Annonce

Réduire
Aucune annonce.

L'arabisation de l’école algérienne, était-elle le début d'un essor ou d'une décadence ?

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Bonsoir,

    Harrachi : L'arabité est à l'origine du concept d'algérianité, d'abord parce que lorsque l'idée même de nation algérienne est née la majorité des algériens étaient arabes, parce c'est en arabe que l'idée en elle-même a été exprimée pour la première fois, et parce que l'arabité en question était proclamée élément fondamental de cette algérianité à sa base, à son origine, à sa naissance. L'un ne va pas sans l'autre, et l'autre ne peut être sans l'un.

    Interpellé par cette définition de la nation algérienne je souhaite comprendre si selon vous la nation algérienne fait exception d'avoir bâti sa nation essentiellement, pour ne pas dire uniquement, sur l'arabité donc la langue, que celle-ci représente un des pilier d'une nation pourquoi pas. Si telle est était la réalité en algérie c'est la majorité des citoyens qui auraient (eu) du mal à se reconnaitre dans une nation qui en réalité exclue plus qu'elle ne rassemble. A vrai dire, j'y vois bien d'autre piliers qui font la nation et qui me paraissent plus rassembleurs tels le territoire commun, la culture, les traditions, l'histoire, le destin commun (le projet politique) et parfois la religion mais comme la plupart des religions sont universelles, elles ne peuvent être confinées dans une nation.
    Votre ennemi c'est celui que vous n'avez pas encore invité à déjeuner Edgar Faure

    Commentaire


    • Je crois que le véritable ciment qui a fait l'algérianité qu'on a opposé au colonialisme c'est l'islam bien avant l'arabité.
      Je pense qu'avant l'arabité, y a le concept de justice, de la non hogra, ce qui faisait de nous des citoyens de second ordre, a aussi été un élément important à cette volonté de faire une Algérienne algérienne.
      Je ne nie pas que l'arabité a joué aussi mais pas plus quela kabylité, la chaouité etc...
      ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

      Commentaire


      • Okhayam

        L'arabité est à l'origine du concept d'algérianité, d'abord parce que lorsque l'idée même de nation algérienne est née la majorité des algériens étaient arabes, parce c'est en arabe que l'idée en elle-même a été exprimée pour la première fois, et parce que l'arabité en question était proclamée élément fondamental de cette algérianité à sa base, à son origine, à sa naissance. L'un ne va pas sans l'autre, et l'autre ne peut être sans l'un.
        Si cette affirmation était vraie, la révolution ne se serait pas née en kabylie et aux aurès. En kabylie très très peu de gens parlaient arabe.

        C'est plutot la hogra, l'humiliation et l'envie de sortir de la colonisation qui ont été à l'origine du réveil du peuple algérien, la religion et l'envie de retrouver sa dignité ont été les socles unificateurs du peuple algérien, beaucoup de révolutionnaires ne maitrisaient pas(ou ne parlaient même pas) l'arabe.

        L'arabité a été imposée bien après l'indépendance et l'histoire détournée, afin de greffer une identité d'emprunt en piétinant les racines et les origines du peuple algérien.
        Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

        Commentaire


        • je viens d'apprendre que la révolution est née en Kabylie et dans les Aurès ...je suppose un premier novembre 54 ....

          Le chef de l’Oranais est Larbi Ben M’Hidi, le futur martyr de la Bataille d’Alger, assisté d’Abdelhafid Boussouf et de Ramdane Abdelmalek. Paradoxalement, les trois hommes sont originaires du Constantinois. Ils ne disposent, pour toute la région, que d’une soixantaine de combattants et d’une dizaine d’armes dignes de ce nom. Difficile, dans ces conditions, d’attaquer, comme on l’avait envisagé, des villes de quelque importance. Ils doivent limiter leurs ambitions, pour l’essentiel, à un petit nombre d’objectifs très symboliques dans les campagnes : quelques fermes, un transformateur, une gendarmerie, une mairie…
          Les dégâts sont mineurs, mais les diverses opérations font quand même un mort et quelques blessés européens, notamment lors de l’attaque de la gendarmerie de Cassaigne

          Commentaire


          • @Okhayam

            Interpellé par cette définition de la nation algérienne je souhaite comprendre si selon vous la nation algérienne fait exception d'avoir bâti sa nation essentiellement, pour ne pas dire uniquement, sur l'arabité donc la langue, que celle-ci représente un des pilier d'une nation pourquoi pas.
            Dois-je comprendre que c'est ta définition de la chose ou bien qu'il s'agit d'un résumé de la définition que j'ai donné ? Si c'est le cas je me dois de préciser que ce n'est pas du tout ce qui a été dis plus haut car il faut absolument mettre mon propos dans son contexte : il s'agit de répondre au mythe, assez commun chez les berbéristes et autres négationnistes et révisionnistes de chez-nous, qui voudrais que l'arabe en tant que langue et que l'arabité en tant qu'identité seraient des forgeries toutes récentes que les algériens ignoraient totalement et que la réalité algérienne ne connaissait pas avant. Cela est naturellement faux, l'arabité ayant été dès l'origine au fondement du sentiment national algérien, et la défense de la langue arabe ayant été, dès le départ aussi, une des manifestations les plus visibles de résistance algérienne au système colonial français. Ajoutons à cela le fait, avéré et parfaitement quantifié, que les habitants du pays étaient déjà majoritairement arabes (depuis quelques siècles pour rester poli) au moment où les évènements ont conduits à la naissance du nationalisme algérien ... etc.

            Donc, pour résumer, la langue arabe et le sentiment d'appartenance à l'arabité en tant qu'identité ethnoculturelle sont là -de manière visible et prépondérante au moment de la naissance de ce que nous appelons "algérianité", et font partie intégrante de tout le processus de fermentation qui a conduit au final à la libération du pays et la fondation de son Etat national moderne. Voilà tout.

            Si telle est était la réalité en algérie c'est la majorité des citoyens qui auraient (eu) du mal à se reconnaitre dans une nation qui en réalité exclue plus qu'elle ne rassemble. A vrai dire, j'y vois bien d'autre piliers qui font la nation et qui me paraissent plus rassembleurs tels le territoire commun, la culture, les traditions, l'histoire, le destin commun (le projet politique) et parfois la religion mais comme la plupart des religions sont universelles, elles ne peuvent être confinées dans une nation.
            Maintenant, si il faille aborder la question nationale sur un plan plus large, il va de soit que les éléments c'est plus complexe en terme de composants et d'interactions. BACHI a cité plus haut l'élément de l'Islam qui fut encore plus prépondérant dans la définition et dans l'émergence du sentiment national en Algérie, et il va de soit aussi que la chose s'est cristallisée autour des autres éléments que tu cites et que, s'agissant d'une nation jeune, elle continue encore de se définir. Là n'est pas vraiment le sujet, la question étant surtout centrée (ici) autour de l'élément arabe.
            "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

            Commentaire


            • @Bachi

              ... Je crois que le véritable ciment qui a fait l'algérianité qu'on a opposé au colonialisme c'est l'islam bien avant l'arabité ...

              Oui, même de très loin, et cela s'explique assez aisément BACHI : s'agissant d'une société musulmane à l'origine, l'élément ethnique est relativement secondaire dans l'appréciation que l'on avait de la légitimité politique d'un pouvoir ou de la nature normale ou anormale de la situation politique qui nous gouverne. Le premier critère dans ces choses était la conformité ou non de la situation avec les idéaux politiques de l'islam, ceux-ci ayant pour "anomalie" ultime le fait d'être soumis et gouverné par des kuffâr, et à plus forte raison des kuffâr dont le système social et politique était réputé impie et ennemi de toute religion. Donc, oui, l'Islam fut le premier moteur de résistance sociale algérienne au fait colonial et, par là même, il fut tout autant au fondement du sentiment national algérien naissant.

              ... Je pense qu'avant l'arabité, y a le concept de justice, de la non hogra, ce qui faisait de nous des citoyens de second ordre, a aussi été un élément important à cette volonté de faire une Algérienne ...

              Ce ne sont pas des choses mutuellement exclusives, dans tous les cas, je ne penses pas possible de les hiérarchiser dans la mesure où ca relève de sphères parallèles. L'arabité et la langue arabe font partie des éléments distinctifs et on y a fait appel lorsqu'il devenait nécessaire de définir positivement ce que nous sommes face à un système colonial qui tentait d'imposer ses propres définition de la personnalité algérienne. Le sentiment d'humiliation, le refus de cette injustice vécue au quotidien et le sentiment d'être un moins que rien chez-soi relèvent d'un autre domaine qui renforce naturellement le processus général qui a conduit au nationalisme algérien, tout en s'abreuvant de son cours.

              ... Je ne nie pas que l'arabité a joué aussi mais pas plus quela kabylité, la chaouité etc...

              Le fait est que l'arabité, conception suprarégionale par définition, s'est imposée naturellement comme élément fédérateur dans la mesure où il fallait se définir comme nation et non plus, comme c'était justement le cas jusqu'alors, comme un ensemble de tribus, de groupes sociaux, d'ethnies ... etc. On ne peut donc mettre sur un même diapason les éléments que tu cites, qui n'ont certes pas disparus, avec le rôle majeur de l'arabe (déjà en tant que langue) dans le processus de création du nationalisme algérien.

              Je dirais que, bien au contraire, ce nationalisme est né dans l'obsession de l'unité et de l'unification, et donc un peu "contre" les repères d'appartenance traditionnels (la tribu, l'origine régionale, la confrérie ... etc.) et c'est peut-être cette hantise là qui a produit à l'excès d'arabisme qui a finalement nuit à d'autres éléments comme la berbérité dont les contours, beaucoup moins prestigieux en l'état que l'arabe ... face une supériorité française quasiment écrasante. Ce n'était pas forcément la volonté de quelqu'un en particulier, mais une orientation qui s'est imposée dans l'adversité et qui peut être corrigée ... pour peu que chacun ya3ref qadrou ...
              "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

              Commentaire


              • L'arabisation de l’école algérienne, était-elle le début d'un essor ou d'une décadence ?
                il serait plus logique de corriger le titre, car il n'y a pas eu d'arabisation en 1962 en Algérie , mais une simple restauration de la langue officielle usitée dans l'administration du pays, avant la colonisation française. Et cette restauration était prescrite par la déclaration de Novembre 1954 et rappelée sur la plate-forme de la Soummam en 1956.
                .
                .
                .
                .

                Commentaire


                • Harrachi78

                  et c'est peut-être cette hantise là qui a produit à l'excès d'arabisme qui a finalement nuit à d'autres éléments comme la berbérité dont les contours, beaucoup moins prestigieux en l'état que l'arabe ... face une supériorité française quasiment écrasante
                  A te lire toi et d'autres finalement, ce n'est pas que les Berbères qui ont un problème de reconnaissance -qui pour eux se limite à un rapport entre leur langue du quotidien et l'Etat-, mais c'est aussi certains arabisés et arabes qui ont besoin d'être reconnus dans leur arabité au milieu de la terre berbère, ils ont un complexe de supériorité et souhaitent que les revendications berbères s'inscrivent dans une soumission à l'arabité. En réalité c'est un complexe d'infériorité, car conscients de leur médiocrité et de leur décrochage civilisationnel face à l'Occident ils essaient de se racheter un orgueil face à plus faible et plus modeste qu'eux.

                  Hormis la primauté dans le domaine religieux la langue arabe ne vaut rien, et hors ce champ l'intérêt qu'on peut y donner c'est le même que celui qu'accordent les Européens aux langues mortes que sont le latin et le grec. La seule différence c'est que la liturgie chrétienne a abandonné le latin alors que dans l'Islam ça ne peut pas se faire.

                  Tes compatriotes maghrébins en plusieurs siècles n'ont pas écrit dans cette langue de quoi remplir une bibliothèque.
                  Tu as évoqué de manière excessive le poids de la langue arabe dans les autres langues: ça aussi c'est de la foutaise d'Occidentaux orientalistes bienveillants vis a vis des Arabes: quelques dizaines de mots français ou autres d'origine arabe sont une goutte insignifiante comparé à l'influence inverse.
                  Tu as évoqué le potentiel de création dans la langue arabe pour créer des nouveaux mots modernes: mais ça existe dans les autres langues aussi, c'est juste de la linguistique, et c'est ce à quoi s’attellent les linguistes berbères avec leur propre système (au final c'est souvent le même processus: des racines élémentaires autochtones auxquelles on rajoute des préfixes et suffixes)

                  Tu peux prendre plaisir à lire des vieux poèmes en arabe, mais la biologie, la mécanique quantique, l'informatique ne se développent pas en arabe.


