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L’Algérie et la Russie renforceront leur coopération

dimanche 29 octobre 2006, par Ahlem

La coopération bilatérale entre l’Algérie et la Russie devrait se renforcer dans les mois à venir, à en croire les ambitions de la commission mixte algéro-russe de coopération économique qui se réunira à Alger en présence de Mourad Medelci et de Vladimir Yakovlev.

L’Algérie et la Russie renforceront leur coopération

« Cette rencontre permettra de dresser le bilan des relations bilatérales depuis la tenue des travaux de la première session qui se sont déroulés à Moscou les 7 et 8 octobre 2005 et d’identifier de nouvelles actions de coopération susceptibles de donner un nouvel essor aux relations bilatérales et d’impulser une nouvelle dynamique à la coopération entre les deux pays », indique un communiqué du ministère des Finances. Rien n’a filtré sur les dossiers qui seront traités lors de cette réunion qui devrait renforcer davantage l’axe Algérie - Russie. La première réunion de cette influente et importante commission s’est soldée par la conclusion de quatre accords importants portant sur l’annulation de la dette algérienne vis-à-vis de la Russie (4,7 milliards de dollars) contre l’achat par Alger de biens et services russes pour un montant équivalent, la non double imposition, la protection réciproque des investissements et la coopération entre les Chambres de Commerce et d’Industrie des deux pays.

Depuis la signature de cet accord, la coopération économique entre l’Algérie et la Russie s’est accélérée. En mai dernier, une première session du Conseil d’affaires algéro-russe, créé une année plus tôt, s’est tenue à Alger. En août, deux mémorandums d’entente portant sur la coopération bilatérale dans les hydrocarbures, ont été signés entre la compagnie publique algérienne d’hydrocarbures Sonatrach et les deux sociétés pétrolières russes Gazprom et Loukoïl, à l’occasion de la visite à Moscou du ministre de l’Energie et des Mines Chakib Khelil. Cet accord devrait permettre aux deux géants gaziers de coopérer sur le marché du spot et de ne pas se livrer à une concurrence sur le marché européen du gaz. Il est question de la participation de Sonatrach à des investissements en Russie, dans le cadre de la stratégique de la compagnie nationale de se développer à l’internationale.

Cet accord permet aux entreprises russes de revenir en force en Algérie et à la Russie de s’assurer du soutien de notre pays dans son « conflit » avec l’Europe sur le gaz. Du coup, l’accord Sonatrach-Gazprom suscite de vives préoccupations en France et en Italie, qui craignent la création d’une « Opep du gaz » et une entente des deux opérateurs sur les prix et les quantités de gaz offertes sur le marché international. En fait, l’Europe s’inquiète des conséquences du rapprochement entre Alger et Moscou sur la sécurité énergétique. D’autant que cet accord est intervenu après l’épisode douloureux de la crise gazière entre la Russie et l’Ukraine et le recul de la production gazière de la Norvège, troisième grand fournisseur de gaz de l’Europe. La Russie cherche à utiliser l’arme presque parfaite du gaz pour revenir en force sur la scène internationale et récupérer son statut de puissance mondiale qu’elle a perdu avec la chute de l’ex-URSS. A travers son rapprochement avec l’Algérie, la Russie du président Vladimir Poutine veut se redéployer et récupérer son influence en Méditerranée pour peser dans cette région stratégique.

Synthèse de Ahlem, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran