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En Algérie, l’automobile ruine les assurances

mardi 29 novembre 2005, par Rédaction

L’assurance automobile en Algérie traverse une crise qui remet en cause les efforts d’optimisation des équilibres techniques et des finances des compagnies d’assurances, affirme Amara Latrous, le président de la Société Algérienne des Assurances (SAA).

Le manque de maîtrise des techniques d’estimation des pertes serait à l’origine d’une partie des pertes du secteur de l’assurance automobile.

Cette branche, qui représente pas moins de 60% du chiffre d’affaires des sociétés d’assurances, affiche, selon ce même responsable, « des résultats techniques déficitaires ». Expliquant les causes d’une telle situation, le PDG de la SAA indique qu’elle est due notamment à « l’intensification de la circulation sous l’effet d’une progression du parc automobile en Algérie, l’insuffisance des infrastructures routières et l’excès de vitesse et les dépassements dangereux liés à l’alcool et aux défaillances techniques ». En plus des 4.000 morts que causent les accidents de la circulation chaque année, les dommages coûtent aux sociétés d’assurances excessivement cher : « La masse des règlements des sinistres à payer atteint des dimensions au-delà des limites tenables », a déclaré, à ce propos, M. Latrous.

Avec le soutien de la Commission européenne et dans le cadre des programmes Meda, une commission a été installée en vue de mettre de l’ordre dans l’assurance automobile. Le diagnostic fait par les experts confirme les appréhensions des professionnels. Il est fait état de la dégradation des résultats de la branche automobile, de l’insuffisance des capacités de prise en charge des dossiers sinistres en phase d’instruction et de règlements qui génèrent des lenteurs et des retards dans les délais de paiement causant ainsi des surcoûts. Par ailleurs, il est constaté des insuffisances du potentiel technique en matière de maîtrise des techniques d’estimation des pertes. Ce qui a comme résultat « une évaluation des dommages parfois contestable et mal ajustée ».

Pour restructurer cette activité, affirme le conférencier, il y a lieu « de promouvoir une nouvelle stratégie de gestion ». Il s’agit notamment de réaménager les grilles tarifaires, de prendre en considération le caractère même des conducteurs en tant que facteur essentiel du risque et de créer une agence de lutte contre les escroqueries.

Synthèse de Mourad
D’après Le Quotidien d’Oran