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La gestion des réserves de change de l’Algérie fait débat

dimanche 20 juillet 2008, par Rédaction

La gestion des réserves de change de l’Algérie estimées à 126 milliards de dollars à fin avril 2008 continue de nourrir le débat économique national.

Les réserves de change de l’Algérie en hausse.

Les échanges souvent polémiques autour du thème de la gestion des réserves de change de l’Algérie impliquent de plus en plus activement experts, acteurs économiques, représentants de la classe politique et de la société civile, montrant bien que le sujet ne laisse personne indifférent et que la présentation de son volet technique n’est pas forcément ni toujours ésotérique. Il apparaît aussi que les questions soulevées dans ce cadre s’inscrivent dans une approche qui transcende les préoccupations immédiates et met en perspective un certain nombre de constats. Cela signifie que l’économie n’est pas seulement appréhendée dans sa dimension matérielle et tangible de tous les jours mais qu’elle est aussi projetée dans l’avenir. Certes, l’Etat reste interpellé sur sa gestion au quotidien, d’autant que la fracture sociale est loin d’être réduite et que l’on continue de s’interroger sur le paradoxe du système économique de l’Algérie encore largement caractérisé par une abondance de ressources financières et une répartition jugée inégale des fruits de la croissance. Cependant, sur un plan global, la distanciation qu’impose une réflexion analytique sur le processus de réformes conduit à pondérer les réserves émises à cet égard, notamment par la mise en avant des différents programmes de relance engagés via la réalisation d’infrastructures de base et de projets d’investissements présentés comme des leviers décisifs du développement.

La polarisation autour de l’utilisation des ressources en devises a été et reste tellement importante qu’elle a incité les intervenants concernés à aérer le contenu de la critique en la faisant passer d’une stigmatisation à caractère général des positions en présence à une argumentation fondamentalement technique sur des aspects opérationnels et stratégiques précis. La technicisation de cette problématique autour de l’idée d’un fonds souverain d’investissement en Algérie peut du reste être considérée comme une avancée qualitative notable dans la dialectique développée en la matière, dans la mesure où elle vient relayer une observation qui ne portait à l’origine que sur le faible rendement des placements de nos réserves de change. La proposition portant création d’un fonds souverain est en effet avancée par ses partisans comme une possibilité de mieux rentabiliser nos revenus extérieurs, et de les positionner à l’international dans une optique offensive par le biais d’alliances financières et d’opérations de prises de participation, avec toutes les opportunités qu’une telle démarche offrirait à notre pays sur les marchés extérieurs. Pour leur part, et tirant prétexte d’une conjoncture financière internationale fortement perturbée par la crise des crédits hypothécaires, les autorités excluent l’option de doter l’Algérie d’un fonds souverain et continuent de plaider pour une injection massive et une meilleure canalisation des ressources financières dans la sphère économique où les besoins sont considérables.

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant