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Importation de micro-ordinateurs en Algérie

mardi 29 mars 2005, par nassim

Le marché des micro-ordinateurs (PC) en Algérie, est estimé, selon M. Younès Grar, P-DG de Gecos, à près de 60 millions de dollars en 2004.

S’exprimant au forum d’El Moudjahid, Younès Grar a précisé que “ce chiffre est basé sur un volume de 120 000 PC importés pour un prix moyen de 300 dollars/unité”. Or, ce chiffre comprend uniquement le nombre de PC importés officiellement par quatre sociétés activant sur le marché local, en l’occurrence Sacomi, KLC, Alfatron et Kourty Informatique.

Autrement dit, il n’inclut pas les PC importés par les particuliers ou ceux introduits frauduleusement en Algérie. Mais, certains spécialistes ont déploré “l’absence de statistiques exactes et détaillées sur le secteur informatique en Algérie puisqu’il n’y a aucune étude réalisée sur ce secteur”. Pour M. Younès Grar “l’internet a boosté davantage le secteur informatique puisqu’il y a 50 000 PC et 1 million d’utilisateurs au niveau des cybercafés en 2004”, tout en affirmant dans la foulée qu’“il y a un potentiel très important en Algérie car le marché local peut absorber entre 7 et 10 millions de PC dans les prochaines années si l’on tient compte de la demande provenant des 200 000 PME, soit 10 PC pour chaque PME”. Il a souligné : “Nous devons aller vers une politique plus incitative de l’État pour aider les ménages à acquérir un micro-ordinateur et encourager les opérateurs économiques afin de contribuer au développement de ce secteur dont le rôle est essentiel pour l’édification de la société de l’information.”

Le prix moyen d’un PC est fixé, selon M. Grar, à 50 000 DA soit 5 fois le salaire national minimum garanti (SNMG) d’un Algérien contre 500 euros en Europe soit la moitié du SNMG. Donc, le citoyen algérien ne peut pas acheter un micro-ordinateur car il est très cher, dira-t-il.
Quant à M. Houari Belbari, directeur général de Microsoft Algérie, il a estimé que “le marché algérien est en plein essor et a connu une évolution considérable notamment après l’introduction des nouvelles technologies”. Et d’ajouter : “Je pense que le prix empêche les Algériens d’acheter des PC.”

De même, M. Saïdi, directeur général de la société privée Big Informatique, a affirmé que “l’informatique ne représente, aujourd’hui, que 0,1 à 0,2% du budget des entreprises algériennes”, tout en relevant “l’absence d’une politique nationale de développement du secteur informatique et d’une démarche claire dans la validation des grands marchés informatiques des entreprises publiques”. Ce responsable a soutenu que “les délais de validation de ces marchés sont très lents, soit plus d’année”. Tout de go, il a proposé “la mise en place d’une commission nationale de validation de ces marchés”.
Pour sa part, M. Kheladi, directeur général du Cerist, plaidera en faveur de la mise en œuvre d’une politique globale du secteur informatique qui a connu un progrès important notamment en termes de formation. Aujourd’hui, il y a plusieurs sociétés étrangères qui utilisent, selon lui, des ingénieurs formés dans les universités algériennes.
Ceci étant dit, la directrice générale de l’Entreprise nationale des systèmes informatiques (Ensi) a déploré l’inexistence d’une complémentarité entre la formation dispensée par l’université et les besoins de l’entreprise algérienne.

Par Faïçal Medjahed, liberte-algerie.com