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L’Algérie manque de main d’œuvre qualifiée

samedi 3 mars 2007, par Bilal

La pénurie de main d’œuvre qualifiée en Algérie continue un handicap majeur pour le développement des entreprises algériennes, estime Mohamed Bahloul de l’IDRH.

L’Algérie manque de cadres qualifiés.

Pour qu’un pays puisse développer des parts de marché ou protéger son marché de manière concurrentielle, il doit investir dans les compétences et les qualifications dans les différentes disciplines du travail. Mohamed Bahloul, directeur de l’Institut de développement des ressources humaines (IDRH), qui a participé à l’élaboration du rapport sur la stratégie industrielle en Algérie, estime que de par le monde l’accent est mis sur les ressources humaines (RH) de deux méthodes. La première se fait via une procédure par les coûts salariaux. Il s’agit, en termes plus clairs, de bas salaires et une haute productivité et technicité. La seconde est pratiquée suivant une démarche de compétitivité hors coût, tenant compte de la qualité et l’image de marque du produit. Cela peut être l’œuvre de ce qu’appelle M. Bahloul la “démographie noble”, qui regroupe les chercheurs, les ingénieurs, les cadres et les techniciens. “Les pays qui ont gagné cette bataille sont ceux qui ont utilisé ces deux leviers”, précisera M. Bahloul.

Or, en Algérie, “nous souffrons d’une véritable crise d’offre en compétences et en qualifications de qualité. Ce problème touche les secteurs public et privé, voire toutes les administrations”, relèvera le directeur de l’IDRH. Il parle de déficit important en RH de qualité. D’où la nécessité de refonder entièrement la carte de la formation des compétences soit en management, des ingénieurs et les qualifications ouvrières et de maîtrise liées au monde professionnel (formation professionnelle). “Les initiateurs du rapport ont insisté sur la refonte complète de notre manière de produire nos ressources humaines”, indiquera M. Bahloul. Le constat d’échec établi dans le rapport ne doit pas être, selon lui, une source d’inhibition, mais il peut constituer une base pour une meilleure réflexion et une projection quant à notre manière de produire des RH. Il est à ce propos indispensable de mettre en pratique, expliquera-t-il, la refonte pour le système éducatif dans ses trois paliers, l’enseignement supérieur et la formation professionnelle.

“Tous les segments liés à la production des RH ont été revisités à l’occasion de l’élaboration du rapport en collaboration avec les secteurs concernés et un plan d’action a été proposé”, soulignera le directeur de l’IDRH.
Ce plan repose, affirmera-t-il, sur la nécessité de passer d’une démarche de production de RH à partir d’une offre à une autre qui tiendra compte de la demande du secteur économique en Algérie. “Il faut impérativement s’aligner sur la demande et les besoins du marché des employeurs qui sont les secteurs public et privé, les administrations”, expliquera-t-il sur les ondes de la radio Chaîne III. Première révision : notre système d’éducation et de formation doit apprendre à travailler en écoutant le marché de l’emploi et de répondre aux besoins des employeurs. “Notre pays doit être doté d’un marché des compétences compétitif. Il est opportun de mettre en place également un système d’incitation qui encouragera les opérateurs à assurer des formations continues et initiales”, proposera l’expert.

Synthèse de Billal, www.algerie-dz.com
D’après Liberté