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L’impact des IDE en Algérie

jeudi 8 mars 2007, par Samir

Pour faire bénéficier l’Algérie de l’expertise technologique et industrielle des opérateurs étrangers, l’état doit jouer son rôle de régulateur en matière d’orientation des flux des investissements directs des étrangers (IDE).

Une usine en Algérie

Les chefs d’entreprise algériens publics et privés ne sont pas, fondamentalement, contre l’investissement étranger en Algérie, cependant ils estiment qu’une politique économique nationale doit s’appuyer sur des opérateurs locaux, des champions capables de tirer l’économie algérienne vers le haut. Les investisseurs étrangers viendraient en complément. Ces chefs d’entreprise partent du principe qu’aucun pays n’a été développé par des multinationales étrangères. La Corée du Sud, Taiwan ou Singapour, se sont engagés dans des politiques économiques volontaristes et ont d’abord fabriqué des champions sur lesquels ces pays se sont appuyés pour conquérir de nouveaux marchés extérieurs. Le changement d’orientation en matière de politique économique dans ces pays, s’est opéré avec l’appui d’un État fort et dans le cadre de ce qui est appelé “un protectionnisme éducateur”, en d’autres termes de la nécessité, dans un contexte de développement économique de protéger les industries naissantes en raison notamment d’économies d’échelle insuffisante et de l’inexistence d’une main-d’œuvre qualifiée.

Ces mesures protectionnistes ne sont en fait que “des béquilles pour apprendre à marcher” pour paraphraser un économiste. Le président du forum des chefs d’entreprise lors des débats durant les assises nationales sur l’industrie a relevé des statistiques qui résume parfaitement la doctrine des investissements directs étrangers. Les rares investissements étrangers enregistrés en Algérie sont concentrés dans les secteurs de l’énergie et les services. Pourquoi ? Parce que le marché algérien, contrairement à celui de la Tunisie ou d’un autre pays, est ouvert au maximum. N’importe qui pouvait s’installer et vendre en toute liberté. Les investissements étrangers ne viendront pas en Algérie s’il n’y a pas un minimum de protection, pas une protection classique, mais une protection “plus fine, plus intelligente” comme celle que pratique la Tunisie, en France, en Allemagne, aux États-Unis et partout dans le monde.

Si des entreprises veulent venir investir en Algérie dans la pétrochimie, c’est tout simplement parce que les prix du gaz et de l’énergie ne sont pas chers. Elles font une première transformation et exportent ce produit pour dégager plus de valeur ajoutée et créer ainsi plus d’emploi dans leur pays d’origine. Tous les pays du monde fondent leur développement d’abord sur l’investissement national pour sa nature endogène, avec ses apports (capital, bénéfices, impôts, formation...) revenant intégralement au pays et son caractère durable (non soumis aux aléas des stratégies des firmes étrangères en matières de localisation de leurs activités). Ouvrir la voie à la reconquête du marché intérieur mais aussi à la conquête de marchés extérieurs, en économie ouverte, passe entre autres par la fabrication de champions publics et privés, mais aussi par la création de grandes écoles de formation de compétences et qualifications qui manquent à notre économie.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après Liberté