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Cosider, leader du BTPH en Algérie

lundi 18 avril 2005, par Hassiba

En Algérie, Cosider a à son actif le plus grand nombre de barrages, de tunnels ferroviaires, routiers et hydrauliques construits ainsi que le plus grand palmarès dans la pose de pipelines.

« Nous sommes prêts à affronter la concurrence des groupes étrangers. »

Site de Sebala réalisé par Cosider Construction

Telle a été la première réaction de M. Lakhdar Rekhroukh, président-directeur général du groupe Cosider, qui s’apprête à publier son bilan d’activité pour l’année 2004 et ses perspectives pour l’année 2005. L’annonce par le président de la République, faite la veille du premier anniversaire de sa réélection à un second mandat, le 7 avril dernier, de l’attribution d’une nouvelle enveloppe de 55 milliards de dollars pour la relance économique, ne devrait pas tarder à être suivie de l’ouverture d’une multitude de chantiers de nouveaux projets de développement.

Afin de répondre à des besoins essentiels et pressants pour ce qui est des conditions de vie des citoyens, à bout de patience, notamment après plus d’une décennie d’un terrorisme qui n’a épargné aucun secteur par sa déferlante destructrice, le Président, qui ne dispose plus que de quatre années pour concrétiser le programme de son deuxième mandat, n’est pas allé de main morte à l’égard de nos entreprises nationales appelées à relever les défis de l’heure. Lors de ce même discours, rappelons-le, il leur a été signifié que la concurrence sera largement ouverte aux entreprises et groupes étrangers. Les critères de sélection pour l’attribution de marchés seront donc basés certainement sur la qualité des ouvrages, mais surtout sur les délais de réalisation, l’évocation de la contrainte financière n’étant plus de mise pour le moment.

Le PDG du premier groupe algérien du BTPH, sixième à l’échelle africaine, selon la publication du Jeune Afrique de décembre 2004, nous a affirmé que « par son expérience, son savoir-faire et la diversité de ses activités, le groupe est en mesure de faire face à la concurrence » même si « la grande ouverture des espaces économiques qui s’opère actuellement dans notre pays et la volonté magistrale des pouvoirs publics de leur impulser une croissance significative obligent chacun à une remise en cause et à une adéquation conceptuelle tant de ses moyens que de son organisation ».

La formation du personnel au cœur de la stratégie
Au sein du groupe, dont le champ d’activité va des grands travaux publics à l’hydraulique en passant par le négoce de produits sidérurgiques ou encore la mise en valeur des terres, on semble avoir conscience que dans le domaine concurrentiel où il évolue se dessine déjà un horizon où seules des entreprises orientées vers des concepts d’organisation modernes et les nouvelles technologies pourront survivre à une concurrence loyale par laquelle la nature aura à faire sa sélection. A ce propos, M. Rekhroukh explique que le groupe « a saisi ces nuances, combien indispensables, d’abord pour préserver sa part du marché et surtout pour développer ses relations et exploiter les opportunités de partenariat qu’il considère comme des passerelles les plus simples pour accéder aux développements technologiques dans son domaine ».

Au-delà, donc, de ses moyens matériels, c’est le facteur humain qui demeure au cœur de cette problématique, car quand on sait qu’il ne se passe pas un jour sans voir divers domaines d’activité boostés par des avancées technologiques par lesquelles les plus apathiques sont condamnés à disparaître, il est à s’interroger sur la place occupée par la formation au sein de nos entreprises. Interrogé sur cette question, M. Rekhroukh explique que « le groupe, classé 10e employeur en Afrique avec un effectif total de 14 228 agents, a toujours eu conscience de la dimension humaine dans le développement de l’entreprise » car, poursuit-il, « l’être humain reste l’artisan de la richesse [...] C’est pourquoi nous avons lancé de vastes opérations de formation et de perfectionnement de notre personnel ». Notre interlocuteur nous rappelle que l’année 2004 a connu « la signature, le 10 juillet dernier, d’une convention cadre de formation avec le ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels pour l’accompagnement et la prise en charge du personnel du groupe en matière de formation et de perfectionnement ». Cette convention cadre a été suivie d’autres conventions de partenariat avec les différents instituts de formation. La population concernée au cours de l’exercice 2004/2005 est de 1 619 travailleurs, soit 11,37% de l’effectif global du groupe. Par ailleurs, à la fin de l’année 2003, « les directions des ressources humaines respectives des filiales du groupe, organisées en comité des ressources humaines, ont finalisé un nouveau dispositif de gestion sur la base d’une étude qui a duré près de trois ans ». La nouvelle approche se trouve désormais « fondée sur la valorisation des compétences et sa mise en œuvre est envisagée progressivement à travers le recrutement, la promotion et la rémunération ». L’année 2004 a été ainsi la première étape d’une mise à niveau graduelle.Outre les programmes de formation, l’année 2004 a connu d’autres faits marquants que sont l’obtention du certificat ISO 9001 aussi bien par la filiale canalisations, spécialisée dans la construction de pipelines d’hydrocarbures et de canalisations hydrauliques, que par la filiale Alrem qui, elle, est versée, entre autres, dans la maintenance et la rénovation des matériels de travaux publics.

Réalisations de 2004 et perspectives pour 2005
On compte pas moins de dix-sept projets réceptionnés et livrés en 2004 à l’actif du groupe. Citons au passage quelques-uns d’entre eux dont celui portant sur la réalisation du complexe Métro et de sa station à Haï El Badr, la réalisation d’une cité universitaire à Dely Ibrahim et de quinze ouvrages d’art dans les wilayas d’Alger, de Tizi Ouzou et d’Oran, la réalisation de cinq bases de vie pour Sonatrach ainsi que l’oléoduc reliant Haoud El Hamra à Arzew et l’aménagement des palmeraies de la vallée de l’Oued (assainissement et irrigation) pour ne citer que ceux-là. Quant aux projets acquis au cours de l’année 2004 et qui sont en cours de réalisation, ils sont au nombre d’une dizaine de projets dont la réalisation de l’autoroute Est-Ouest sur deux tronçons. Le premier reliant Khemis Miliana à Oued Foda sur une distance de 73 km, et le deuxième reliant Bordj Bou Arréridj à Zennouna sur 18 km. La voie ferrée reliant Mécheria à Béchar sur 360 km et la réalisation du gazoduc Enrico Mattei figurent également parmi les projets importants du groupe. Citons également la réalisation d’antennes gaz pour l’alimentation de la centrale électrique de Berrouaghia pour le compte de la Sonelgaz et l’alimentation en eau potable de la ville d’Oran à partir du barrage de Guergar et celle de Bouira à partir du barrage de Tilsdit.

Qu’est-ce que le groupe Cosider ?
Cosider a été créé le 1er janvier 1979 sous forme de société d’économie mixte par la Société nationale sidérurgique (SNS) et le groupe danois Christiani et Nielsen. En 1982, elle devient filiale à 100% de la SNS suite au rachat par cette dernière des actions du partenaire danois. Une fois transformée en société par actions, suite à l’application de la loi portant autonomie financière des entreprises publiques en 1989, elle a su exploiter diverses opportunités lui permettant, contrairement à ses concurrents, d’intervenir dans des activités autres que le bâtiment et les travaux publics. Ce qui fait, aujourd’hui, de Cosider le plus grand groupe algérien du BTPH avec un capital social de 4 335 000 000 de dinars, un chiffre d’affaires (2004) de 22 550 millions de dinars et un effectif total, toutes catégories confondues, de 14 228 agents. Ses réalisations mettent à son actif le plus grand nombre de barrages, de tunnels ferroviaires, routiers et hydrauliques construits ainsi que le plus grand palmarès dans la pose de pipelines.

La diversité de l’activité à travers les filiales
Détenteur à 100% du capital de ses neuf filiales, le groupe Cosider a la particularité d’intervenir dans des domaines aussi nombreux que divers. A travers sa filiale Cosider Travaux publics, il lui est permis d’intervenir dans les travaux d’ouvrages souterrains et maritimes, routes et autoroutes, aérodromes et ouvrages d’art. Sa deuxième filiale, Cosider Construction, intervient, elle, sans le bâtiment, le génie civil industriel et les ouvrages d’art dans les stations d’épuration et de traitement des eaux. La filiale Canalisations assure la construction de pipelines, des canalisations hydrauliques et diverses installations hydrauliques. La quatrième filiale active pour la production, la transformation et la commercialisation des matériaux de carrières dont les agrégats pour le béton. La cinquième est la filiale Alrem spécialisée dans la maintenance et la rénovation des matériels de travaux publics et la commercialisation de pièces de rechange. Alsim, elle, intervient dans la réhabilitation des équipements, notamment la chaudronnerie, la réalisation de charpentes métalliques et de coffrage pour le bâtiment. Cometal agit dans le négoce de produits sidérurgiques, Cosider Promotion dans la conception, la réalisation et la vente de logements, et enfin Agral qui intervient dans la mise en valeur des terres et l’industrie agroalimentaire.

Par Yasmine Ferroukhi, latribune-online.com