Les possesseurs de la doubla nationalité, seraient des "rejetés" par les 2 pays, la France et l'Algérie ? Faudrait il un jour choisir ? Quoi choisir, alors ?
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En Algérie comme en France, la binationalité fait débat. En France, Marine Le Pen, la présidente du Front national, parti d'extrême droite, propose de supprimer la double nationalité; en Algérie, le président Abdelaziz Bouteflika avait fustigé ces "mauvais Algériens" dès 2006.
«L’Algérie appartient aux Algériens et ceux qui ont la double nationalité doivent impérativement assumer leur choix d’aller vivre ailleurs», déclarait le président algérien en juin 2006, selon le site *********.
Ces binationaux étaient évalués en 2005 par le Quai d’Orsay à 19.300 sur les 22.000 ressortissants français en Algérie et 450.000 sur les 900.000 personnes détenant la nationalité algérienne en France.
Mais «le choix de la nationalité française est forcément plus lourd de sens et d'enjeux que la canadienne ou américaine» souligne l’historien Abdelmadjid Merdaci. Dans Le Soir d'Algerie, il analyse la question de la double nationalité algéro-française et interroge une identité en crise.
Longtemps taboue —il n’existe pas en arabe de terme mélioratif pour la désigner— la double nationalité algéro-française a récemment fait débat à la faveur de la sélection algérienne au Mondial sud-africain de 2010; l’équipe nationale de football étant constituée majoritairement de Franco-Algériens.
Pourtant, la binationalité s’est construite au fur et à mesure du passé colonial algérien et de la longue vague de migration qui, au sortir de la Première Guerre Mondiale, a établi une double nationalité «de fait» chez ces migrants vers la métropole.
Malgré leur organisation en association, comme l’Etoile nord-africaine (ENA) créée en 1926, destinée à la défense des intérêts matériels et sociaux de la classe ouvrière, les migrants peinent à acquérir une "citoyenneté française entière". De plus, le mythe du «retour au pays», longtemps véhiculé par le gouvernement algérien, en fait une communauté «passerelle entre deux rives».
«Encore Algériens par les attaches familiales affichées mais déjà différenciés par les signes forts —langue, habits— d’une francité affirmée sans complexe par les nouvelles générations, "go between" inattendus, les travailleurs émigrés, souvent de longue souche, reposaient de manière récurrente la lancinante question des racines et de la territorialité dans la construction du lien national», selon Abdelmadjid Merdaci.
Renvoyant indirectement aux difficultés que rencontre la nation algérienne à faire émerger sa propre identité nationale, l'historien estime que:
«La surcharge de la symbolique nationaliste par l’Etat autoritaire aura eu, en fin de compte, moins d’impact que la censure de l’histoire pour cette génération d’Algériens. [...] L’Algérie indépendante n’a pas épuisé ni soldé les contentieux de la colonisation».
Près d’un demi-siècle après l’indépendance, la binationalité met en évidence «l’inachèvement de la décolonisation». S'ajoute à cela, selon la sociologue Laurence Labat sur Radio Kalima:
«Le délitement du sentiment d’appartenance, symbolisé aux deux bouts de la chaîne sociale, à la fois par le phénomène des "harraga" (brûleurs de frontières), c'est à dire les migrants clandestins, et celui de la fuite des cerveaux».
Source : slateafrique
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En Algérie comme en France, la binationalité fait débat. En France, Marine Le Pen, la présidente du Front national, parti d'extrême droite, propose de supprimer la double nationalité; en Algérie, le président Abdelaziz Bouteflika avait fustigé ces "mauvais Algériens" dès 2006.
«L’Algérie appartient aux Algériens et ceux qui ont la double nationalité doivent impérativement assumer leur choix d’aller vivre ailleurs», déclarait le président algérien en juin 2006, selon le site *********.
Ces binationaux étaient évalués en 2005 par le Quai d’Orsay à 19.300 sur les 22.000 ressortissants français en Algérie et 450.000 sur les 900.000 personnes détenant la nationalité algérienne en France.
Mais «le choix de la nationalité française est forcément plus lourd de sens et d'enjeux que la canadienne ou américaine» souligne l’historien Abdelmadjid Merdaci. Dans Le Soir d'Algerie, il analyse la question de la double nationalité algéro-française et interroge une identité en crise.
Longtemps taboue —il n’existe pas en arabe de terme mélioratif pour la désigner— la double nationalité algéro-française a récemment fait débat à la faveur de la sélection algérienne au Mondial sud-africain de 2010; l’équipe nationale de football étant constituée majoritairement de Franco-Algériens.
Pourtant, la binationalité s’est construite au fur et à mesure du passé colonial algérien et de la longue vague de migration qui, au sortir de la Première Guerre Mondiale, a établi une double nationalité «de fait» chez ces migrants vers la métropole.
Malgré leur organisation en association, comme l’Etoile nord-africaine (ENA) créée en 1926, destinée à la défense des intérêts matériels et sociaux de la classe ouvrière, les migrants peinent à acquérir une "citoyenneté française entière". De plus, le mythe du «retour au pays», longtemps véhiculé par le gouvernement algérien, en fait une communauté «passerelle entre deux rives».
«Encore Algériens par les attaches familiales affichées mais déjà différenciés par les signes forts —langue, habits— d’une francité affirmée sans complexe par les nouvelles générations, "go between" inattendus, les travailleurs émigrés, souvent de longue souche, reposaient de manière récurrente la lancinante question des racines et de la territorialité dans la construction du lien national», selon Abdelmadjid Merdaci.
Renvoyant indirectement aux difficultés que rencontre la nation algérienne à faire émerger sa propre identité nationale, l'historien estime que:
«La surcharge de la symbolique nationaliste par l’Etat autoritaire aura eu, en fin de compte, moins d’impact que la censure de l’histoire pour cette génération d’Algériens. [...] L’Algérie indépendante n’a pas épuisé ni soldé les contentieux de la colonisation».
Près d’un demi-siècle après l’indépendance, la binationalité met en évidence «l’inachèvement de la décolonisation». S'ajoute à cela, selon la sociologue Laurence Labat sur Radio Kalima:
«Le délitement du sentiment d’appartenance, symbolisé aux deux bouts de la chaîne sociale, à la fois par le phénomène des "harraga" (brûleurs de frontières), c'est à dire les migrants clandestins, et celui de la fuite des cerveaux».
Source : slateafrique
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