                  Enfin ton malaise va encore plus loin, tu réécris l'histoire et le visage de ta nation en posant l'arabité comme élément déclencheur du mouvement national algérien? Déjà est-ce que c'est valable que pour l'Algérie ou pour tous les pays maghrébins?
                  Moi j'aurai plutôt dit que l'arabité a juste été un élément opportuniste pour rassembler et fourvoyer des mouvements régionaux .
                  Finalement tu lies l'algérianité à l'arabité, dans son essence même, tu obliges les berbères à accepter l'arabité dans leur algérianité tout en pensant que toi l'arabe tu n'as pas à te revendiquer d'une quelconque berbérité pour te sentir algérien? A partir de là tu justifies malgré toi tous les mouvements indépendantistes berbères.


                  En conclusion, si tu ne parles pas en tant que musulman, je ne vois pas ce que tu veux faire accepter aux Berbères concernant ta langue arabe.
                  Il y a la langue de leur quotidien qui doit avoir son statut d'Etat, il a y a les langues enseignées à l'école pour le développement économique à inscrire dans un contexte international. Il y a la langue pour sa foi.
                  L'arabe a son utilité et sa légitimité dans un seul de ces cas quand on est berbère, sinon je ne vois pas. Je suis contre la dichotomie pour ma part car tout ce que tu dis finalement c'est clair.
                  Il faut distinguer territorialement le statut des langues, accepter cet état de fait d'arabisation de pans entiers du Maghreb, et se concentrer sur les zones berbères en y créant des zones autonomes où la langue arabe n'aura plus de rôle officiel hors Islam. A partir de là la langue berbère va très vite monter de niveau. Quémander un statut national qui a peu d'effet en pratique et quelques heures de berbère à l'école dans les zones arabes, tout en restant dans ce statut quo de dominance arabe, c'est une perte de temps et une chimère si d'un point de vue régional il n'y a pas de supplantation de langue.
                  Dernière modification par Badis, 08 janvier 2018, 12h06.

                  Commentaire


                  • Envoyé par Badis
                    Il faut distinguer territorialement le statut des langues, accepter cet état de fait d'arabisation de pans entiers du Maghreb, et se concentrer sur les zones berbères en y créant des zones autonomes où la langue arabe n'aura plus de rôle officiel hors Islam.
                    En somme rajouter des frontières encore plus étanches, renforcer la non-mixité arabo-berbère puisqu'en plus tu penses que:
                    quelques heures de berbère à l'école dans les zones arabes, tout en restant dans ce statut quo de dominance arabe, c'est une perte de temps
                    C'est à la fois un retour en arrère et une sorte de "revanche" qui n'a pas lieu d'être.

                    Commentaire


                    • @Badis

                      ... ce n'est pas que les Berbères qui ont un problème de reconnaissance -qui pour eux se limite à un rapport entre leur langue du quotidien et l'Etat-, mais c'est aussi certains arabisés et arabes qui ont besoin d'être reconnus dans leur arabité au milieu de la terre berbère ...

                      Je ne vois pas trop ce qui pourrait indiquer une telle chose. Il s'agit, pour l'heure, tout juste de répondre aux objections, récriminations et autres lamentations de nos amis berbéristes concernant l'existence de l'arabe (au sens large) chez-nous.

                      ... ils ont un complexe de supériorité et souhaitent que les revendications berbères s'inscrivent dans une soumission à l'arabité ...

                      Non, ce n'est pas tout a fait cela. C'est juste qu'il y a réclamations de nos frères berbères et, en tant qu'arabe maghrébin, je ne vois pas d'objections à ce que ces choses soient considérées. Il faut juste éviter que l'on s'inscrive dans l'anti-arabité ou que l'on cherche à diminuer de la place et du rôle de cette arabité si l'on souhaite gagner mon support ou ma sympathie en tant qu'arabe. Simple question de bon sens. Maintenant, si le vœux est de s'inscrire dans l'adversité et que l'on souhaite absolument obtenir des acquis pour telle ou telle cause sur le dos de mon identité arabe alors il en sera autrement, chacun ayant à défendre sa propre paroisse coûte que coûte. Allons-y pour l'exemple :

                      ... En réalité c'est un complexe d'infériorité, car conscients de leur médiocrité et de leur décrochage civilisationnel face à l'Occident ils essaient de se racheter un orgueil face à plus faible et plus modeste qu'eux ...

                      Un peu simpliste et relativement puérile comme optique, mais ca nous ramène à ce qui a été décrit dans le paragraphe précédent : invective, chicane et déni de l'autre. Ca ne plaidera certainement pas à gagner les arabes à la cause, bien au contraire.

                      ... Hormis la primauté dans le domaine religieux la langue arabe ne vaut rien ...

                      Koull khenfous étant ghzâl 3and yemmâh, on restera sur l'honneur d'avoir une langue qui a la "primauté" en quelque chose, là ou d'autres n'arrivent même pas encore à se faire un alphabet propre.

                      ... et hors ce champ l'intérêt qu'on peut y donner c'est le même que celui qu'accordent les Européens aux langues mortes que sont le latin et le grec ...

                      Et pourtant, seul l'arabe est langue de travail à l'ONU, outil de dizaines de médias audio-visuels, de centaines de revues écrites ... etc.

                      ... Tes compatriotes maghrébins en plusieurs siècles n'ont pas écrit dans cette langue de quoi remplir une bibliothèque ...

                      En vérité, il y a de quoi remplir plusieurs bibliothèques. Mais qu'à cela ne tienne, si l'arabe a rempli disons le quart d'une bibliothèque en quelques siècles, on notera que le berbère n'a pas rempli la moitié d'une page écrite en deux millénaires. Tout est relatif.

                      ... Tu as évoqué de manière excessive le poids de la langue arabe dans les autres langues ...

                      Pas vraiment. Je n'ai évoqué cet aspect qu'une seule fois, et c'était en réponse à un interlocuteur berbère qui invoquait l'apport d'autres langues au lexique arabe pour en relativiser "l'arabité".

                      ... ça aussi c'est de la foutaise d'Occidentaux orientalistes bienveillants vis a vis des Arabes ...

                      Donc, après Dieu et la religion, voilà les Occidentaux qui se joignent au complot qui donne à l'arabe cette place inouïe qu'il ne mérite pas.

                      ... Tu as évoqué le potentiel de création dans la langue arabe pour créer des nouveaux mots modernes: mais ça existe dans les autres langues aussi ...

                      Soit, on devrait alors voire le latin refleurir et le berbère prendre enfin une forme utilisable pour autre chose qu'un dialogue dans un café.

                      ... tu réécris l'histoire et le visage de ta nation en posant l'arabité comme élément déclencheur du mouvement national algérien ?

                      Plus que cela, l'arabité en question est un des éléments majeurs qui ont présidé à la fondation même du nationalisme algérien, nationalisme qui conduira lui-même à la glorieuse Révolution qui fondera l'Etat algérien moderne. Alors oui, l'arabité est un poids lourd dans l'identité nationale algérienne et ce n'est pas une "réécriture" de l'Histoire, c'est une simple vérité qu'on rappelles, rien de plus.

                      ... Déjà est-ce que c'est valable que pour l'Algérie ou pour tous les pays maghrébins ? ...

                      Le sujet étant essentiellement centré autour de la place de la langue arabe en Algérie, les points évoqués tournent essentiellement autour du contexte algérien. Cela-dit, sur un plan plus large, le rôle de l'arabité et la place de l'arabe n'est pas moindre dans la constitution de l'identité culturelle maghrébine dans son ensemble. Cela va de soit.

                      ... Finalement tu lies l'algérianité à l'arabité, dans son essence même, tu obliges les berbères à accepter l'arabité dans leur algérianité tout en pensant que toi l'arabe tu n'as pas à te revendiquer d'une quelconque berbérité pour te sentir algérien ? ...

                      Tu spécules là. Comme expliqué plus haut à d'autres, s'agissant d'une démarche apologétique concernant l'arabe et l'arabité en Algérie, mon propos tourne naturellement autour de cet élément. Donc, pour reprendre ta formulation c'este effectivement par l'acceptation de l'arabité dans l'identité algérienne que le berbériste doit passer s'il souhaite voir l'arabe accepter la berbérité dans la même matrice.

                      ... A partir de là tu justifies malgré toi tous les mouvements indépendantistes berbères ...

                      A titre personnel, je puis t'assurer que je n'ai aucun problème avec le principe. Si réellement les gens ne sont pas capables d'accepter le fait social et ethnique qui caractérise l'Algérie depuis maintenant plusieurs siècles et qu'ils estiment qu'il doit absolument changer selon leurs vœux pour ne pas prendre le large alors je serais le premier sur les quais pour leur souhaiter bon vent. Je n'éprouve même pas le besoins de voir une telle velléité se justifier.

                      ... Il faut distinguer territorialement le statut des langues, accepter cet état de fait d'arabisation de pans entiers du Maghreb, et se concentrer sur les zones berbères en y créant des zones autonomes où la langue arabe n'aura plus de rôle officiel hors Islam ...

                      Je ne conçois pas ma nation comme un patchwork hétéroclite de régions autonomes. Les choses doivent être partagées par l'ensemble ou pas. Il n'existe pas de position médiane à mes yeux dans un tel domaine : soit qu'on es une nation, soit qu'on est plusieurs nations.

                      ... A partir de là la langue berbère va très vite monter de niveau. Quémander un statut national qui a peu d'effet en pratique et quelques heures de berbère à l'école dans les zones arabes, tout en restant dans ce statut quo de dominance arabe, c'est une perte de temps et une chimère si d'un point de vue régional il n'y a pas de supplantation de langue ...

                      Je conçoit parfaitement qu'une telle vue puisse exister et, comme expliqué plus haut, si c'est réellement le vœux et la volonté des Berbères je ne m'y opposerais pas le moins du monde en tant qu'arabe algérien.
                      Dernière modification par Harrachi78, 08 janvier 2018, 14h39.
                      "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

                      Commentaire


                      • Un peu simpliste et relativement puérile comme optique, mais ca nous ramène à ce qui a été décrit dans le paragraphe précédent : invective, chicane et déni de l'autre. Ca ne plaidera certainement pas à gagner les arabes à la cause, bien au contraire.
                        Ben non la preuve tu en fais de même juste après donc ne donne pas de leçon:

                        on restera sur l'honneur d'avoir une langue qui a la "primauté" en quelque chose, là ou d'autres n'arrivent même pas encore à se faire un alphabet propre.

                        Sinon, c'est bien de l'orgueil: se contenter d'une gloire passée, ou pire croire qu'on est plus proche de Dieu en parlant arabe plutôt qu'en woloff.

                        En vérité, il y a de quoi remplir plusieurs bibliothèques. Mais qu'à cela ne tienne, si l'arabe a rempli disons le quart d'une bibliothèque en quelques siècles, on notera que le berbère n'a pas rempli la moitié d'une page écrite en deux millénaires. Tout est relatif.
                        En vérité les historiens attestent d'écrits berbères, et surtout de destruction de ces écrits et de pans entiers de l'histoire des autochtones: certaines références sont connues.
                        La Berbérie a fait face à la même mentalité nihiliste génocidaire -issu souvent de ses propres enfants- qui a voulu effacer les statuts de Bamiya, Palmyre ou dernièrement chez toi à Sétif. Alors en plusieurs siècles on a de quoi faire des dégâts.
                        Tu ne connais pas l'histoire entièrement, tu ne connais que ce que les historiens ont découvert et essayé de recomposer. Ce qui a été détruit, enseveli ou pas encore découvert ne t'autorise pas d'être aussi affirmatif dans ton négationnisme.
                        En pratique la culture berbère a survécu et continue de vire malgré le manque d'assise écrite, assez pour se considérer comme la vraie mère authentique du Maghreb qui en fait un univers avec des traits civilisationnels bien distincts et reconnaissables des autres.

