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La contrefaçon en Algérie décourage les investisseurs

mercredi 21 novembre 2007, par Rédaction

L’ampleur de la contrefaçon qui sévit en Algérie décourage nombre d’investisseurs nationaux et étrangers désireux d’investir dans le marché algérien.

Les produits contrefaits inondent le marché en Algérie.

L’évolution de la contrefaçon sur le marché algérien risque de repousser davantage les investisseurs notamment étrangers. Plusieurs représentants de marques étrangères comme Michelin, OSRAM, Henkel, ont saisi l’occasion hier, lors d’une conférence-débat sur « l’ouverture du marché et protection de la propriété industrielle » à la Chambre algérienne de commerce et de l’industrie (CACI), pour dénoncer la contrefaçon dont ils sont victimes en Algérie. Le directeur général d’OSRAM a exprimé son désarroi et son inquiétude. Il a affirmé que 80 % des produits OSRAM qui sont sur le marché sont contrefaits. « Nous produisons des lampes d’une durée de vie de 15 ans, mais une grande quantité de lampes contrefaites a envahi le marché en Algérie. Ces lampes qui sont en train de concurrencer la marque d’origine ont une durée de vie de deux jours et dans la plupart des cas, elles explosent après deux ou trois jours d’utilisation », a-t-il précisé. Et d’ajouter que les services des douanes ont été alertés et que deux conteneurs de lampes contrefaites ont été saisis, mais, a-t-il insisté, des millions de lampes contrefaites circulent encore sur le marché.

La représentante juridique de Michelin a elle aussi fait part de l’inquiétude de son entreprise. Elle déclare que 65% des pneus Michelin sur le marché sont contrefaits. Et les services des douanes n’ont saisi aucun conteneur de pneus Michelin contrefaits en Algérie. Le représentant de Henkel s’est dit plutôt déçu après une décision de justice sur une affaire de contrefaçon dont son entreprise est victime. Il a affirmé qu’après avoir prouvé auprès de la juridiction compétente qu’un des produits Henkel a été contrefait, la juge avait condamné le contrefacteur (local), à une peine de 5 mois de prison avec sursis et une amende de 50.000 DA « seulement ». Le directeur général de la Chambre algéro-allemande de commerce et d’industrie (AHK), Andereas Hergenrother, organisant conjointement cette conférence-débat avec la CACI et le FCE, a exprimé la préoccupation des entreprises allemandes. « De plus en plus de sociétés allemandes nous font signe de leur préoccupation concernant la protection de la propriété industrielle en Algérie », a-t-il affirmé. L’intervenant a précisé que le cadre législatif algérien traitant la protection de la propriété industrielle et intellectuelle correspond aujourd’hui, en grande partie aux exigences de l’OMC, mais sa mise en oeuvre n’est pas évidente sur le terrain. Le directeur général d’AHK a expliqué cette faiblesse par le manque de personnel qualifié et par l’absence d’équipements nécessaires capables de détecter des produits contrefaits.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après Le Quotidien d’Oran