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L’euro se stabilise, le dollar solide joue les prolongations

vendredi 8 avril 2005, par nassim

L’euro se stabilisait face au dollar sur le marché des changes vendredi matin, après avoir reculé dans la nuit, alors que les facteurs de soutien cycliques au dollar lui permettent toujours de préserver les gains enregistrés depuis deux semaines.

Vers 09H00 GMT (11H00 à Paris), l’euro valait 1,2826 dollar contre 1,2824 dollar trois heures plus tôt et 1,2857 dollar jeudi vers 21H00 GMT.

Le dollar valait 108,69 dollar contre 108,66 yens trois heures auparavant et 108,62 yens jeudi soir vers 21H00 GMT.

"Les prédictions de ceux qui voyaient la poussée du dollar se terminer semblent avoir été quelque peu prématurées", résumait Derek Halpenny, économiste à la banque Tokyo-Mitsubishi.

"Les ventes de dollars de la journée de jeudi peuvent maintenant être décrites comme un simple mouvement correctif, et le dollar repart à la hausse vers des seuils de résistance", commentait Patrick Bennett, économiste à la Commerzbank.

Les économistes attribuaient la perte de terrain de l’euro à deux facteurs :

D’une part, la baisse des cours du pétrole, qui a clôturé en forte baisse jeudi à New York après la hausse des stocks de gaz naturel (54,11 USD).

D’autre part, selon Paul Mackel, économiste à la banque ABN Amro, "les commentaires d’un ton ’haussier’ faits par (William) Poole et (Anthony) Santomero", deux membres de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Les cambistes n’ont en effet pas perdu de vue la possibilité que la Fed relève ses taux de façon accélérée à court terme pour contrer l’inflation, ce qui soutiendrait le dollar en augmentant le rendement des capitaux placés aux Etats-Unis.

Du coup, avant l’intervention vendredi d’Alan Greenspan, président de la Fed, qui doit s’exprimer sur le crédit à la consommation, "les investisseurs pourraient acheter des dollars au cas où il traiterait le thème de l’inflation", prévoyait Paul Mackel.

Les données économiques en provenance des Etats-Unis sont plutôt contrastées et expliquent en partie l’incertitude des cambistes.

Si la perspective d’un relèvement accéléré des taux d’intérêt est positive pour le dollar, le problème chronique du déficit commercial ou du déficit des comptes courants, en revanche, est un handicap.

"Le marché ne semble pas inquiet outre mesure des signes de dégradation des problèmes structurels américains", remarquait cependant Paul Mackel.

"Au lieu de cela, soulignait-il, le meilleur rendement des capitaux aux Etats-Unis a déplacé l’attention des cambistes vers les facteurs de soutien cyclique relativement positifs pour le dollar".

Selon certains économistes, le billet vert est donc en sursis et devrait être solide à court terme.

Le déficit commercial pourrait toutefois refaire surface "dès la semaine prochaine", remarquait Mitul Kotecha, économiste à la banque Calyon.

"Les chiffres de la balance commerciale américaine attendus mardi indiqueront une détérioration" du déficit, "une mauvaise nouvelle pour le dollar", prévoyait-il.

Vers 09H00 GMT, l’euro valait 1,2826 dollar contre 1,2856 USD jeudi vers 21H00 GMT, 139,40 yens contre 139,35 yens, 0,6865 livre sterling contre 0,6858 livre et 1,5499 franc suisse contre 1,5506 FS.

Le dollar cotait 108,69 yens contre 108,47 yens jeudi vers 21H00 GMT, et 1,2085 franc suisse contre 1,2008 FS.

La livre sterling valait 1,8689 dollar contre 1,8836 USD, 203,13 yens inchangé et 2,2588 francs suisses contre 2,2617 FS.

Sur le London Bullion Market, l’once d’or s’échangeait à 425,40 dollars vendredi matin, contre 428,00 dollars jeudi soir.

Source : rfi.fr