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La gestion des barrages en Algérie épinglée

dimanche 6 août 2006, par Souad

La gestion des barrages en Algérie, confiée à l’Agence nationale des barrages et des transferts (ANBT) est un coeur d’un scandale financier où irrégularités et malversations se chiffrent en milliards, selon le rapport de la commission chargée de s’enquérir de la situation des travaux et des paiements.

La gestion des barrages en Algérie épinglée.

Le premier indice, qui a amené à raviver ce dossier chloroformé pendant un moment, a été la construction d’un bâtiment au niveau du siège de l’Anbt à Kouba. Bâti sur une superficie de 700m2, l’édifice est constitué d’un sous-sol, d’un rez-de-chaussée et de dix bureaux. Il a coûté la bagatelle de 216 millions de dinars. De quoi construire au moins 120 logements Aadl. Le dossier mentionne qu’aucun papier ne justifie cette construction encore moins les milliards du contribuable algérien dépensés. Le document relève « l’absence de décision d’inscription, l’absence d’autorisation de construire et l’absence de marché. Le seul document produit est un plan de masse ». Comment a été payé alors ce bâtiment ? A ce niveau, c’est le flou total.

A l’origine de cette affaire qui semble n’être que la face visible de l’iceberg, il y a eu le refus de la signature des passations de consignes entre le directeur général sortant, Abdenaceur Kali et son remplaçant à la tête de l’entreprise, Hacen Boutaghou. Ayant constaté l’impasse, le ministre des Ressources en eau a donné un coup de pouce. Il a ainsi créé une commission de vérification de la conformité des passations de consignes, le 15 mars 2006. Les résultats des travaux de cette commission n’ont laissé aucun doute quant à l’existence d’irrégularités dans la gestion. Le rapport de cette commission a d’ailleurs été catégorique : « L’examen du document de passations de consignes fait apparaître des manques et des insuffisances tant dans la forme que dans le fond ».

Dans un rapport rendu public sur la corruption en Algérie, la Banque mondiale a accablé notre pays. Les experts de la BM ont avancé que le phénomène de la corruption, défini sommairement par cette institution financière comme « une pratique utilisant la puissance publique à des fins d’enrichissement privé », gangrène toujours l’économie nationale. Ce phénomène international bloque sérieusement les investisseurs et les affaires en Algérie ont noté les mêmes experts. Le monde de l’eau en Algérie n’est pas exempt de corruption. L’enveloppe globale de l’investissement pour les projets du secteur de l’eau est estimée à 12 milliards de dollars pour 2005-2010.

Synthèse de Souad, algerie-dz.com
D’après l’Expression