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La corruption plombe l’Algérie selon la Cour des comptes

jeudi 27 mai 2010, par Rédaction

La Cour des comptes a été mise à l’écart par le gouvernement au moment où la corruption est devenue généralisée en Algérie.

La corruption est généralisée en Algérie d’après la Cour des comptes.

Alors que l’Algérie sombre dangereusement dans le bourbier de la corruption, la Cour des comptes, un instrument dont la mission fondamentale est précisément la lutte contre ce fléau dévastateur, observe impuissante la dérive. Elle s’est avérée incapable de jouer son rôle de contrôler l’usage des fonds publics. Pourquoi cette institution est mise en veilleuse ? Les magistrats de cette institution ont, sans doute, la réponse, puisqu’ils ont décidé de porter à la connaissance de l’opinion publique les raisons de l’étouffement de l’énorme bâtiment qui surplombe la rue de l’Indépendance. Exaspérés par la situation dans laquelle se trouve leur institution, ils ont décidé de saisir le chef de l’Etat. Le silence est brisé. « On ne peut plus se taire », ont-ils déclaré. Dans une lettre ouverte adressée au premier magistrat du pays, le Syndicat national des magistrats de la Cour de comptes (SNMCC) a tiré la sonnette d’alarme. La Cour des comptes est mise en veilleuse pour ne pas dire qu’elle se meurt. « La mission de contrôle au sein de la cour est reléguée au second plan, en marginalisant le corps des magistrats. Le rôle de l’institution est minimisé en la dévoyant de sa mission fondamentale. » C’est la description qu’ont fait les magistrats de la situation qui règne au sein de leur institution.

Les magistrats de la Cour des comptes mettent en cause le président de cette dernière qui, selon eux, est responsable de « l’accumulation des problèmes que connaît la cour en raison de la non-gestion et du fait des responsables qui sont à la tête de cette institution depuis quinze ans ». Un état de fait qui « rendrait caduque la mise en pratique de la directive n°3 de décembre 2009 du président de la République, portant la mobilisation des instruments de contrôle et à leur tête la Cour des comptes aux fins de transparence dans la gestion des deniers publics en Algérie, dès lors que la Cour des comptes est réduite à sa plus simple expression », a affirmé le président du syndicat, Zineddine Harouche. Cette institution qui est, par définition, une juridiction administrative chargée principalement de juger la régularité des comptes publics, de contrôler l’usage des fonds publics et de mener des investigations ne pourrait pas accomplir sa mission dans telles conditions. « Le dysfonctionnement ou plutôt la non-gestion de notre institution va compromettre les missions pour lesquelles nous sommes mandatés. D’autant que cela ce passe au moment où le pays est plongé dans une corruption à grande échelle », a tonné Belaïd Taïti, membre du syndicat.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après El Watan