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La gouvernance en Algérie selon la Banque mondiale

dimanche 4 février 2007, par Kahina

Les progrès enregistrés par l’Algérie en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption ont été salué par la Banque mondiale dans son dernier rapport.

La Banque mondiale recommande la poursuite des réformes en Algérie.

La région du Moyen-Orient Afrique du Nord souffre d’un déficit en matière de gouvernance comparativement à d’autres régions du monde. C’est du moins le constat dressé par Daniel Kaufmann, directeur pour la gouvernance à l’Institut de la Banque mondiale hier, lors du colloque co-organisé par le Conseil national économique et social (Cnes) et la Banque mondiale (BM), sur les thèmes des “libertés économiques, la gouvernance et la pauvreté”, au Palais des nations du Club-des-Pins. L’Algérie, qui a enregistré des progrès en matière de gouvernance durant les dernières années, reste tout de même à la traîne dans quasiment tous les domaines. Sur le plan de l’efficacité du gouvernement, elle est devancée par la Tunisie, le Maroc, l’Égypte et même le Liban. C’est le cas aussi pour le contrôle de la corruption.

Environ 38% des entreprises font état de pots-de-vin fréquents pour obtenir des contrats de marchés publics en Algérie. Quant aux institutions, seules la liberté de la presse et la police sont jugées d’une manière satisfaisante par les entreprises algériennes. Et encore, le pourcentage des entreprises émettant une opinion satisfaisante concernant la liberté de la presse dans notre pays a chuté de 80% en 2003 à environ 43% en 2006. Par contre, l’opinion des entreprises est défavorable au sujet du cadre légal, de l’indépendance de la justice et du rôle du Parlement, même si une légère amélioration est enregistrée. On estime qu’une “amélioration d’une déviation standard dans la gouvernance d’un pays hausse son revenu par habitant de quelque 300% à long terme”.

Pour rappel, les indicateurs mondiaux de la gouvernance, cités dans le dernier rapport de la Banque mondiale, “Governance Matters, 2006”, font ressortir que sur 68 pays, l’Algérie est devancée par une quarantaine d’États en matière de contrôle de la corruption. Daniel Kaufmann parle de stagnation de la gouvernance (indépendance de la justice) à travers le monde. Il souligne l’absence de tendance claire concernant les moyens de lutte contre la corruption à l’échelle mondiale, alors que d’autres domaines des politiques économiques et sectorielles se sont améliorées. Certains intervenants se sont interrogés sur le bien-fondé des indices de gouvernance utilisés par la Banque mondiale et pose la question des limites des enquêtes qui ont été réalisées, en évoquant parallèlement le mécanisme d’évaluation par les pairs, mis en œuvre dans le cadre du Nepad.

Synthèse de Kahina, algerie-dz.com
D’après Liberté