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El Wataniya : Un milliard de dollars d’investissements en 2006

vendredi 18 mars 2005, par Stanislas

Le Centre de presse a reçu le directeur général de Wataniya Nedjma Télécom, troisième opérateur à avoir investi le marché, récemment d’ailleurs. M. René Pantoine, le directeur général, a affirmé que son groupe a apporté quelque chose de différent.

Le mobile, un moyen privilégié

Aujourd’hui, affirme M. René Pantoine, que la téléphonie mobile n’est pas seulement un moyen de communication mais le moyen privilégié, Nedjma a mis en place une tarification à la seconde, des produits et services innovants au niveau du multimédia, la mise à disposition d’une carte à 4 x 250 DA à partir de cette année.
Le tarif à la seconde, pour revenir à lui, fait remarquer l’orateur, s’entend à la seconde après la première minute. Tout cela fait que Nedjma pense contribuer à la démocratisation de la téléphonie mobile en Algérie et à la stimulation du marché.
L’approche de Nedjma a procédé d’un postulat, relève M. René Pantoine, c’est d’être différent.
Il y a des étapes à franchir ; pour cela, il s’agit d’un challenge à relever avec des moyens différents des autres. Le multimédia est un moyen pour cela.
Un objectif, que poursuit Watania Nedjma Télécom, va à la transparence dans la tarification et la communication, la mise en place d’un réseau de qualité, un équipement de haute technologie. L’axe stratégique reste à la qualité.
Ce sont-là, affirme l’orateur, des éléments importants. On apporte avec nous ce qu’il y a de mieux. Depuis notre installation, on a tenu de nombreux séminaires de formation.

1 milliard de dollars en 2006

Nedjma en chiffres, note le directeur général, c’est un milliard de dollars jusqu’à 2006 (350 millions en 2005). Nous avons 500.000 abonnés, relève l’orateur.
Le réseau c’est 14 wilayas couvertes à l’heure actuelle, 24 wilayas à la fin du 2e trimestre 2005. Selon les analyses de l’Agence de régulation, c’est plus de 99% de qualité de réseau dans les villes. 500 BTS sont installés, avec 3 à 4 BTS par jour. Les prévisions donnent 1500 BTS à fin 2005.
30% de la population sont couvertes aujourd’hui, 50% à la fin du 2e semestre 2005.
Ce qui est important de savoir, souligne l’orateur, c’est la zone de couverture et la qualité de celle-ci. Le groupe utilise les services d’un milieu de personnes. ll existe au sein de Nedjma, un institut de formation avec plus de 70.000 heures de formation et l’on a débuté une formation managériale considérée comme très importante pour la conduite des affaires du groupe. Huit espaces Nedjma à Alger, Oran, Constantine, et 8 distributeurs à l’échelle nationale, 3000 points de vente dans les wilayas couvertes complètent le tableau, selon l’orateur. Le directeur général d’El Wataniya Nedjma fait part d’accords de partenariat avec des opérateurs en France, en Espagne et en Italie. Le principe pour notre réseau national, c’est que dès qu’une wilayas est couverte, on installe des distributeurs.

Un réseau de qualité

Le réseau, le conférencier y revient pour le définir comme étant de qualité en émission et réception. Il s’agit de communication sans coupures, l’utilisation de technologies les plus évoluées pour garantir une excellente qualité d’écoute. Evoquant le réseau GPRS (messages photos et accès internet) il est disponible sur l’ensemble du réseau. Une carte EDGE qui permet de ne plus utiliser l’ADSL pour accéder à internet est en phase de test
aujourd’hui. Nedjma, c’est une expansion rapide, relève son premier responsable.

Il s’agit du premier opérateur multimédias en Algérie, selon l’orateur, et pour la fourniture de services, messages photos (MMS, Net, WAP, GPRS). Les services multimédias connaissent un succès considérable chez nous auprès des abonnés, ce qui prouve l’intérêt porté à nos services, note M. René Pantoine. S’agissant encore du multimédia, il est devenu incontournable aujourd’hui. On ne se pose plus la question de savoir, relève l’orateur, si on est pour ou contre le multimédia, c’est ce qui se passait avant avec internet. Aujourd’hui, le débat est clos à ce sujet. Plus de 55 % des abonnés Nedjma sont équipés de téléphones potables multimédias et nous ne sommes qu’au début de l’utilisation du média.

Ceci étant, il n’est pas simple de s’improviser opérateur de multimédias, cela dit pour ceux que l’aventure tente, il faut une phase d’apprentissage du côté technologique, comme du côté des ventes, relève le conférencier. Toujours en matière de chiffres, le directeur général de Nedjma relève que plus de 500 000 MMS ont été envoyés. Il y a eu 770 000 connexions Nedjma WAP, en février. Le nombre de téléchargements a atteint 85 000. Les rubriques les plus consultées chez Nedjma par les usagers concernent les nouveautés et les produits, les promotions, les téléchargements (sonneries).

Evoquant la question du sponsoring, l’orateur affirme que Nedjma est très connue aujourd’hui. Le nombre de visiteurs à travers le Web a été multiplié par 9, de janvier à février, grâce au sponsoring et à l’animation.
Sur la question de la couverture médiatique, la presse nationale évoque souvent l’activité du groupe. Nous sommes extrêmement disponibles quand il s’agit de nous rapprocher de nos clients et faire connaître notre groupe, les produits et services qui sont offerts.

Politique de proximité

L’effort porte sur une politique de proximité et une politique de marketing, productrices de résultats pour le groupe. Dans le débat, les services offerts, à l’entreprise, fixe l’avenir du mobile, la gestion des appels urgents ont été au centre des questions.
Concernant les appels en urgence, le dossier est à l’étude et il avance bien. Il y a, il faut le savoir, des indications techniques qui sont liées à cela car lorsque c’est une ligne fixe, on sait où le correspondant se trouve, ce qui n’est pas le cas avec le mobile.
Le processus se met en place pour régler le problème des urgences et c’est là l’essentiel. A propos de tarification par seconde, il n’est pas dans nos intentions, répond l’orateur, de changer la tarification mise en place. C’est à partir de la première minute que la communication à compter de la seconde devient intéressante sur le plan du prix.

Nedjma, un challenger

Répondant à une question sur l’évolution du mobile en Algérie, et à qui s’adresse le message Nedjma quand le directeur général affirme que l’on veut être différent, le conférencier relève que Nedjma se positionne en tant que challenger. On a un cahier des charges et on à l’obligation de respecter et c’est ce que nous faisons. Ce que nous n’acceptons pas, c’est que les Algériens payent plus cher leurs communications que dans les pays voisins ou encore en Europe. C’est cela notre mission.
Nos messages s’adressent surtout aux Algériens dont nous cherchons à satisfaire les besoins ou les attentes à travers une qualité de service irréprochable. Nous sommes la seule entreprise, relève M. René Pantoine, qui après seulement six mois de présence sur le marché investit fortement dans la formation.

Prévisions favorables

Concernant la situation du mobile en Algérie, les prévisions sont favorables si on en croit les chiffres annoncés (6 millions pour les uns, 3 millions pour les autres). Ce dont on est sûr, c’est qu’il y a un potentiel de plus de 15 millions d’abonnés en Algérie.
Il y a une croissance réelle du marché. C’est un fait, mais il y a aussi une croissance artificielle, des produits se vendent sur le marché, crédit initial plus cher que la puce. Cela change la donne sur le marché. Cela crée une croissance artificielle. Concernant les services à offrir à l’entreprise, nous avons développé certains services adaptés aux entreprises, relève le directeur général ; nous avons été pénalisés au départ par la couverture mais nous commençons aujourd’hui à atteindre une masse critique pour pouvoir répondre aux attentes des entreprises et nous travaillons fort en termes de tarifs et de services, aussi bien en direction des grandes entreprises que des PME.

Un régime transitoire dans l’interconnexion

A propos d’interconnexion, le conférencier souligne qu’il y a eu un régime transitoire jusqu’à février 2005. Ce que l’on veut, c’est de pouvoir continuer à avoir un trafic adéquat entre différents réseaux. Nous voulons aussi nous assurer que les coûts d’interconnexion soient fixés de façon raisonnable. L’unité doit être axée sur les coûts réels. Cela étant, les choses avancent bien. Evoquant le fixe, suite à une question, le directeur général parle de mobilité zéro. Si l’on dispose de la technologie autour du mobile, avons -nous réellement besoin du fixe ? La question se pose, relève M. René Pantoine. Le mobile est meilleur en coût et en qualité.

El Wataniya Algérie, en tout cas, n’envisage pas d’investir dans d’autres créneaux autres que le mobile. Mais cela étant, nous sommes intégrés à un groupe sur le plan international qui, lui, a des ambitions dans ce domaine et investit dans d’autres créneaux que la téléphonie. Soulevant le problème des relations de Nedjma avec l’Autorité de régulation, suite à une question, le conférencier affirme qu’elles sont excellentes. Nous avons beaucoup apprécié, dit-il, la neutralité manifestée par l’Autorité de régulation dans la prise de décision. Cela se déroule très bien. A propos de possibles fusions, l’orateur affirme que le groupe est encore de dimension modeste pour songer à ces problèmes ; on n’en est pas là, c’est trop tôt pour en parler, note M. René Pantoine.

Le marché est suffisant pour trois opérateurs

A propos de la taille du marché, L’Algérie est le seul pays qui absorbe trois opérateurs.
Il est suffisant pour les trois en matière de téléphonie mobile. Pour le fixe, il faut bien savoir que la mise en vente de la dernière licence n’a pas suscité beaucoup d’intérêt sur le plan international. En ce qui concerne Nedjma, nous avons opté pour l’investissement, souligne l’orateur. En parlant de couverture pour le réseau Nedjma, suite à une question, le directeur général relève que Nedjma est présente sur Alger, Oran, Constantine, (centre, ouest, et est du pays), mais on est aussi étendus sur plusieurs wilayas (30% de la population et bientôt 50%).
Ce qui est important pour le groupe, c’est de bâtir une relation de confiance entre le groupe et la clientèle réelle et potentielle.

En matière de sponsoring, là aussi après une question, l’orateur parle d’un choix de l’entreprise. S’agissant du comportement des clients, l’orateur affirme qu’il y a une évolution qui se fait. Il y a tout un travail à accomplir pour changer les données du marché, faire évoluer les mentalités. Actuellement, il y a plus de trafic du fixe vers le mobile, c’est vrai, ce sont des comportements qui évolueront avec le temps car le mobile fait de grandes avancées en Algérie.

Une politique tarifaire simple

Sur les tarifs, le directeur général note que nous avons lancé une politique tarifaire. Elle est relativement simple. C’est dans les normes, c’est ce que l’on sait. L’idée est que plus on transforme de données plus les prix évolueront fortement vers le bas. Le groupe dispose d’un département marketing pour évaluer le marché, analyser le réseau. Ce département travaille en étroite collaboration avec les équipes techniques. Mais c’est vrai qu’il existe encore beaucoup de contraintes.

Il y a par exemple des contraintes géotechniques connues qui font que, par exemple, certains quartiers d’Alger sont difficiles d’accès et difficiles à couvrir, en raison de leur topographie ;c’est un défi pour nos équipes techniques et nous tentons de le relever. C’est aussi un défi pour nos concurrents qui rencontrent les mêmes difficultés que nous.
Nos équipes sont constamment sur les routes pour des évaluations de situation.

Niveaux tarifaires compétitifs

Concernant certaines facilitées accordées aujourd’hui sur les marchés étrangers du mobile, le directeur général affirme qu’au niveau de la tarification, on peut tenter des comparaisons avec l’étranger. En Algérie on est arrivé à des niveaux tarifaires compétitifs ; ce qui va se produire, c’est qu’on n’a plus la segmentation des forfaits particulièrement attractifs. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y aura pas de baisse tarifaire drastique. En termes d’investissements, suite à une question, le directeur général relève que pour 2006, il est prévu 1 milliard d’investissement.

Financement mixte

Cela va être une combinaison pour le financement des investissements sur fonds propres et une partie financée à partir de montages financiers avec des banques étrangères et locales. En 2007, il y aura des investissements assez lourds. Il s’agit d’un secteur où la technologie évolue vite qui demande beaucoup d’investissements. S’agissant d’actionnaires, cela n’est pas à envisager à court terme. L’actionnaire actuel est concentré, ce n’est pas une période de notre évolution sur le marché où nous regardons vers l’ouverture du capital. A propos de ressources humaines, l’orateur parle de gestion de ressources humaines très transparentes. Si on investit beaucoup, c’est pour attirer vers nous aussi, les meilleures ressources humaines. Il y a eu plus de 900 créations d’emploi depuis notre arrivée sur le marché.

Nous travaillons en matière de ressources humaines sur la base de méthodes les plus sophistiquées (Oracle par exemple). Nous privilégions toujours la compétence qui est un mélange d’expérience et de titres universitaires.
Il y a également des évaluations qui sont faites au sein du groupe. A propos d’une question sur la capacité du réseau, il y a 4 à 6 mois de capacité dis. Trois switchs existent à Alger, Oran, Constantine. On peut ajouter des switchs, dans les prochains mois ; cela étant, le nombre de BTS est un indicateur de l’investissement et de l’importance du réseau.
Concernant une question sur les vols de portables, le directeur général affirme qu’il y a un projet sur lequel les opérateurs sont d’accord.

Tahar Mohamed Al Anouar, elmoudjahid.com