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L’Algérie tentée par le marché européen

samedi 28 janvier 2006, par Souad

L’accord d’association entre l’Algérie et l’UE étant entré en vigueur, les experts estiment qu’il est urgent d’encourager les exportateurs algériens.

Les professionnels estiment « avantageux » les premiers effets induits par la mise en oeuvre de l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne (UE).

Il s’agit de l’accès des produits « made in Algeria » au grand marché européen. Les industriels algériens sont en quête de moyens pour se placer dans cet espace réservé, jusque-là, aux seules exportations énergétiques. Les participants au rendez-vous économique du Club excellence Management mercredi dernier, en présence du ministre du Commerce et le DG des douanes, ont estimé qu’il est plus que jamais urgent pour l’Algérie d’adopter une politique offensive d’exportation hors hydrocarbures.

Intervenant sur ce dossier, l’industriel privé Issad Rebrab s’est demandé si le gouvernement algérien encourage la production nationale ou plutôt l’importation de l’Europe. Et pour expliquer l’inaccessibilité du marché européen aux produits algériens, il cite le cas du sucre. Celui-ci est frappé d’une taxe dite spécifique de 400 euros à l’importation pour chaque tonne. Une mesure des pays de la rive nord pour protéger leur production. Le patron de Cevital estime que l’ouverture et la signature de l’accord d’association doivent être accompagnées par des mesures de protection de la production nationale. Le gouvernement doit, selon lui, « adopter des politiques similaires à celles qui, de par le monde, tendent à défendre une économie tout en l’ouvrant sur le monde ».

En réponse à cette préoccupation, le ministre du Commerce, El-Hachemi Djaâboub, a reconnu que toute pratique qui ne s’inscrit pas dans les clauses de l’accord d’association entre l’Algérie et l’UE est considérée comme étant du dumping. Il a annoncé qu’un « décret de lutte contre le dumping est en cours de maturation ». Pour le directeur général des douanes, Sid Ali Lebib, le véritable frein à l’exportation des produits algériens ne réside pas dans les douaniers « mais plutôt dans l’obligation du respect des normes internationales par les producteurs algériens ». L’Europe, explique-t-il aux opérateurs nationaux, « nous offre un marché de 400 millions de consommateurs et nous lui offrons dix fois moins, il ne faut pas rater cette opportunité ».

Outre cette question, les invités du MDI ont fait le bilan des quatre premiers mois de mise en oeuvre de l’accord d’association. Ils ont indiqué que le marché algérien n’a pas été perturbé et les recettes douanières pas affectées. Selon le DG des douanes, « quatre mois après l’entrée en vigueur de l’accord avec l’UE, il n’y a pas eu de rush ni de perturbation du marché algérien ». Le manque à gagner en matière de recettes douanières, poursuit-on, « a atteint seulement 1,8 milliard de DA entre le 1er septembre et le 31 décembre 2005 par rapport à la même période de 2004 ».

Synthèse de Souad
D’après le Quotidien d’Oran