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Investir en Algérie reste contraignant

mercredi 14 septembre 2005, par nassim

Selon un récent rapport de la Banque Mondiale, le climat des affaires en Algérie n’a pas connu d’évolution significative, et ce, malgré les efforts consentis par le gouvernement algérien.

La Banque Mondiale recommande à l’Algérie de réformer sa fiscalité d’entreprises.

Ainsi, pour les experts de la Banque Mondiale, créer sa propre entreprise dans en Algérie relève toujours du parcours du combattant par le fait qu’il faut passer par de nombreuses procédures qui coûtent beaucoup de temps et d’argent. Ce qui retarde la création de richesses et d’emplois.

C’est du moins ce qui ressort du très attendu rapport annuel “Doing Business en 2006”, co-financé par la Banque mondiale et la Société financière internationale, rendu public hier. Le rapport, qui pour la première fois établit un classement mondial où la pratique des affaires est plus facile, place l’Algérie à la 128e place, derrière la Mauritanie (au 127e rang), devancée par la Tunisie et le Maroc classés respectivement à la 58e et 102e position.

Le rapport, qui touche 155 pays, examine une série d’indicateurs relatifs à la réglementation des entreprises en ce qui concerne la création, le fonctionnement, les activités commerciales, les impôts, et la fermeture d’entreprises, en évaluant le temps et les coûts liés aux exigences réglementaires des différents États. Il n’étudie pas des variables telles que la politique macroéconomique, la qualité des infrastructures, la volatilité des monnaies, le point de vue des investisseurs ou les taux de criminalité. “Doing Business en 2006” met à jour les indicateurs présentés dans le rapport de l’année précédente. Ces derniers couvrent 7 aspects de la réglementation d’entreprises : créer une entreprise, recruter et licencier du personnel, assurer l’exécution des contrats, enregistrer un titre de propriété, obtenir du crédit, protéger les investisseurs et fermer une entreprise.

Les recherches sur ces différents aspects couvrent 155 pays. Le rapport définit 3 nouveaux indicateurs concernant l’octroi de licences, le commerce transfrontalier, et le paiement des impôts. Le nouveau rapport de la Banque mondiale, “La pratique des affaires en 2006”, relève qu’en Algérie, le démarrage d’une entreprise nouvelle, requiert 14 procédures, un délai de 26 jours, 25,3% du revenu par habitant et un capital minimal représentant 55,1% du revenu par habitant.

Au Maroc et en Tunisie le nombre de procédures est respectivement seulement de 5 et 9, alors que le délai pour lancer son affaire n’est que de 11 jours pour le Maroc et 14 jours pour la Tunisie. Ces indicateurs sont révélateurs des efforts que doit fournir notre pays pour débureaucratiser l’acte d’investir et par la même occasion devenir plus attractif aux investissements directs étrangers. L’immatriculation d’une nouvelle entreprise (l’enregistrement de la propriété), prend plus de 52 jours et nécessite 16 procédures administratives.

Le coût global d’enregistrement est estimé à 9% du capital de l’entreprise. La Banque mondiale soutient qu’il faudrait 51 jours, 8 documents et 12 signatures pour importer un produit en Algérie. À l’exportation le délai est de 29 jours et nécessite 8 documents et 8 signatures. En matière de fiscalité, le rapport relève, qu’en Algérie, payer toutes les taxes coûterait à une entreprise 58,5% de ses bénéfices bruts.

Au vu des conclusions du rapport de la Banque Mondiale, le gouvernement algérien devrait relancer une réforme réfléchie et rapide de la fiscalité d’entreprises mais aussi simplifier les prodécures de création d’entreprise en Algérie.

Synthèse de nassim
D’après Liberté