Dassault Systèmes rachète Abaqus

Le spécialiste français de la conception et de la fabrication assistée par ordinateur (CAO/FAO) a décidé de créer une nouvelle plate-forme baptisée Simulia pour accompagner son développement sur un marché qu’il estime à 2,35 milliards de dollars et qui devrait atteindre 4 milliards dans les cinq ans. "On est confiant de pouvoir rapidement intégrer Abaqus et étendre notre offre", a déclaré Bernard Charlès, directeur général, lors d’une conférence de presse. Il a insisté sur les positions d’Abacus, qui anticipe pour cette année un chiffre d’affaires de 100 millions de dollars - à 92% récurrent - avec une marge opérationnelle comprise entre 20% et 30% et qui dispose d’une trésorerie positive de 30 millions. Pour Dassault Systèmes, dont la trésorerie était de 650 millions d’euros (environ 900 millions de dollars) fin mars, l’opération est positive, a souligné Thibault de Tersant, directeur général adjoint en charge des finances.

Il a précisé qu’Abacus, qui n’était pas coté, était repris sur la base d’un PER (Price Earnings Ratio) de l’ordre de 20 alors que son concurrent le plus direct se traite sur une base de 27. Il a assuré que cette transaction, qui devrait être bouclée au cours du troisième trimestre, serait "immédiatement relutive" hors coûts d’acquisition et hors traitement comptable des produits constatés d’avance, conformément aux normes comptables américaines en matière d’acquisition. Il a précisé que l’impact final dépendrait de l’allocation des coûts d’acquisition. Bernard Charlès a expliqué qu’il s’agissait d’"une étape majeure dans la stratégie de croissance" de Dassault Systèmes.

Il a indiqué que son groupe avait trois objectifs en rachetant Abaqus : renforcer et étendre ses offres actuelles, aller sur un marché qui offre un potentiel de croissance et répondre à la demande des clients qui cherchent des fournisseurs de logiciels proposant des plateformes pérennes.

"Il y a une volonté de consolidation", a-t-il dit. "Notre objectif est d’être un acteur de la consolidation du secteur". Concrètement, il a indiqué que la simulation était "un moyen de faire le lien entre ce qui est produit et les intentions".

Dassault Systèmes peut désormais proposer à ses clients des solutions pour la conception et la fabrication mais aussi pour tester les produits développés. Avec la technologie d’Abacus, il est possible d’observer le comportement de l’ensemble des composants internes d’un téléphone mobile grâce à la simulation d’un simple test de résistance aux chocs, a dit Bernard Charlès.

Avec Abaqus, il prévoit trois approches du marché : compléter sa gamme actuelle chez ses clients, vendre des offres Abaqus indépendantes et proposer un process collaboratif afin de partager la puissance de calcul nécessaire à la simulation.

Le rachat d’Abaqus a eu un impact limité à la Bourse de Paris. Vers 12h30, le titre Dassault Systèmes progressait de 0,53% à 37,88 euros alors que le DJ Stoxx Technology reculait de 0,36%.

Source : reuters.fr