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L’application du nouveau système comptable en Algérie se fait attendre

mercredi 17 juin 2009, par Rédaction

Le retard dans la mise en place du nouveau système comptable en Algérie a encouragé l’évasion fiscale et le travail au noir selon les experts.

Le nouveau système comptable en Algérie.

L’application effective du nouveau système comptable financier en Algérie risque de prendre beaucoup de temps, selon le commissaire aux comptes Djamel Djerrad. « Certains parties ont intérêt à retarder la mise en vigueur de ce système qui permet d’avoir un bilan financier des entreprises algériennes plus transparent, car ces gens-là préfèrent travailler dans le flou », a-t-il accusé hier lors d’une table ronde organisée par le centre de presse d’El Moudjahid sur les faiblesses et les performances des PME algériennes. Pointant du doigt le secteur privé algérien, cet expert de la finance a affirmé que des lois sur le blanchiment d’argent et sur la corruption ont été légiférées afin de mieux contrôler les opérateurs privés nationaux et étrangers. « Qui sont les concernées par ces lois en Algérie ? Ce ne sont sûrement pas les entreprises publiques », a-t-il lancé en reprochant au secteur privé d’avoir pour seule ambition de créer sa propre fortune sans aucun considération de la donne macroéconomique qui englobe, entre autres, la création d’emplois, l’augmentation du pouvoir d’achat et la croissance économique. D’après cet intervenant, le seul objectif des investisseurs privés est d’amasser le plus d’argent possible avec un minimum investissement. « On a vu des entreprises familiales emprunter de l’argent aux banques publiques au nom de l’entreprise pour acheter des véhicules 4x4 à leur propre famille », a-t-il affirmé.

L’autre tare du secteur privé en Algérie, c’est le travail au noir, très répandu dans le secteur. « La majorité des entreprises privées préfèrent ne pas déclarer leurs employés afin de réduire leurs charges et augmenter leurs bénéfices », a-t-il regretté. Il a également évoqué la fuite fiscale en rappelant que 70 % de la fiscalité de l’Etat proviennent des hydrocarbures et seulement 30 % de la fiscalité ordinaire dans laquelle la part des PME-PMI ne représente qu’une infime partie. Pour sa part, le sénateur Mohamed Khoudja a pris la défense des PME algériennes en affirmant qu’elles sont soumises à de fortes pressions fiscales et à une concurrence rude des entreprises étrangères et du secteur informel : « Faute d’accompagnement, les PME algériennes perdent leurs parts de marché à l’intérieur de leur propre pays et n’arrivent pas à se frayer un chemin vers les marchés extérieurs. » Autrement dit, l’accord d’association que l’Algérie a signé avec l’UE et celui conclu avec la Zone arabe de libre-échange ne profitent nullement aux entreprises nationales. Les intervenants convergent sur le fait que la logique familiale chez les PME algériennes prime toujours la logique économique du fait que ces entreprises n’ont pas le niveau managérial requis.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant