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L’Algérie sur la voie de l’économie de la connaissance

mercredi 20 juillet 2005, par Rédaction

A l’ère de la mondialisation, l’Algérie se doit de reformer sa culture économique et faire de l’apprentissage, la clé de la réussite des entreprises et des employés. C’est dans cette perspective que Abdelkader Djeflat a animé une conférence à la chambre de commerce avec le thème : « L’économie de la connaissance : nouveaux défis et nouvelles opportunités pour l’entreprise algérienne ».

L’Algérie devrait investir dans les sciences et l’apprentissage pour assurer une meilleure santé de son économie.

« Un nombre conséquent de pays en développement, dont l’Algérie, restent dans des situations économiques assez fragiles en dépit d’indicateurs macro-économiques relativement favorables en termes de croissance, d’inflation et de balance de paiements », a relevé tout d’abord le conférencier. Les problèmes de dépendance des hydrocarbures, le chômage des jeunes, la faiblesse de la productivité globale, le manque de compétitivité, la fragilité des équilibres internes et externes caractérisent l’économie algérienne, a indiqué en substance le conférencier.

« Le cadre global, aussi bien du point de vue économique que du point de vue institutionnel, est resté généralement défavorable à l’entrepreneuriat et à l’innovation et inadéquat pour une valorisation optimale des investissements » a-t-il encore dit. Pourtant, a-t-il poursuivi, des pays de niveau de développement identique ou comparable à celui de l’Algérie ont pu enregistrer des performances exceptionnelles et durables au cours de la même période et dans la même conjoncture mondiale, parce qu’elles ont su utiliser de façon plus intelligente et relativement poussé du savoir et de la connaissance (knowledge) dans tous les domaines du développement économique et social, donnant lieu à l’émergence d’un nouveau régime de croissance, a-t-il expliqué.

Il a cité parmi ces pays situés dans toutes les parties du monde et qui fondent leurs économie sur la connaissance (EFC) la Malaisie, la Corée, le Portugal, le Brésil et des pays de la région Mena : (Jordanie, Dubaï, Tunisie). La connaissance est devenue un facteur décisif de compétitivité, de croissance et de richesse. En d’autres termes, un véritable bien d’investissement, un bien capital aussi important que les équipements, les machines, la terre dans un contexte de globalisation, a encore dit le conférencier. Parmi les paramètres de cette économie, il a cité l’intensification de l’usage des technologies de l’information et la communication (TIC), la place centrale qu’occupe de plus en plus l’innovation dans la compétitivité, les nouveaux profils de formation et les nouvelles capacités que doit développer le système éducatif et un cadre institutionnel favorable et incitatif. L’entreprise, interpellée par de nouveaux outils tels que les TIC, l’intelligence économique, la veille technologique, la veille stratégique, l’apparition de nouveaux métiers fondés sur l’immatériel, la concurrence, est obligée de se réorganiser pour intégrer la nouvelle fonction de gestion des connaissances ou la « knowledge management ».

« Les politiques publiques et les institutions de soutien doivent fournir le cadre le plus adéquat pour faire face à ces mutations », a souligné le même intervenant qui a ajouté qu’avec l’accord d’association avec l’Union européenne et l’entrée à l’OMC, l’Algérie ne saurait rester en marge de ce mouvement mondial de l’économie de la connaissance qui concerne aussi bien l’action des gouvernants, que celle des institutions intermédiaires, dont les chambres de commerce que les acteurs de la société civile. Le conférencier a enfin appelé à une réflexion et un débat sur cette nouvelle économie, sa portée, son applicabilité, son potentiel et ses limites compte tenu de la spécificité du contexte algérien.

Source : La nouvelle république