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L’Algérie veut une meilleure coopération avec l’UE

mercredi 16 juin 2010, par Rédaction

Le cinquième Conseil de l’Accord d’association entre l’Algérie et l’UE sera une opportunité de discuter des moyens de renforcer la coopération bilatérale.

L’Algérie veut une meilleure coopération avec l’UE.

L’ouverture hier à Luxembourg du cinquième Conseil de l’Accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne sera-t-elle l’occasion d’accorder des violons qui se sont révélés fort disharmonieux et d’arriver à une plateforme qui puisse satisfaire les deux parties ? Rien n’est moins sûr, tant les objectifs semblent profondément diverger. Les Européens, qui ont construit leur union économique sur la facilitation du commerce et la déréglementation, semblent aux antipodes des préoccupations algériennes, entre gonflement de la facture des importations et absence d’IDE. De fait, la partie algérienne exprime une vive inquiétude devant l’irrésistible gonflement de sa facture d’importations dans un contexte où l’UE constitue, avec environ 55% du total, le fournisseur principal de l’Algérie. Le bilan de l’Accord d’association signé en 2005 est éloquent : les importations nationales en provenance de cette zone ont augmenté de près de 80%, passant de 11,2 milliards de dollars à 20,8 milliards de dollars en 2008. L’élimination des barrières douanières et non tarifaires a amplement bénéficié aux entreprises européennes qui se sont abstenues d’investir dans un marché ouvert et solvable.

Au-delà de la perte nette de revenus fiscaux et douaniers, l’élément le plus révélateur de la nature de la relation entre l’Algérie et l’UE est bien dans la modicité remarquable des investissements directs européens. Les mesures de mise à niveau des entreprises algériennes n’ont à l’évidence pas permis à ces dernières d’amorcer un processus de modernisation indispensable. Les résultats pour le moins déséquilibrés de l’accord de 2005 sont imputés par la partie européenne aux capacités – sous-entendu non régulées - d’absorption du marché algérien à fort pouvoir d’achat. De fait, ces discussions risquent d’être un dialogue de sourds, tant les positions des uns et des autres semblent éloignées. Les Européens sont plutôt satisfaits d’un rapport qui confine l’Algérie dans un rôle de marché de déversement et de fournisseur d’hydrocarbures de proximité. Les Algériens, faute d’une stratégie de développement lisible et mobilisatrice, sont réduits à limiter les dégâts d’une politique d’ouverture à contrepartie politique. La logique européenne est purement marchande. Dans un contexte de reprise molle et de crise de l’euro, il n’est d’autre objectif que de maintenir un cap très rentable.

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran