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L’Algérie exporte peu vers l’Afrique

mercredi 21 mai 2008, par Rédaction

Les échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Afrique ont atteint 1,7 milliards de dollars en 2007.

Le commerce entre l’Algérie et l’Afrique.

L’Afrique est-elle une terre d’opportunité possible pour l’économie et les hommes d’affaires algériens ? Cette problématique a été au centre du débat entre les participants à la journée d’étude consacrée lundi passé à la promotion des exportations algériennes vers le continent noir, qu’ont conjointement présidée M. El-Hachemi Djaâboub et Abdelkader Messahel, respectivement ministre du Commerce et ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines. Que cette journée se soit tenue sous ce double parrainage, cela montre que la diplomatie algérienne a décidé de ne plus se cantonner dans la seule représentation politique et protocolaire du pays à l’étranger, mais de participer aussi à l’extension de sa présence économique. Cela étant, les chiffres communiqués lors de cette journée par le ministre du Commerce, au titre indicatif du niveau des échanges commerciaux de l’Algérie avec le reste de l’Afrique, prouvent que tout reste à faire dans ce domaine. L’on a appris en effet que notre pays n’a réalisé que 1,694 milliard de dollars d’échanges commerciaux avec l’Afrique, soit 1% seulement du volume global de ses échanges avec le reste de ses partenaires à travers le monde. Chiffres et volumes dérisoires pour un pays qui prône la coopération Sud-Sud en tant qu’alternative stratégique à la dépendance économique à l’égard du Nord riche et léonin. (Connectez-vous sur le forum algerie-dz.com pour commenter l’article : http://www.algerie-dz.com/forums)

L’Algérie et ses hommes d’affaires ne sont certainement pas seuls responsables que ces échanges commerciaux algéro-africains restent à ce niveau de volume dérisoire. Il y a dans le continent des mentalités et des habitudes qui n’intègrent pas encore que le continent a tout à gagner dans une coopération et un partenariat afro-africains. Il y a aussi que les initiatives qui sont tentées dans cette direction se heurtent à la complexité rebutante que revêtent les échanges interafricains du fait de l’absence de réseaux fiables de circulation, de transport et de communication entre les Etats du continent. Il n’en demeure pas moins que l’Afrique est tout de même un marché en développement que se disputent âprement les grandes puissances économiques du Nord et les pays émergents asiatiques ou latino-américains. L’Algérie est en mesure de se faire une place dans ce marché. Mais pour cela, ses opérateurs économiques doivent répondre à la question posée par Abdelkader Messahel de savoir si les capacités de l’entreprise algérienne sont en mesure de pénétrer le marché africain. Il ne suffit pas en effet que l’Etat algérien entretienne des rapports aux niveaux politique et diplomatique cordiaux avec ceux du continent pour que s’offrent les marchés de ces derniers à ses opérateurs économiques et hommes d’affaires. Il appartient à ceux-ci de démontrer que « le made in Algérie » n’a rien à envier au « made in ailleurs » et qu’il a l’avantage de s’inscrire dans la logique « du gagnant-gagnant ». Force est de reconnaître que nous ne sommes pas encore dans cette disposition.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran