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La crise du textile en Algérie

lundi 24 octobre 2005, par Souad

Le secteur du textile en Algérie a perdu près de 80000 emplois depuis la fin des années 80, faute de soutien de la puissance publique.

Le secteur du textile en Algérie a été en partie victime de la très grande efficacité des chinois.

La crise du textile qui avait secoué le monde dés le début des années 1990 ajoutée à la hausse des prix des matières premières comme le coton, l’absence de tout investissement pour la modernisation des équipements de production, l’insécurité et l’importation anarchique du prêt à porter, sont les facteurs à l’origine de cette situation. Ce big-bang dans ce secteur vital dans l’aménagement et l’équilibre du territoire de tout pays qui se respecte, est passé presque inaperçu, dans le milieu des décideurs en Algérie.

Contrairement à l’Est et à l’Ouest de nos frontières, où il fait l’objet d’une attention particulière avec même des allégements significatif des charges sociales. Mieux, réunis, ces dernières années la Tunisie et le Maroc ont totalisé plus de 7 milliards de dollars de chiffre d’affaires à l’exportation de leurs produits textiles. L’Algérie enregistrait difficilement en 2004, plus de 3,5 millions de dollars un peu plus qu’en 2002 avec à peine 1, 5 millions de dollars. Ce qui n’a pas pour autant alerté les responsables algériens qui paraissaient avoir définitivement banni le textile de la politique industrielle sectorielle nationale.

Dans son rapport principal d’août 2004, l’International Finance Corporation (IFC) précise au chapitre de la situation du secteur textile algérien que : " Les entreprises du secteur public connaissent une baisse continuelle de leur production et ceci dans toutes les branches. Les taux d’utilisation des capacités sont aussi très faibles. Enfin, la plupart des entreprises du secteur sont dans une mauvaise situation financière". Pas une seule fois les experts de cette institution financière filiale de la Banque Mondiale n’ont abordé le problème de l’approvisionnement en matière première dont le coton et l’abandon de sa culture à partir des années 1970 en Algérie.

Des opérateurs économiques algériens imputent la crise du textile à la disparition de la culture industrielle du coton. Selon eux, cette disparition a imposé des importations indispensables pour faire tourner au ralenti la trentaine de filatures en activité sur l’ensemble du territoire national. La crise du pétrole intervenue durant les années 1980, aurait fini par achever le secteur national du textile mis dans l’incapacité de s’approvisionner en matière première. "Aujourd’hui, à l’exception de quelques rares privés à faible capacité de production, le secteur ne fait que survivre.

C’est pourquoi est importante l’initiative de relancer la culture du coton du groupe industriel Textile Manufacturing Campanie (Texamo) en partenariat avec le holding agro-industriel français Développement des Agro-industrie du Sud (DAGRIS) propriétaire de la Société Méditerranéenne du Coton (Somecoton). Elle est à même de redynamiser le secteur du textile", confie Abdelmoumen Mendjel un de ces opérateurs.

Le gouvernement algérien devrait définir une stratégie claire pour protéger les emplois restants dans le secteur du textile, et pourquoi pas, redonner confiance à des acteurs économiques qui voient leur parts de marché fondre sous l’effet de l’invasion des produits asiatiques.

Synthèse de Souad
D’après El Watan