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La baisse du prix d’internet en Algérie fait des mécontents

lundi 12 janvier 2009, par Rédaction

La forte baisse des prix d’internet en Algérie décidée par le ministère des télécommunications a fait des mécontents dans la famille des fournisseurs d’accès à internet.

Internet en Algérie.

La baisse de 50 % des tarifs d’accès à l’Internet en Algérie décidée par le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication en avril dernier n’a pas fini de faire des mécontents dans le milieu des fournisseurs d’accès. Ces derniers considèrent que cette décision populaire a eu des effets catastrophiques sur la qualité de service car elle a entraîné un engouement avec une augmentation substantielle de la demande alors que l’offre en matière de bande passante est restée la même, engendrant ainsi des connexions à bas débit. La décision a également entraîné des pertes financières pour les providers qui se chiffre à « plusieurs milliards de centimes », selon le P-DG de l’EEPAD, M. Nouar Harzallah. Cela s’explique, d’après lui, par le fait qu’il y a eu « une application de la baisse sur les ventes de détail, c’est-à-dire en direction des clients, mais pas sur les ventes de gros, c’est-à-dire en direction des providers ». Conséquence : l’EEPAD a enregistré « une perte de plus de 30 milliards de centimes en 2008 », a révélé M. Harzallah lors de son passage hier sur les ondes de la radio Chaîne III.

Il faut cependant rappeler que lorsque l’ancien ministre de la Poste et des TIC avait annoncé une baisse de 50 % des frais d’accès à l’Internet dans l’objectif de démocratiser l’utilisation de l’Internet, l’opérateur historique, Algérie Télécom (AT) avait appliqué cette décision en réduisant les tarifs vers ses clients finaux. La baisse ne concernait pas les coûts de liaisons vendues aux fournisseurs d’accès et qui sont jugés par l’association des providers « excessifs ». Les ISP privés ne sont pas les seuls à s’être plaints des conséquences de cette décision, puisque le P-DG d’Algérie Télécom lui-même, M. Moussa Belhamadi, avait exprimé les mêmes appréhensions, estimant que la baisse des tarifs aurait due être « progressive » car telle qu’elle a été opérée, elle a affecté la qualité du service. Le responsable d’AT avait même laissé entendre que les tarifs pourraient être revus, de manière à ce que le service ne soit pas bradé et que la volonté du gouvernement de généraliser l’accès à Internet soit respectée. Il a également affirmé qu’il est possible que l’Etat décide d’apporter une subvention à tous les ISP ». D’ailleurs, selon M. Harzallah, le gouvernement « travaille sur la mise en place d’un fonds de soutien » dont l’objectif ultime serait « d’aider à la promotion du contenu local et de permettre le développement de services à valeur ajoutée », car « la bataille n’est pas davantage à l’accès, mais plutôt au contenu ».

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant