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Israël se retire de Gaza

lundi 15 août 2005, par Samir

Le plan de retrait d’Israël devrait à terme permettre l’évacucation de 8500 colons des 21 implantations de Gaza et de quatre colonies de Cisjordanie, des territoires occupés par les juifs depuis 1967.

Des colons juifs de Gaza opposés au plan de retrait israélien.

Pendant la durée du retrait d’Israël de Gaza, « Seules les forces de l’ordre, les journalistes et les livraisons de nourriture et, bien sûr, les cas d’urgence sont désormais autorisés à passer ». La police veut ainsi éviter que des manifestants anti-retrait viennent perturber le bon déroulement de l’opération de retrait.

De nombreux barrages routiers ont été installés en Israël sur les routes menant à la bande de Gaza et à ses 21 colonies promises à l’évacuation. L’application du plan israélien de « désengagement » de la bande de Gaza doit commencer aujourd’hui à 00H01 locales (hier à 21 heures GMT).

A partir de cette heure, les militaires israéliens seront en mesure d’aller de porte en porte pour fixer aux colons un ultime délai de 48 heures afin qu’ils quittent les lieux de plein gré, faute de quoi, ils seront évacués par la force à partir de mercredi matin, 17 août.

Un responsable des colons de la bande de Gaza, Avner Shimoni, a affirmé pour sa part que les opposants au retrait projetaient d’organiser dimanche soir une manifestation « massive » devant le bureau du Premier ministre Ariel Sharon à Jérusalem. « Nous ne faciliterons pas la tâche à ceux qui veulent nous chasser de nos maisons », a lancé Avner Shimoni, reconnaissant cependant qu’« au moins 40% » des quelque 8.000 colons de la région avaient décidé de partir de leur plein gré. Selon l’armée israélienne, 5.000 activistes de droite hostiles au retrait avaient réussi à s’infiltrer dans la bande de Gaza, ces dernières semaines.

Côté palestinien, quelque 7.500 membres des unités de la sécurité se sont déployés, hier, aux abords des colonies juives. « Nous avons achevé le déploiement de Rafah (sud) jusqu’à Beit Hanoun (nord) », a déclaré à l’AFP le porte-parole, Tawfiq Abou Khoussa. Le déploiement a toutefois été suspendu « pour quelques heures » avant de se poursuivre, à la suite d’un échange de tirs israélo-palestinien dans la nuit aux abords d’une colonie juive dans la bande de Gaza. Cinq militaires israéliens ont été blessés par un obus de char israélien tiré par erreur contre leur véhicule, après qu’un Palestinien eut ouvert le feu, depuis une maison abandonnée, sur une position de l’armée dans la colonie juive de Kfar Darom, selon l’armée israélienne. Une source sécuritaire palestinienne, parlant sous couvert d’anonymat, a pour sa part démenti que des tirs palestiniens aient visé la colonie de Kfar Darom.

Par ailleurs, la police israélienne était hier sur le qui-vive dans la vieille ville de Jérusalem, de crainte de provocations d’extrémistes juifs sur l’esplanade des Mosquées. Selon la police, des extrémistes ultra-nationalistes juifs projettent de pénétrer sur l’esplanade, dimanche, à l’occasion de la commémoration d’une journée de deuil dans le calendrier juif commémorant la destruction du Temple juif. Au cours de cette journée, des milliers de juifs se rendent au Mur des Lamentations, en contrebas des mosquées. La police craint que ces extrémistes puissent attaquer l’esplanade pour provoquer une vague de colère dans le monde musulman et torpiller ainsi le retrait israélien de la bande de Gaza.

La police israélienne, qui a annoncé qu’elle interdirait l’accès de l’esplanade aux activistes juifs, a en même temps imposé des restrictions draconiennes à l’accès de musulmans dans la vieille ville. Des milliers de policiers se sont déployés aux entrées de la vieille ville et autour de l’esplanade. Des barrages volants ont été installés dans divers endroits à Jérusalem-Est occupé et contrôlaient les voitures se rendant vers la vieille ville.

Des policiers et des gardes-frontières postés aux portes historiques de la vieille ville en interdisaient l’accès aux hommes palestiniens âgés de moins de 45 ans, à l’exception des propriétaires des commerces et ceux qui justifient d’une adresse à l’intérieur. Le directeur de la mosquée Al-Aqsa, cheikh Mohamad Hussein, a dénoncé ces restrictions. « Les mesures israéliennes ont transformé Jérusalem en un camp militaire et empêché les musulmans d’atteindre Al-Aqsa », a-t-il dit à l’AFP. « Les autorités israéliennes imposent des restrictions aux musulmans tout en autorisant les colons et les extrémistes juifs à se promener dans la vieille ville », a-t-il dénoncé. Pour sa part, le mufti de Jérusalem, cheikh Ekremah Sabri, a appelé vendredi les fidèles des musulmans à converger sur l’esplanade des Mosquées dimanche pour repousser des extrémistes juifs qui pourraient tenter d’y pénétrer.

Hier, entre 2.000 et 3.000 fidèles musulmans, des Palestiniens mais aussi des Arabes israéliens, ont convergé vers l’esplanade à l’appel des dignitaires religieux.

Par le Quotidien d’Oran