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La contrefaçon inonde l’Algérie

jeudi 17 août 2006, par Samir

L’engagement de l’Algérie en faveur de la libéralisation de son économie a eu pour effet d’encourager les réseaux mafieux nationaux et internationaux à exploiter le filon des produits contrefaits qui inondent le marché algérien, notamment ceux des pièces détachées et des cosmétiques.

La contrefaçon inonde l’Algérie.

La contrefaçon, auparavant anecdotique, s’est développée crescendo et atteint des proportions alarmantes. Aucun segment de la production industrielle n’est épargné. Des cosmétiques aux pièces de rechange, du prêt-à-porter à l’électroménager, en passant par les logiciels informatiques et les livres, cassettes, CD, DVD..., le marché algérien est inondé d’imitations à la qualité douteuse. On ne peut même plus faire passer un faux pour un vrai, tant ce marché est érigé en véritable concurrent du marché légal, avec codes, circuits, dépôts, grossistes et étals de vente au détail.

Baptisé « Taïwan » en raison d’un trafic très important en provenance de ce pays, le produit contrefait ne cesse d’inonder l’Algérie. Les grandes distances ne constituent plus d’obstacles. Mais le consommateur est, en quelque sorte, averti puisqu’il a le choix entre des produits « marqua » (originaux) ou Taïwan. Intégré dans le langage populaire, ce vocable est aujourd’hui synonyme de mauvaise qualité. Au-delà du préjudice commercial, c’est la santé et même la vie de millions de personnes qui sont mises en péril lorsqu’il s’agit de pièces détachées pour automobiles, de denrées alimentaires, de matériel médical ou de médicaments. Le ministre du Commerce a néanmoins rassuré dernièrement qu’aucun produit pharmaceutique ne fait l’objet de contrefaçon sur le marché du médicament.

Les dernières statistiques des services douaniers révèlent que le nombre d’articles contrefaits retenus sous douane est de en Algérie plus de 850.000 en provenance de Chine, 150.000 des Emirats arabes et 130.000 de France. Les efforts des services de lutte contre ce phénomène, à savoir, le ministère du Commerce, la douane algérienne disposent, depuis le 15 juillet 2002, d’un cadre juridique et réglementaire pour lutter contre ce phénomène fulgurant de la contrefaçon touchant quasiment tous les produits de large consommation. Actuellement, selon les mêmes services, il y a 50 affaires relatives à la contrefaçon qui sont au niveau de la justice.

Outre un raffermissement du cadre législatif en Algérie, il s’agit de mettre en place un centre national de formation et de perfectionnement pour les agents chargés de la répression des fraudes. Il faut aussi veiller à la création de laboratoires d’essai et de contrôle des produits industriels. Le recrutement de plusieurs centaines d’universitaires, spécialisés dans divers domaines d’expertise, étant prévu. Selon la directrice de contrôle par intérim au ministère du Commerce, 34 requêtes ont été enregistrées en 2005 et 15 en 2006. De son côté, la Direction générale de la sûreté nationale (Dgsn) a mis sur pied une brigade centrale chargée de lutter contre la contrefaçon, mais aussi contre la falsification de documents officiels en rapport avec les secteurs industriels.

Synthèse de Samir, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran