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La direction d’Air Algérie jugée incompétente
dimanche 17 juillet 2011, par
La gestion de la grève par la direction d’Air Algérie a été jugée médiocre et suggère que la compétence n’est pas le critère essentiel requis pour le poste de PDG d’Air Algérie.
Les grévistes d’Air Algérie, à savoir le personnel navigant de la compagnie, dont le mouvement a paralysé l’entreprise quatre jours durant avec les déplorables conséquences que l’on sait avoir occasionné à la clientèle, ne sont pas à stigmatiser et leur action à décrier. En ces temps où revendiquer est devenu le « sport national », pourquoi ne feraient-ils de même que toutes ces catégories de salariés dont les manifestations revendicatives ont fait florès ces derniers mois ? Le dialogue social est tout aussi impossible à Air Algérie que dans les autres entreprises publiques du pays et secteurs d’activité. Pour se faire entendre, le passage obligé est la démonstration de force. Le personnel navigant d’Air Algérie y a eu recours faute d’autre alternative. Leur mouvement est, disons-le tout net, ni moins ni plus légitime que ceux initiés ailleurs. Cela dit, il y a eu des coïncidences et des comportements dans la gestion de la grève du personnel navigant d’Air Algérie qui ont imposé l’impression que la revendication sociale qui a été son déclencheur n’a pas été exempte d’une manipulation.
Il nous paraît qu’à leur corps défendant, les grévistes ont été instrumentalisés et ont servi de masse de manœuvre à des cercles d’intérêts en lutte pour la mainmise sur le contrôle de la compagnie aérienne nationale. Sinon, comment comprendre que l’épreuve de force qui a paralysé Air Algérie ait été engagée alors que le nouveau président-directeur général vient tout juste de prendre les commandes de l’entreprise ? Que le personnel navigant ait eu des raisons justifiées d’aller à la grève à ce moment-là, cela est plausible. Mais le timing accrédite pour beaucoup l’hypothèse d’une action destinée à répliquer au changement opéré à la tête de l’entreprise, qui a dû ne pas convenir à des milieux aussi bien à l’interne de l’entreprise que dans les allées du pouvoir d’Etat. Des sources avancent même que le conflit ayant éclaté au sein d’Air Algérie est une des manifestations de la lutte à distance et en sourdine que se font le FLN et le RCD. La certitude est que le dégommage du précédent PDG de la compagnie aérienne et la désignation de son successeur ne se sont pas faits selon des critères relevant de considérations de l’ordre de la compétence et de l’efficience. Le nouveau PDG, ainsi que son prédécesseur et tous les patrons d’entreprises stratégiques doivent leurs intronisations ou leurs relèves à des « parrains » appartenant aux cercles décisionnels de l’Etat. Ce qui, à l’occasion, donne lieu à des passes d’armes qui empruntent les détours les plus tortueux et difficiles à traduire pour l’opinion publique.
Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran