Emploi rural en Algérie : quel bilan ?

Le projet Emploi rural, conçu initialement pour une durée de quatre ans et pour un montant de 89 millions de dollars, est entré en vigueur le 30 juillet 1997. Il a ensuite fait l’objet d’une extension de quatre ans et les coûts du projet ont été ramenés à 81 millions de dollars. Le projet a permis la réalisation de 14 210 ha de reboisement (avec un taux de survie des plants de plus de 80 %) ; 3 758 ha de fixation des berges ; 7 370 ha de réhabilitation des terrassements ; et plus d’un million de m3 de structures de lutte contre les inondations. Il y a eu amélioration foncière sur 12 529 ha, l’établissement de
1 836 km de brise-vent, la plantation de 46 046 ha d’arbres fruitiers et de 6 034 ha de vignes, la construction de 489 km et la réhabilitation de 602 km de pistes rurales.

Tous les objectifs initiaux du projet "Emploi rural" en Algérie ont été atteints voire largement dépassés. Plus des trois quarts de la superficie totale plantée en arbres fruitiers et en vignes l’ont été en remplacement de cultures céréalières qui avaient de faibles rendements et une faible valeur monétaire et dont les modes de culture accentuaient l’érosion des sols. Mais surtout le projet a réussi à générer et à stimuler l’emploi rural dans ses zones d’intervention. Il a principalement favorisé les jeunes ruraux qui étaient au chômage ou sous-employés et a généré des revenus liquides de quelque 3,4 milliards de DA (46 millions de dollars). Le projet a aussi encouragé l’émergence de 239 petites et moyennes entreprises locales à qui ont été attribués les trois quarts de la valeur totale de tous les marchés et qui ont assuré un emploi à temps complet à environ 1 100 personnes par an.

En plus de la création d’emplois temporaires à travers l’exécution des travaux d’investissement et d’infrastructures, le projet a généré des emplois et des revenus plus pérennes. Les investissements agricoles créés à travers le projet "Emploi rural" en Algérie ont généré de nouveaux emplois de longue durée pour environ 30 000 exploitants. Les rendements des nouvelles cultures (arbres fruitiers) ont ajouté 300 000 DA/an en termes de profit net plus les salaires payés à la main-d’œuvre recrutée. Il a, par ailleurs, permis aux femmes de trouver des opportunités d’emploi et de revenu de longue durée par l’intermédiaire des unités de production à petite échelle créées dans le cadre du présent projet, en particulier l’apiculture et l’élevage de volaille. L’apiculture emploie environ 300 personnes/an et produit des revenus de 130 000 DA/an pour une unité de cinq ruches. Le projet a été clôturé le 30 juin 2005. Le financement de ce projet a été réparti entre la banque mondiale à hauteur de 73%, le gouvernement algérien 18% et les bénéficiaires 9%.

Synthèse de Kahina, algerie-dz.com
D’après Liberté