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L’Algérie en pleine transition épidémiologique

vendredi 4 janvier 2008, par Souad

L’Algérie est selon le docteur Réda-Fehri Boubzari de l’hôpital Mustapha Bacha d’Alger, un pays en pleine transition épidémiologique.

Un salle d’urgence d’un hôpital en Algérie.

C’est par cette sentence que le Dr Réda-Fehri Boubzari, chef d’unité du service des urgences à l’hôpital Mustapha Bacha d’Alger, fait le constat sur la situation sanitaire de l’Algérie. Il a détaillé cette problématique pour en tirer un rapport qu’il a adressé récemment au ministre de la Santé. Son constat appelle à des solutions urgentes qu’il a pris le soin de proposer. Il fait remarquer que l’allongement de l’espérance de vie a comme corollaire « l’apparition d’une forte demande en soins gériatriques, avec l’augmentation aiguë des pathologies (métaboliques, rénales, respiratoire et cardiaques) ». Il cite en parallèle « une augmentation constante des pathologies accidentelles (...), en plus « du développement technologique de l’Algérie (qui) augmentera inéluctablement les risques de catastrophes induites par la main de l’homme, en sus évidemment des catastrophes naturelles ». Il note que « cette problématique rend la tâche des institutions sanitaires très difficile et de surcroît les services d’urgence, puisqu’ils sont à l’avant-garde de tous ces problèmes ». Avant toute chose, le Dr Boubzari propose de « se remettre en cause et de revoir notre système des urgences ».

Pour commencer, il situe les causes des dysfonctionnements en affirmant que nos services d’urgence des hôpitaux en Algérie sont complètement désorganisés du fait d’une très mauvaise répartition des tâches. Les raisons sont, entre autres : « l’absence de toute hiérarchisation de soins ; le manque de qualification du personnel soignant et du personnel de soutien ; les difficultés de ventilation des malades vers les autres services ; l’absence totale de communication et d’échange d’information entre services intra et inter-hospitaliers ; l’absence de toute interface entre les acteurs de la médecine pré-hospitalière et les structures d’accueil ; aucune normalisation, ni accréditation, ni homologation, ni évaluation, l’absence de centre de référence et de pôle d’excellence aux standards internationaux (...) ». Il propose aux pouvoirs publics de créer ce pôle d’excellence sous forme d’une agence avec un statut juridique, à l’image de celle du sang (...). Il appelle aussi à la mise en place d’une agence des urgences et de gestion sanitaire des catastrophes, à laquelle des missions précises doivent être conférées. Le Dr Boubzari estime que « le service d’urgence (...) doit répondre aux problèmes diagnostiques, thérapeutiques, déontologiques et éthiques posés par chaque malade ».

Synthèse de Souad, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran