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L’Algérie tarde à réformer ses banques

dimanche 2 avril 2006, par Rédaction

La réforme du secteur bancaire en Algérie doit être la priorité du gouvernement algérien pour soutenir la croissance de l’économie.

Le concours des banques algériennes dans le financement de l’économie nationale est très faible, selon Karim Djoudi.

Avec 1.700 milliards de dinars, l’année 2005 a connu une hausse de 15% en matière de crédits alloués par les banques publiques algériennes à l’économie nationale (55% sont destinés au secteur privé), mais, selon Karim Djoudi, la transformation « reste faible ». Karim Djoudi, ministre délégué chargé de la Réforme financière, affirme que « le système bancaire collecte de plus en plus d’argent mais a besoin de clients crédibles ». Il soutient que les banques, qui assurent certes une activité commerciale et qui doivent prendre des risques, sont également gérées par des lois et tenues de respecter les règles prudentielles.

Les scandales qui ont secoué certaines banques étatiques sont justement dus au non-respect des ratios de solvabilité. Mais, rassure-t-il, la réforme financière, dans son volet portant amélioration de la gouvernance des banques, a pris en compte cette contrainte. D’un côté, les clients « pas crédibles » ne devraient plus avoir un accès facile aux crédits grâce à l’installation au niveau de toutes les banques de comités d’audit et de contrôle interne. Une mesure qui permet, dira le ministre, d’assainir le portefeuille des clients. De l’autre, l’adoption de lois permettant la création de fonds à capital risque et de leasing, conjuguée à celle de la Caisse de garantie des crédits à l’investissement, seront de nature à sécuriser davantage les banques algériennes, en ce sens qu’elles ne seront plus seules à prendre des risques. Outre la gouvernance des banques, le chantier de la réforme financière va enregistrer dans 2 mois environ une avancée importante en matière de modernisation des systèmes de paiement.

Le ministre délégué a indiqué que le système, qui est actuellement en phase de test, promet plus de sécurité et une traçabilité des transactions. Ce qui sera de nature, il est évident, d’assainir la place financière nationale. L’ouverture de capital des banques s’inscrit également dans la réforme menée par le département de Karim Djoudi. La privatisation du Crédit Populaire d’Algérie, qui « suscite l’intérêt des plus grandes banques européennes », devra s’achever, a-t-il rappelé, vers la fin de l’année en cours. Ce sera ensuite le tour de la BDL de céder une partie de son capital. Sur ce chapitre, l’invité de la chaîne III a indiqué que « toutes les banques étatiques sont privatisables ».

Synthèse de Mourad
D’après le Quotidien d’Oran