne peux rien pour vous :
          Tout mon pouvoir me vient
          de votre savoir !
          Par moi-même, je ne peux rien faire
          de possible, ni d’impossible !

          - O vent qui débordes par-dessus cols,
          nous avons tous foi en toi ! "

          - Tant que vous vous évertuerez
          à croire encore à moi,
          je vous soupçonnerais, moi,
          d’avoir une fêlure dans vos crânes !
          Chacun qui croit en moi
          se cause du tort à lui-même :
          Les sources du mal sont en vous,
          qui en couvez les racines.
          Chaque nouveauté qui naît
          est le fait de votre invention :
          Vous la dites, elle vous revient
          et ainsi rejoint sa place… "

          - Vent qui débordes par-dessus cols,
          oriente-nous vers la clarté ! "

          - Vous dormez quand elle éclaire,
          pour vous réveiller quand il fait noir :
          Vous confondez jusqu’aux saisons !
          Chaque fois que vient la lumière,
          vous recherchez les ténèbres,
          pour redemander la lumière
          quand les ténèbres sont devant vous :
          Et ce après quoi vous courrez
          est peut-être entre nous vos mains.
          Mais vous refusez de le voir… "

          - O vent qui passes par-dessus cols,
          protège-nous de ton pouvoir ! "

          - Celui qui, pour se défendre,
          croit pouvoir compter sur moi
          trouvera son viatique froid
          quand il voudrait y faire appel… "

          - O vent qui débordes par-dessus cols,
          tu troubles toutes nos illusions… "

          - Celui qui rêve avoir eu son dû
          et se réveille démuni,
          se met à s’en prendre à moi !… "

          - Celui qui rêve avoir eu son dû
          et se réveille démuni… "


          Traduction par R. Sadi.
          dz(0000/1111)dz

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          • #80
            Ait Menguellet THASADHLAMDDIY

            Thasadhlamddiyi :



            A tort tu m’as condamné
            A tort tu m’as condamné
            Et même si j’ai eu tort, ce fut involontaire.
            Pardonne-moi, comme je t’ai pardonné,
            Oh ! toi qui m’es si chère,
            Notre amour cautérisé,
            Dans l’âtre s’est brûlé.
            Enfoui, de bois recouvert,
            Pour que nul ne l’éteigne.
            Une fumée dans le ciel s’élèvera,
            Et les nuages atteindra.
            Son feu laissera des cendres,
            Que le vent emportera.
            Emportés par le vent, ces cendres
            Devant ta maison seront semées.
            Des roses fleuriront,
            Images de ta beauté.
            Moi, en nuage me transformerai,
            Du ciel, te saluerai.
            L’herbe sera ta couche,
            Et le ciel ta couverture.
            Un arc-en-ciel se dessinera,
            A la rose prêtera sa fouta.
            Du tonnerre jaillira la lumière,
            Qui révélera sa beauté.
            La pluie source de vie,
            Lui enverrai.
            Oh ! toi qui de fleurs es ceinte,
            Je serai ton ange gardien.
            Voilà que l’été s’annonce,
            Inéluctable notre fin.
            Moi, du ciel il m’effacera,
            Et tes feuilles flétrira.
            Je demande ton pardon,
            Avec raison accorde-le.
            Méprise que mon amour,
            Comme le souffle du vent,
            A peine levé s’en est allé
            dz(0000/1111)dz

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            • #81
              Ait menguellet Amjahed




              Le combattant

              Je voyais la fille des monts
              Mon âme en a été bouleversée
              Qui guettait sous une roche

              Telle toutes celles qui emplissent les villages
              Et dont on ne parle pas
              Elle donnait la main à son fils et pleurait

              Le corps de son mari est parti en morceaux
              Ravi par le plomb
              Son nom au vent s'est envolé

              Nous t'avons mis le croissant pour que tu t'y étendes
              L'étoile pour que tu t'y couches
              Nous t'avons applaudi quand tu es mort

              J'entendais le ciel rugir
              La neige versait ses flocons
              La vieille debout entre les battants
              Cherchait où son fils était resté
              Il a inventé pour toi le combat
              Il te réservera une place au paradis

              J'entendais siffler les balles
              Dont la fumée couvrait les crêtes
              La vieille de la fenêtre
              Attendait qu'on lui ramène son fils
              Tranquillise ton cœur agité
              Il est le chef des combattants

              J'entendais l'avion vrombir
              Les monts brisés se retournaient
              La vieille cherchait des yeux l'endroit
              Où son fils était tombé
              On lui a dit: N'aies crainte
              Il te ramènera la liberté

              J'entendais s'agiter la forêt
              Et la vallée en rendre l'écho
              La vieille restait à chercher l'endroit
              Où son fils était mort
              Il est enterré parmi ses frères
              Le jour où il a rejoint la montagne tu devais l'oublier

              Le foyer dans la maison s'est éteint
              Puis le feu s'est fait tout cendre
              La vieille veillait dans l'obscurité
              Attendant de voir paraître son fils
              Étendard donne-lui patience
              Quand on le lui ramènera comme un fagot.

