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EADS profite des performances d’Airbus

lundi 9 mai 2005, par nassim

L’année 2005 commence bien pour le leader européen de l’aéronautique qui profite des performances de sa filiale Airbus et annonce une hausse de son résultat d’exploitation pour le premier trimestre.

EADS profite de la bonne santé de sa filiale Airbus.

Le numéro un européen de l’aéronautique, de l’espace et de la défense a dégagé un résultat opérationnel (Ebit, avant amortissement de la survaleur et exceptionnels) de 657 millions euros, soit plus du triple du chiffre réalisé durant la même période en 2004 (198 millions d’euros) alors que les analystes interrogés par Reuters tablaient sur seulement 344 millions. La contribution d’Airbus à l’Ebit atteint 628 millions (+180%) grâce à la hausse des livraisons (87 appareils contre 67 au 1er trimestre 2004), la baisse des dépenses de Recherche & Développement et un taux de couverture sur le dollar favorable. "Les résultats du premier trimestre sont très bons, mais ils ne sont pas extrapolables sur l’ensemble de l’année", observe Yann Derocles, analyste chez Oddo Securities.

Au premier trimestre, Airbus a livré des appareils émanant d’anciennes commandes, bénéficiant de couvertures de changes favorables qui ne se maintiendront pas les trimestres suivants à mesure que des commandes plus récentes seront honorées. "Au dernier trimestre, on risque d’avoir des livraisons avec un taux de couverture de 1,30 dollar", observe un analyste.

Le taux de couverture de l’ensemble du groupe EADS était de 1,06 dollar au premier trimestre contre un taux de marché de 1,28 dollar environ lundi matin. Par ailleurs, le premier trimestre a bénéficié d’une baisse des dépenses de R&D sur la version passagers de l’A380, le très gros porteur de 555 à plus de 800 places d’Airbus, qui a effectué son premier vol le 27 avril. Ces dépenses devraient néanmoins augmenter au cours de l’année en raison de la montée en production de la version fret de l’appareil.

Au premier trimestre dernier, les frais de R&D autofinancée étaient tombés à 422 millions (6% du C.A.) contre 535 millions (8,9% du C.A.) à la même période de 2004. En dehors d’Airbus, le résultat opérationnel s’est aussi amélioré dans les autres divisions, même si l’espace accuse une légère perte (-6 millions). EADS table néanmoins sur une contribution positive de cette activité en 2005, redevenue bénéficiaire en 2004.

Le chiffre d’affaires a progressé pour sa part de 16 % pour s’élever à sept milliards d’euros (dont 6,65 milliards provenant d’Airbus). "Ces résultats confirment nos objectifs 2005 et confirment les perspectives de croissance d’EADS à moyen terme", ont déclaré dans un communiqué les deux co-présidents exécutifs d’EADS, deux jours avant la tenue de l’assemblée générale des actionnaires du groupe, qui mettra fin à leurs mandats.

PREVISIONS 2005 CONFIRMEES

Philippe Camus et Rainer Hertrich seront alors remplacés par Noël Forgeard, actuel président d’Airbus - dont le successeur n’a en revanche toujours pas été désigné - et par Thomas Enders, actuel président des activités de défense du groupe. Lors d’une conférence téléphonique sur les résultats, le directeur financier Hans Peter Ring a laissé entendre que des nominations pourraient être annoncées lors de l’assemblée générale, ajoutant toutefois que rien n’avait encore été décidé à ce stade.

En dehors du successeur de Noël Forgeard à la tête d’Airbus, EADS doit nommer des remplaçants à la tête des divisions défense et aéronautique, à moins que le groupe ne décide de modifier son organisation.

En dépit de la forte progression de ses résultats au premier trimestre, EADS a maintenu ses prévisions pour l’ensemble de l’année. Il table sur un chiffre d’affaires de près de 33 milliards d’euros (31,8 milliards en 2004) avec un taux de change moyen d’un euro à 1,30 dollar et sur Ebit à plus de 2,6 milliards (+6%), en tenant compte des performances accrues de toutes les divisions du groupe, mais d’un taux de couverture du risque de change moins favorable.

Le groupe prévoit que sa division Airbus, dont il détient 80%, le solde appartenant à BAE Systems, livrera 350-360 avions en 2005. Hans Peter Ring s’est montré optimiste sur cet objectif de livraison, indiquant que le chiffre final devrait être plus proche de 360 appareils que de 350.

Par Jean-Michel Bélot et Tim Hepher, reuters.fr