                        Donc, après Dieu et la religion, voilà les Occidentaux qui se joignent au complot qui donne à l'arabe cette place inouïe qu'il ne mérite pas.
                        Pas de complot, l'orientalisme est une chose bien réelle.

                        Soit, on devrait alors voire le latin refleurir et le berbère prendre enfin une forme utilisable pour autre chose qu'un dialogue dans un café.
                        Pas besoin de refleurir le latin il a enfanté la plupart des langues européennes.

                        La langue arabe n'est maître que dans la mosquée: ailleurs c'est le français.

                        Commentaire


                        • wendy

                          En somme rajouter des frontières encore plus étanches, renforcer la non-mixité arabo-berbère puisqu'en plus tu penses que:
                          Je parle de zones autonomes fédérales et de mixité linguistique, la mixité humaine entre arabophones et berbérophones perdura au Maghreb quoiqu'il arrive comme c'est le cas depuis des siècles, et même avec une région berbère autonome avec comme langue officielle le berbère il restera des foules qui apprendront l'arabe.

                          C'est à la fois un retour en arrère et une sorte de "revanche" qui n'a pas lieu d'être.
                          Je suis réaliste, et je me pose la question des conditions pour assurer l'avenir de la langue berbère sans faux-semblants.
                          Le retour en arrière c'est justement ce qui préconisé actuellement: faire cohabiter l'arabe et le berbère dans l'administration de même qu'à l'époque ces deux langues cohabitaient dans la cour des sultans. On a vu le résultat

                          Commentaire


                          • @Badis

                            ... En vérité les historiens attestent d'écrits berbères, et surtout de destruction de ces écrits et de pans entiers de l'histoire des autochtones: certaines références sont connues ...

                            J'avoue être ignorant sur ce point. Pourrais-tu être un peu plus prolixe pour l'utilité générale ?

                            ... Tu ne connais pas l'histoire entièrement, tu ne connais que ce que les historiens ont découvert et essayé de recomposer ce qui a été détruit, enseveli ou pas encore découvert ne t'autorise pas d'être aussi affirmatif dans ton négationnisme ...

                            Là, j'avoue que c'est plutôt osé comme démarche : en somme, quoi que je saches je ne saurais jamais rien et, a contrario, bien que tu ne saches pas, tu sauras toujours potentiellement plus ! Il fallait la faire celle-là.
                            "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

                            Commentaire


                            • Harrachi

                              J'avoue être ignorant sur ce point. Pourrais-tu être un peu plus prolixe pour l'utilité générale ?
                              Je vais citer l'exemple des Barghwata, dynastie qui a régné 3 siècles et qui a développé sa propre hérésie, son propre Coran en berbère.
                              Dynastie éliminée par d'autres berbères.

                              Là, j'avoue que c'est plutôt osé comme démarche : en somme, quoi que je saches je ne saurais jamais rien et, a contrario, bien que tu ne saches pas, tu sauras toujours potentiellement plus ! Il fallait la faire celle-là.
                              Je n'ai pas sous-entendu que j'en savais plus que toi.
                              Tu es juste péremptoire pour nier et dénigrer certaines choses alors que l'histoire est toujours plus complexe que ça.

                              Un exemple: quelqu'un de non averti croira voir ici une simple cavité rocheuse tandis que d'autres verront les restes d'une grande statue.

                              Commentaire


                              • @Badis

                                ... Je vais citer l'exemple des Barghwata, dynastie qui a régné 3 siècles et qui a développé sa propre hérésie, son propre Coran en berbère.

                                Donc, tout ce que tu as pu trouver comme écrit en berbère c'est un ... "Coran" ? C'est bon à savoir.

                                ... Dynastie éliminée par d'autres berbères ...

                                Et de cet unique exemple de produit berbère écrit et volontairement détruit nous convenons bien que les Arabes n'y sont pour rien ?

                                ... Je n'ai pas sous-entendu que j'en savais plus que toi ...

                                Certes, non. Tu as fais bien mieux BADIS : tu t'es affranchi de l'utilité même de devoir en savoir plus de choses en décrétant que toutes les vérités que tu pourrait opposer sont encore cachées de toute manière ! ...
                                "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

                                Commentaire

                                Chargement...
                                X