Accueil > ECONOMIE > L’Algérie investira 20 milliards dans l’entretien des routes

L’Algérie investira 20 milliards dans l’entretien des routes

samedi 9 décembre 2006, par Kahina

L’entretien des routes en Algérie va coûter pas moins de 20 milliards de dinars selon Amar Ghoul, le ministre des travaux publics qui répondait à une question d’un député à l’Assemblée nationale.

Une route dans le sud de l’Algérie

L’Etat va donc dépenser plus d’un milliard de dollars entre 2005 et 2009 pour remettre en l’état les routes à travers l’Algérie. En réservant une somme aussi importante à l’entretien des routes, le ministère des Travaux publics reconnaît de fait l’état déplorable des routes algériennes. Manque de signalisation horizontale et verticale, absence d’éclairage sur les tronçons autoroutiers, multiplication des ralentisseurs sauvages, détérioration rapide de la qualité de la chaussée, défaut de réalisation des ouvrages d’art.

Souvent les entreprises de réalisation confondent précipitation et rapidité dans la réalisation. Lorsque les entreprises sont soumises à de fortes pressions politiques pour réaliser rapidement, elles se mettent à bâcler les travaux. Conséquence : des malfaçons apparaissent au bout de la première année d’exploitation alors qu’une route est dimensionnée pour vivre au moins 10 ans, sans nécessité de grands travaux de réparation. Là aussi, les exemples de routes mal réparées sont nombreux et visibles sur les grands axes routiers comme la RN4 et la RN5. A cela s’ajoute les bouchons, de plus en plus nombreux, sur les principaux axes routiers qui desservent la capitale algérienne. Comme sur la RN4 au niveau de Boumedfâa, Oued Rhiou, Boukadir, El-Attaf, où les automobilistes passent des heures entières pour faire quelques kilomètres.

Même situation catastrophique à l’est d’Alger, sur la RN5, devenue trop étroite et dangereuse pour le trafic routier. Des bouchons énormes se forment chaque jour au niveau de Aomar et El-Asnam. Les automobilistes y passent des heures entières. Une perte de temps considérable et d’argent pour l’économie. Toutefois, l’ouverture prochaine des tronçons autoroutiers proches de ces localités devra améliorer considérablement le trafic routier entre la capitale et l’est et l’ouest de l’Algérie. Le ministre a, par ailleurs, rejeté l’opinion d’un député selon lequel les accidents de la circulation étaient dus, en grande partie, à l’état des routes, soulignant que « le facteur humain » était « responsable de 95% des accidents ».

L’Algérie a relancé, fin septembre, un projet d’autoroute Est-Ouest devant relier les frontières algéro-tunisienne et algéro-marocaine. Ghoul avait indiqué en octobre que le coût final de ce projet devrait avoisiner 11 milliards de dollars et emploierait 100.000 personnes. Le projet d’autoroute a été confié aux groupes chinois CITC/CRCC et japonais COJAL, qui travaillent avec des sous-traitants européens. Les entreprises se sont engagées à livrer l’ouvrage dans un délai de 40 mois, en 2009, selon le ministre. L’autoroute, d’une longueur de 927 kilomètres, comportera deux voies de trois couloirs chacune. Elle comptera 556 ouvrages d’art et 13 tunnels et sera la première autoroute à péage en Algérie, avec 60 points de péage prévus. Les autorités envisagent de fixer un prix symbolique d’un dinar le kilomètre.

Synthèse de Kahina, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran