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L’Algérie connaîtra une pénurie d’eau d’ici 2025

lundi 15 janvier 2007, par Rédaction

L’Algérie pourrait connaître une pénurie d’eau à l’horizon 2025 si le gouvernement ne met pas en place une vraie politique de l’eau, estiment les spécialistes.

Un barrage d’eau en Algérie.

Le plus préoccupant, selon le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, invité avant-hier au forum de l’ENTV, est l’exploitation maximale des eaux des barrages et des forages par l’Algérie. Cette situation pourra nous faire revivre le stress hydrique comme c’était le cas en 2002, insiste le ministre en indiquant qu’il ne faut pas attendre la pluie mais de recourir au dessalement des eaux de mer et réduire l’exploitation des barrages et des eaux de surface, afin de préserver au maximum nos réserves en eau. Et de préciser que le prix de l’eau dessalée n’est pas très loin du prix des eaux des barrages et celles des forages. « Le prix de l’eau dessalée est fixé à 48 DA le m3 », a-t-il indiqué en insistant sur le fait que le gouvernement a déjà défini sa stratégie en matière de ressources hydriques, une stratégie qui favorise le recours au dessalement des eaux de mer.

Le ministre a aussi rappelé les projets des 13 stations de dessalement qui devront être réalisées d’ici l’année 2009 et qui pourront garantir 1,2 million de m3 par jour. Il a précisé que l’unité de dessalement d’eau de mer d’Arzew est déjà opérationnelle et que celles d’El-Hamma et de Skikda seront mises en service en septembre 2007. S’agissant de la région de l’Ouest de l’Algérie, qui demeure la région qui connaît un déficit en matière de ressources hydriques, le taux de remplissage de ses barrages ne dépassant pas les 25% et 17% uniquement pour Chlef, Sellal a annoncé la réalisation d’un mégaprojet d’une unité de dessalement d’une capacité qui a été revue à 500.000 m3 par jour. Le ministre a déclaré qu’elle sera installée soit à Marsa El-Hadjadj ou à Cap Blanc. D’autres grandes stations seront érigées à l’Ouest à Mostaganem, à Beni Saf, à Ténès, et deux autres à Tlemcen pour répondre aux besoins de la population, ajoute le ministre.

Le recours au dessalement ne veut en aucun cas dire que le gouvernement va favoriser le dessalement au détriment de la réalisation des barrages, précise Sellal. « 12 nouveaux barrages seront réalisés d’ici l’année 2009, sachant qu’actuellement nous comptons 57 barrages. L’Algérie disposera d’ici 2009, de 69 barrages d’une capacité de stockage de 7 milliards de m3 d’eau ». Le ministre a indiqué également que des projets de réalisation de 27 autres barrages sont à l’étude. Interrogé sur le cas des stations de dessalement d’eau de mer offertes par le groupe Khalifa à l’Etat algérien, le ministre a répondu brièvement en déclarant qu’il s’agissait de stations vétustes et rouillées et qui n’ont pas pu être utilisées, en ironisant « celui qui est coupable payera ». « Il n y aura pas d’augmentation des prix de l’eau d’ici les six mois à venir », a déclaré Sellal en ajoutant que l’Etat continuera de subventionner les prix de l’eau, et ce, dans toutes circonstances, en ajoutant que « si tout le monde paye ses factures, on n’aura pas besoin d’augmenter les prix ».

Synthèse de Rayane, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran