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L’emprunt obligataire d’Air Algérie

samedi 3 avril 2004, par Hassiba

Dans le cadre du renouvellement de sa flotte, et pour financer son plan d’investissement, la compagnie aérienne nationale Air Algérie a levé des fonds, d’un montant de 4,608 milliards de DA à travers une émission d’emprunt obligataire (*), faisant appel seulement à l’épargne institutionnelle, banques et assurances notamment.

L’information a été rendue publique jeudi au cours d’une cérémonie organisée à Birkhadem au siège de la Banque nationale d’Algérie (BNA) (courtier accompagnateur et teneur de compte conservateur).
Air Algérie a profité ainsi d’une fenêtre d’opportunité sur les marchés obligataires pour financer l’acquisition de six petits porteurs (ATR de 70 places).

Les emprunts ont été émis lors de deux séances d’adjudication qui se sont tenues les 29 et 30 mars dernier. La première a été consacrée aux obligations dites “sériées”. C’est-à-dire que les obligations arrivent à maturité l’une après l’autre et sont remboursables par tranches. 1,84 million de DA en obligations sériées ont été levés assortis d’un taux d’intérêts de 3% l’an avec une échéance moyenne de 30 mois. La deuxième est appelée “ballon” de cinq années. En d’autres termes, la maturité n’intervient qu’au bout de la cinquième année et est remboursable en une fois. 2, 768 milliards de DA de cette forme d’obligation ont été levés comportant un taux d’intérêts de 3,75%.

Le cabinet Strategica, conseiller financier d’Air Algérie, a souligné que “cette première émission est un grand succès”. Non seulement par le nombre de souscripteurs qui ont participé - environ une vingtaine -, mais aussi par le montant proposé, qui avoisine les 20 milliards de DA pour une demande uniquement de 4,4 milliards de DA.
Finalement, ce sont seulement les offres de la BEA (2 milliards de DA), la Cnep (1,8 milliard de DA), le CPA (100 millions de DA), la Caisse de mutualité agricole (20 millions de DA) et la Cnac qui ont été prises. Le représentant de Stratégica explique que les rendements obtenus par l’émission d’Air Algérie “sont extrêmement intéressants”, 2,07% pour la tranche sériée et 2,6% pour la tranche “ballon”. Ce qui traduit la confiance des investisseurs dans la qualité de la signature d’Air algérie. “Nous avons mis l’accent sur la qualité du papier qui sera émis, c’est-à-dire sur la sécurité à offrir en plus de la signature d’Air Algérie”, affirme le représentant de Stratégica.

En d’autres termes, en plus de la notoriété de la compagnie, qui dispose d’un capital substantiel, les investisseurs se sont vu offrir les hypothèques sur les avions. De surcroît, et pour avoir une sécurité “blindée”, il a été demandé à Air Algérie de mettre dans un compte spécial une partie de la subvention pour sujétion de service public pour assurer le paiement des échéances.
M. Benouis annonce que la compagnie aérienne nationale reviendra à deux reprises sur le marché pour financer ses gros porteurs. À la fin de cette année, elle lancera un second emprunt obligataire de 24,9 milliards de DA pour acquérir quatre avions et un troisième de 13 milliards sera lancé au début de l’année 2005.

Ces opérations permettront la mobilisation des sommes nécessaires à l’acquisition des quatorze aéronefs. Le représentant de Stratégica a exprimé le souhait de voir le dépositaire central opérationnel pour, dit-il, qu’“à l’occasion de ces émissions un appel à l’épargne grand public et non seulement à l’épargne institutionnelle soit fait”. Cette opération, explique-t-on, permet à Air Algérie de recourir à “un mode de financement alternatif conjugué à une grande souplesse dans la gestion de sa dette”. Par ailleurs, cet emprunt domestique, libellé en dinars, supprime totalement le risque de change et la prime de risque, généralement associée à un financement extérieur. En outre, le recours au marché obligataire a permis à la compagnie aérienne nationale de se financer à un taux nettement inférieur au crédit bancaire classique.

M. R., Liberté

 (*) L’emprunt obligataire est matérialisé par l’émission d’obligations. L’obligation est un titre de créance à revenu fixe (taux d’intérêts) émis pour une durée déterminée.