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L’Algérie malade de son système financier

samedi 15 juillet 2006, par Kahina

Le système financier peu performant de l’Algérie réduit l’attractivité du marché algérien et retarde la sortie du pays de sa dépendance vis-à-vis des exportations en hydrocarbures, en raison de la faiblesse des investissements.

L’Algérie malade de son système financier.

Lachemi Siagh, P-DG du cabinet de consulting Strategica, qui s’est exprimé jeudi à la radio, estime que tous les ingrédients sont réunis pour attirer les investisseurs étrangers en Algérie. “Mais est-ce qu’il y a réellement investissement ?” s’est-il interrogé. Pour lui, l’investisseur étranger choisit un pays quand il constate que des opérateurs locaux y ont déjà investi ou ceux expatriés reviennent et investissent. “Il y a des pays qui n’ont pas la même santé financière que l’Algérie, mais ils continuent à attirer des investisseurs étrangers mieux que nous”, relèvera-t-il.

Pourtant, le code de l’investissement à travers ses dispositions reste attrayant. Tous les pays ont, selon l’expert financier, des textes comparables avec ceux de l’Algérie, notamment en matière fiscale, de l’environnement et de guichet unique. Le problème ne se pose pas à ce niveau, semble dire M. Siagh. Il faut pour cela enlever toutes les barrières qui bloquent l’investissement étranger. Ces insuffisances sont constatées dans le manque d’expertise au plan local. Le manque touche également les informations sur le marché.
L’investissement nécessite, en outre, un système financier performant. Dans ce domaine, avouera le P-DG de Strategica, beaucoup de choses restent à faire.

Le secteur des services demeure encore crucial pour un investisseur étranger appelé à devenir ensuite une entreprise locale. Celle-ci aura besoin de supports tels que l’immobilier locatif, le foncier industriel, y compris les aspects culturels qui s’avèrent un facteur indispensable pour l’attrait des investisseurs étrangers. Or, l’Algérie est classée, soulignera M. Siagh, parmi les pays défaillants dans le secteur des services. Les insuffisances ciblent encore, ajoutera-t-il, la transparence, la formation des ordonnateurs, l’émergence de l’investissement direct de portefeuilles. Siagh salue, par ailleurs, la décision de mise en place d’un système comptable financier pour soutenir l’investissement, prise mercredi au cours du Conseil de gouvernement. Mieux, il propose l’utilisation dans les jours à venir des normes comptables internationales. Car, relèvera-t-il, pour le moment, le plan comptable national est fondé pour des raisons purement fiscales.

Synthèse de Kahina, algerie-dz.com
D’après Liberté