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La croissance économique en Algérie : ressources et politique

lundi 29 août 2005, par Rédaction

Lors de la conférence “La croissance économique en Algérie : ressources et politique” animée par Abdelatif Benachenhou dans le cadre de l’université d’été du FLN, l’ex-ministre de l’économie a exposé un sévère réquisitoire sur les privatisations en Algérie.

Abdelatif Benachenhou lors d’une conférence consacrée aux perspectives économiques en Algérie.

L’ex-ministre des Finances affirme que “l’Algérie envoie des signaux contradictoires à l’adresse des partenaires étrangers” et qu’il se base sur une “étude approfondie de la question et après d’importants entretiens avec ces investisseurs.”

Abdelatif Benachenhou, l’ex-ministre des Finances, a été très critique hier lors d’une intervention animée à l’université d’été du FLN organisée à Boumerdès, à l’égard de la politique économique du gouvernement.

Dans une conférence intitulée “La croissance économique en Algérie : ressources et politique” exposée devant une forte assistance en présence de Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, et de Amar Saïdani, président de l’Assemblée nationale, Abdelatif Benachenhou n’a pas manqué de relever l’ambivalence du discours envers les investisseurs étrangers : “L’Algérie envoie des signaux contradictoires aux investisseurs étrangers”, lance-t-il d’entrée avant de préciser : “Je parle après une étude approfondie de la question et après d’importants entretiens avec ces investisseurs.” “Ces investisseurs avec lesquels je m’entretiens me demandent de clarifier notre position par rapport à leur venue en Algérie.

Ils me disent un jour, vous nous dites venez investir et un autre vous nous dites ne venez pas ! Si vous voulez qu’on vienne dites-le nous clairement et si vous ne voulez pas qu’on vienne faites-le nous savoir aussi”, martèle-t-il.

L’autre facteur dissuadant la venue des investisseurs étrangers en Algérie avancé par l’ex-ministre des Finances est “la question de la règlementation des changes concernant le transfert des dividendes”. “Quand vous dites à un étranger venez, donnez votre argent, investissez et après vous lui dites qu’il ne peut pas faire un transfert de ses profits à l’étranger, ce n’est pas normal”, relève-t-il sur un ton grave. “C’est de la bureaucratie que de décider de ne permettre un transfert de profit qu’après six mois de l’obtention des gains d’une entreprise d’autant que la loi permet ce transfert”, indiquera-t-il avant de marteler : “Appliquez la loi !”

Au chapitre de la politique financière, Benachenhou n’a pas non plus été avare de critiques. À ce propos, l’orateur dira qu’il y a “un manque de compétences humaines dans ce domaine”. “Je ne veux pas dire que les responsables au niveau des banques n’ont pas les compétences requises, mais il faut de nouvelles mesures pour permettre à ce secteur de bien fonctionner”.

S’agissant des ressources humaines dans le secteur économique, Abdelatif Benachenhou n’a pas manqué d’insister sur son insuffisance : “Le président de la République a décidé de lancer de grands projets comme l’autoroute Est-Ouest, le métro d’Alger, mais sans personnel qualifié et expérimenté, il sera difficile de les réaliser.” “Le facteur limitant principal est l’insuffisance des ressources humaines dont la formation, le placement et surtout l’usage constituent le maillon faible de toutes les politiques suivies même dans ce moment d’euphorie financière qui peut faire croire que la question de la croissance se réduit à l’argent alors qu’elle est complexe”.

Synthèse de Mourad
D’après Liberté