              (Traduction: Tassadit Yacine)

              Allah yerham echouhada nagh.
              dz(0000/1111)dz

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              • #82
                Ait Menguellet Lukan



                Si

                Si tu tombes tout le monde est à toi
                Si tu es heureux on t'ignore
                Ainsi tu vois l'humanité
                Grâce à toi la vie sera belle
                Si tout le monde était comme toi
                Les méchants n'auraient jamais leurs parts

                Tu es bon quel bonheur
                Si tout le monde était comme toi
                Le courage que l'on lit sur tes traits
                Redonnerait force aux malades
                Le bien que ta main a semé
                Tout le monde y prélève

                Si tu chantes la vie
                Tu en fais fleurir les jours
                Si tu chantes la mort
                Tu en fais une grande aventure
                Avec toi chacun trouve ce qu'il désire
                De la joie à tout instant

                Si nous attendons de toi l'espoir
                En toi nous le trouvons
                Si nous considérons les épreuves
                Nous en trouvons le remède en toi
                Ton pays n'a point de nom
                "Tous les pays semblent t'appartenir"

                Tu n'acceptes pas de porte close
                Ni de clôture à ton cœur
                Point de différence de race :
                Blanche ou noire
                Pour toi ta mère c'est le monde
                Ceux qui l'habitent sont tes frères

                Nous l'avons interrogé sur sa croyance
                Pour l'adopter
                En connaître le nom
                Le nom du prophète qu'il invoque
                Nous attendions sa réponse
                Il détourna le visage et éclata de rire
                dz(0000/1111)dz

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                • #83
                  Ait Menguellet Tiyita





                  Le coup

                  Vous qui savez dites-nous
                  Si on peut bâtir sur du sable
                  Si nous devons laisser fuguer
                  La langue en vie
                  Il faut que les générations futures trouvent
                  Des bases pour construire
                  Il ne nous incombe pas d'achever l'œuvre
                  Car longue est l'édification d'une identité

                  De nombreux siècles
                  Ont veillé à ce qu'elle ne s'éteigne pas
                  Jusqu'à ce qu'elle arrive aujourd'hui
                  Comme une braise parmi nous
                  Chaque tison qu'on y ajoute
                  Aide le feu à resplendir
                  Les tisons se font fagot
                  Et la flamme jaillit dans le ciel

                  Qui peut accepter de changer ses mœurs
                  Jusqu'à changer sa race ?
                  Qui peut oublier son nom
                  Et le gommer de son plein gré ?
                  S'il se bat contre lui même
                  Il se détruira
                  Et qu'il se prépare une tombe
                  Qui vendrait sa maison (famille)
                  Ses enfants ses frères ?
                  Raisonnez en toute logique

                  Mettez le propos en balance
                  Et pesez-le, interrogez, attendez
                  Puis dites ce qu'il en est
                  Dites si sa voix détonne
                  Malgré ses jambes fatiguées
                  Malgré les coups du sort
                  Voyez comment son cœur vit encore
                  Comme il reconnaît d'où il vient le mal
                  Amnésique souviens-toi seulement
                  De la parabole du pilon dans l'outre

                  Combien de chantres sont passés
                  Chacun avec ses pensées
                  Mais se sont tous des hommes
                  Avec chacun ses imperfections
                  Moissonneurs
                  En fauchant épargnez les racines
                  Sinon vous ne vous repentirez jamais assez
                  Rappelez-vous le dit de Sliman
                  A la hache l'arbre dit:
                  Je sais d'où te vient ton manche

                  Même si je dois avoir peur un jour
                  J'en supprimerai la cause quand elle se présenterait
                  Je reçois des coups de partout
                  J'en donnerai de toutes sortes
                  En cherchant quelle direction prendre
                  J'entends la mer derrière moi
                  Devant moi l'ennemi venimeux
                  Tariq à moi !
                  Les vaisseaux sans lesquels je pourrais fuir
                  Prends soin de les brûler auparavant.

                  (Traduction : Tassadit YACINE)
                  dz(0000/1111)dz

                  Commentaire


                  • #84
                    Tassadit yacine a fait l interview de kateb yacine.

                    Superbes textes

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                    • #85
                      Ait Menguellet - A Thin I Ghaven Am Ithri


                      Ô toi qui t'es éclipsée telle une étoile

                      Ô toi qui t'es éclipsée telle une étoile
                      Il ne sait plus quel chemin prendre
                      La lune est triste seule dans le ciel
                      Comme l'est celui que tu as laissé en pleurs

                      L'être que tu as laissé en pleurs est affligé
                      Depuis le jour où tu t'es retirée tel un astre
                      Il ne sait plus quels chemins emprunter
                      La lune est triste seule dans le ciel

                      D'une voilette ils ont dissimulé son visage
                      Telle la lune dissimulée par un nuage
                      La fièvre qui brûlait dans ses yeux
                      Hante encore les lieux
                      Lors du départ, mes regards l'ont accompagnée
                      Je sais qu'elle s'en est allée
                      Je n'entendrai plus le son de sa voix
                      Un autre que moi le fera

                      J'ai demandé à la fenêtre de leur maison:
                      "Dis-moi qui regarde encore par l'embrasure ?"
                      Elle me répondit:"On va me condamner
                      Personne ne lèvera plus les yeux sur moi
                      Tu verras la tristesse se refléter sur mes carreaux
                      Et la poussière me recouvrir
                      Nous partageons les même tourments
                      Ne nous reste plus que son souvenir."

                      À la porte qu'elle empruntait
                      J'ai demandé ce qu'elle ressentait
                      Elle me dit:"Je n'ai plus de vigueur
                      Qui vais-je protéger à présent ?
                      Celui qui voudra passer
                      Trouvera le chemin ouvert à tous
                      À quoi bon encore nous regarder ?
                      Nous n'avons plus rien de valeur.


                      (Traduction: Tarik Aït Menguellet )
                      dz(0000/1111)dz

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                      • #86
                        Ait Menguellet Ikhef Yetsroun ixf iƫrun


                        Âme en peine

                        J’ai beau me dire que ton absence est provisoire
                        Je sais que tout est fini
                        J’ai beau attendre ton retour
                        Il n’est possible que dans mes rêves.

                        Tout ce que je chéris
                        Je lui donne ton prénom
                        Pour laisser accroire à mon cœur
                        Tu es toujours vivante.

                        Quand je suis dans le quartier
                        Je ne cesse de regarder les filles
                        Ce n’est pas par infidélité
                        Je cherche ton visage en elles.

                        A certaines paroles je sursaute
                        Les paroles que t’avais dites
                        Te cherchant autour de moi
                        Croyant que tu es là.

                        Je ne supporte pas la tombée de la nuit
                        Elle me rappelle ce jour-là
                        Ce jour-là, pour toi, tout était fini
                        Et l’enfer commençait pour moi.

                        Je ne supporte pas la tombée de la nuit
                        Elle me rappelle ce jour-là
                        T’as de la chance d’avoir échappé
                        A cet instant quand les gens m’ont appelé.

                        Les gens m’ont appelé
                        De loin, j’entendais leur cri
                        Nul besoin qu’ils me le disent
                        Je savais que cela devait arriver.

                        Je me souviens de ce jour-là
                        Je tremblais au seuil de ta porte
                        Les chandelles qui te veillaient
                        Diffusaient une lumière sombre.

                        Les gens s’écartèrent simultanément
                        Tu m’avais l’air endormie
                        Je cherchais un regard
                        Qui pourrait me le confirmer.

                        Je traînais encore mon regard
                        Ils baissèrent tous les yeux, avertis
                        Quant à moi, aujourd’hui encore
                        Je refuse d’admettre les faits.

                        J’ai juré que tu vivras
                        Du néant je ferai la vie
                        Je ne laisserai à personne dire
                        Que c’en est fini.

                        J’ai juré de te garder auprès de moi
                        Dussé-je changer le Destin
                        Et si Dieu me reprochait mon blasphème
                        Je lui répondrais : Tu es coupable !



                        (Traduction de Mass Amar AIT-AMEUR, docteur ès Lettres (Pau, France))
                        dz(0000/1111)dz

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                        • #87
                          Ait Menguellet Anida teğğam mmi

                          Il arrive que des enfants du pays travaillant à l’étranger reviennent pour quelques jours. Ils disent les nouvelles des absents, distribuent des cadeaux qu’on leur a confiés. Dans la plupart des maisons, l’espoir renaît, on oublie la peur, les appréhensions. Mais…
                          Mais ces messagers n’apportent pas à tous la joie.
                          Dans la masse des parents, il s’en trouve toujours qui ont été oubliés. Il y a des cœurs qui tremblent, des esprits qui doutent, des êtres habités par un mauvais pressentiment. Ils sentent fortement que le malheur rôde autour d’eux et qu’on leur cache quelque chose
                          Et la vieille mère prend son bâton.
                          Elle se dirige à petits pas vers les demeures des gars qui reviennent de là-bas. Peut-être lui diront-ils, à elle aussi, de bonne nouvelles?...
                          Mais son cœur ne se trompe pas ; il lui a déjà parlé… il a senti l’atroce vérité.
                          La vieille marche comme à regret, indécise ; elle n’est pas pressée d’arriver, et de savoir.
                          Elle frappe à la porte. On lui ouvre.
                          Alors, de sa pauvre voix cassée, elle demande :



                          Où tu as laissé mon fils


                          Lui :
                          Mes amis tous trois
                          Aimés de moi
                          Je vois la mort juste là

                          Je vois la mort. Elle aussi me voit
                          Portez la nouvelle à ma mère
                          Que le premier arrivé lui dise
                          Dites-lui : il est mort sans souffrir
                          Dites-lui de se résigner
                          Et quand je lui manque
                          Qu’elle regarde mon fils
                          Afin qu’elle se ressouvienne de mes traits
                          Promettez-moi de le faire avant que je parte (1)

                          Elle :
                          Hier soir j’ai fait un mauvais rêve
                          Les morts m’ont rendu visite
                          A la fontaine je tenais un pigeon (2)
                          On me l’a arraché des mains
                          Puis j’ai pris ma cruche
                          Elle est tombée avant que je me mette en marche
                          L’eau a inondé la terre
                          J’avais peine d’avoir cassé la cruche

                          Toujours en rêve
                          J’ai vu celui qui m’est aussi cher que mon âme
                          Il m’a dit : c’est la vie
                          Tout ce que tu possèdes se perdra
                          Voici venir quelqu'un que je peux interroger :
                          Ce rêve ne me plaît point
                          De grâce dis-moi
                          Où tu as laissé mon fils

                          Lui :
                          Je vais du labeur de l’usine à la maison
                          Sans jamais voir le jour
                          Il y a longtemps que nous ne nous sommes rencontrés
                          Que nous ne nous sommes vus
                          Mais j’ai entendu dire qu’il se portait bien
                          Et qu’il vaquait à ses affaires
                          Nous sommes très pris par le travail
                          Nul de nous ne voit son ami
                          Il est dur de gagner son pain
                          Nous voici maintenant blanchis comme toison
                          Avant que nous venions â bout de cette existence
                          Elle nous aura rendus à sa merci

                          Des gens m’en ont parlé
                          Bien que mes yeux ne l’aient point vu
                          Chaque jour je m’enquiers auprès d’eux
                          Il va arriver ces jours-ci
                          Il a pris beaucoup de peine
                          Pour me rassurer
                          Patiente seulement
                          Il ne tardera pas à venir

                          Deux de mes camarades vont arriver
                          Demande-leur s’ils l’ont vu
                          Peut-être leur a-t-il confié un message
                          Ils te diront ce qui en est
                          Tout ce qu’il veut te dire
                          Eux te l’apporteront
                          Tu n’as pas à avoir peur comme cela
                          Ton fils n’a rien

                          Je vais du labeur de l’usine à la maison
                          Sans jamais voir le jour
                          Il y a longtemps que nous ne nous sommes rencontrés
                          Que nous ne nous sommes vus

                          Elle :
                          Sa bouche me ment
                          Mais ses yeux disent la vérité
                          Mon fils le considérait comme son ami
                          Il ne veut pas dévoiler la vérité
                          Que je m’adresse ce n’est pas une honte
                          A cet autre qui peut-être me réjouira
                          Ce que mon fils lui a dit s’il ne le dissimule pas
                          Je crains que ce ne soit dure vérité

                          De grâce toi qui t’en viens
                          Ne me cache pas la vérité
                          Dis-moi ce qui s’est passé
                          Où as-tu laissé mon fils?
                          dz(0000/1111)dz

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                          • #88
                            suite...

                            Lui :
                            Je l’ai laissé en pleine liesse
                            Au milieu de ceux que les plaisirs séduisent
                            Il se trouve bien à l’étranger
                            Il ne viendra ni n’apparaîtra
                            Il a oublié ses enfants
                            Il n’enverra ni mandat ni lettres
                            Il ne se rappelle plus sa famille
                            Ni sa mère qu’il a laissée en pleurs
                            Il ne s’occupe que de lui
                            Ôte son image de tes yeux
                            Épargne-lui seulement la malédiction
                            Il en va ainsi de ses semblables
                            Dès qu’il brise les glaces
                            Il oublie toutes ses épreuves

                            Il a épousé une française
                            Avec elle il fondera un nouveau foyer
                            Et sera comblé
                            Ses biens croîtront chaque jour
                            Il oubliera la kabyle
                            Il oubliera La fête de l'aïd
                            Ce sera pour lui comme une deuxième naissance
                            Il se réjouira de cette voie nouvelle
                            Il sait qu’il a renié ses origines
                            Où il a de propos délibéré gommé la trace de ses pas
                            Le foyer qu’il a laissé à l’abandon
                            Tu peux l’effacer de ton cœur
                            Et que la rivière l’emporte
                            Ce qui est amer ne peut devenir doux

                            Elle :
                            Un vice ne peut naître de lui-même
                            Il pousse sur des racines
                            Si mon fils nous oublie
                            Un moi ce n’est pas peu
                            Debout, mes pieds, partons
                            Peut-être rencontrerons-nous la vérité
                            Pleure, mon cœur oppressé
                            Tu frissonnes pauvre de toi je te comprends

                            Émigré qui arrive
                            De grâce dis-moi la vérité
                            D’autres sont venus avant toi
                            Apportant chacun sa nouvelle
                            Auprès de tous j’ai été m’enquérir
                            Mais je crois qu’ils se jouent de moi
                            Mais sur ton visage je lis la tristesse
                            Où as-tu laissé mon fils?

                            Lui :
                            Bonne vieille assieds-toi
                            Il n’y a point deux vérités
                            Je vais t’annoncer une mauvaise nouvelle
                            Car mes yeux ont tout vu
                            Souviens-toi que le laboureur
                            Féconde son champ avec sa sueur
                            La terre qui l’a élevé
                            Se retourne contre lui pour l’engloutir

                            Souviens-toi : ceux qui sont morts
                            De leur vivant devinaient les situations
                            Puis ils ont disparu en un clin d’œil
                            Chacun laissant tout ce qu’il possédait
                            Souviens-toi des puissants
                            Qui croyaient leur force impérissable
                            Et qui un jour ont été battus
                            Chacun subissant son destin

                            Souviens-toi que quand les murs étaient debout
                            Ils barraient la lumière
                            Puis tu les as vu s’effondrer
                            Lui ouvrant des éclaircies
                            Dis-moi qui survivra
                            Nous voici comme la bougie
                            Qui dès qu’elle a fondu n’existe plus
                            La nuit couvrira la lumière

                            Nul mensonge ne servira de rien
                            Claire est la voie de la vérité
                            Je te dirais la vérité nue
                            Dieu a tranché
                            Le temps s’est joué de ton fils
                            Et nous, nous suivrons ses traces
                            Je t’ai dit la vérité nue
                            Comme je le lui ai promis en lui fermant les yeux


                            (Traduction : Tassadit YACINE)
                            dz(0000/1111)dz

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                            • #89
                              Ait Menguellet Amedah


                              L’Aède

                              Frère, j’ai médit de toi sans honte
                              Mais les mots qui te blessaient
                              M’atteignaient aussi

                              Peut-être me suis-je trompé
                              Je ne suis qu’un homme
                              Peut-être ai-je passé la mesure

                              Tu sais ce que j’attends de toi
                              J’exigerai tout de toi, fais-en autant
                              Je veux seulement que tu me montres
                              Le visage de la vérité

                              Oui pardonnez-moi
                              Je suis l’aède qui dit tout
                              Que rien n’arrête dans sa route
                              Et qui s’en va de porte en porte
                              Dire partout la vérité

                              Vous avez entendu leurs guerres
                              Et leurs cris qui fusaient de toutes parts
                              Justifiant l’un et donnant le droit à l’autre

                              De leur union lorsque de concert ils labouraient
                              Semaient, battaient le grain
                              Il ne reste plus de trace

                              Ils jetèrent ce sur quoi ils s’échinaient
                              Niant et rejetant ainsi leurs racines
                              Puis se dirent que c’est écrit
                              Réconfortant ainsi les tourments du cœur

                              Oh ! Ne me blâmez pas
                              Je suis un poète sans-gêne
                              Qui ne cesse d’arpenter les rues
                              Allant d’une porte à une autre
                              Pour colporter ce qu’il croit être la vérité

                              Les faiblesses, ils savent où les trouver
                              Dès qu’ils le veulent ou s’en trouve l’occasion
                              Et savent tirer les ficelles
                              Est-ce à cause de ton bon cœur
                              Ou bien à cause de ta crédulité
                              Que tu leur es si prévisible
                              Lorsqu’ils t’ont en ligne de mire
                              Ils te mènent à leur bon gré
                              Mais dès qu’ils atteindront leur objectif
                              Ils te laisseront tes yeux pour pleurer

                              Quelle joie pour toi, kabyle
                              Quand tu entends quelqu’un te dire
                              Qu’honneur et courage sont ton apanage

                              Il te mènera alors par le bout du nez
                              Et tu seras tel un fusil
                              Qu’il brandira entre ses mains

                              Avec des mots il t’excitera
                              Et se servira de toi pour abattre son ennemi
                              Dans un coin sombre il te relèguera
                              Lorsque tu deviendras inutile
                              dz(0000/1111)dz

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                              • #90
                                suite

                                ************

                                La fraternité, avec des mots doux
                                Nous lui changeons de visage
                                Même si en notre cœur
                                Nous ressentons des pensées amères
                                Nous espérions cette fraternité qui vient de naître
                                Mais nous l’avons maudite dès qu’elle est apparue
                                Nous la laissons obstinément malade
                                Mais déplorons son manque de vigueur
                                Nous la brisons au moindre sursaut
                                Comme si, de sa guérison, nous avions peur

                                Mon frère, dis-moi donc
                                S’il est bon d’avoir la fraternité
                                Mon frère, dis-moi donc
                                S’il est bon de l’avoir en vérité

                                Nous nous comprenons mutuellement
                                Alors nous irons au bout de nos espoirs

                                Nous inventerons l’union
                                Entraînerons d’autres avec nous
                                Nous manipulerons les gens
                                Jusqu'à ce qu’ils épousent notre cause
                                Dès lors, nous verrons
                                Lequel de nous est le plus habile
                                Car un seul s’assiéra sur le trône
                                Si tu ne me supprimes pas, je te supprimerai

                                Mon frère, dis-moi donc
                                S’il est bon d’avoir l’union
                                Mon frère, dis-moi donc
                                S’il est bon de l’avoir en vérité

                                La faim nous tenaille tous deux
                                Nous devons nous unir
                                Nous protégerons nos semblables
                                Et déterrerons la justice

                                Nous atteindrons notre but
                                Et effacerons cette vie de privation
                                Une fois repus, nous oublierons la faim
                                Et nous nous lierons aux plus riches
                                Vers le pauvre nous ne nous tournerons plus
                                De pleur qu’il ne nous sollicite

                                Mon frère, dis-moi donc
                                S’il est bon d’avoir la satiété
                                Mon frère, dis-moi donc
                                S’il est bon de l’avoir en vérité

                                Nous nous battrons pour la liberté
                                Quoi qu’il nous en coûtera
                                Allons, mettons nous en route
                                Et brisons ces chaînes qui nous entravent
                                Nous donnerons sa chance au peuple
                                Et essuierons les larmes de chacun
                                Nous lui changerons, sa destinée
                                Elle sera telle que nous l’aurons décidé
                                Quiconque prônera un autre discours que le notre
                                Nous ferons voler sa tête

                                Mon frère, dis-moi donc
                                S’il est bon d’avoir la liberté
                                Mon frère, dis-moi donc
                                S’il est bon de l’avoir en vérité

                                Ceux-là, qui savent agencer les vers et le chant
                                Nous les gagnerons à notre cause
                                En leur disant que nous nous battons
                                Pour que la langue kabyle renaisse
                                Ils nous soutiendront tous
                                Chacun nous dédiera un poème
                                Dès lors que nous atteindrons notre but
                                Leur voix ne raisonnera plus
                                Jusqu’à l’oiseau dans les champs
                                Nous l’abattrons au moindre chant

                                Mon frère, dis-moi donc
                                Est-ce que la langue kabyle notre but
                                Mon frère, dis-moi donc
                                Ou bien le trône pour gouverner

                                (Traduction : Tarik Ait Menguellet)
                                dz(0000/1111)dz

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