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La lourde facture du médicament en Algérie

lundi 16 mai 2005, par Hassiba

La facture du médicament en Algérie est de plus de 700 millions de dollars pour l’année 2004. Un marché qui représente quelque « 4 000 médicaments, dont 15% seulement sont produits partiellement ou entièrement chez nous », selon la déclaration, la semaine dernière, de M. Amar Tou, ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière.

Les pouvoirs publics tentent de réduire la trop lourde facture du médicament en Algérie.

Une note que les pouvoirs publics tentent de réduire par l’encouragement à la généralisation du médicament générique, des efforts jugés encore insuffisants par les professionnels du secteur. Objet de nombreuses convoitises pour être porteur, il n’est pas rare que le marché du médicament en Algérie enregistre de tumultueuses perturbations à l’instar des dernières ruptures de stocks, y compris de certains médicaments vitaux pour les patients. La circulaire interministérielle de mars 1998, toujours en vigueur selon le responsable d’un organisme étatique chargé de la distribution du médicament, définit le mode de calcul des prix et des marges bénéficiaires des médicaments à usage de médecine humaine.

Elle fixe les modalités de détermination des prix des médicaments importés et revendus en l’état, des prix à la production ainsi que les marges bénéficiaires pour les distributeurs. Pour ces derniers, le calcul des marges repose sur l’application du système des marges multiples et régressives qui s’articule autour de quatre fourchettes de prix plafonnés. Lorsque le prix du médicament va jusqu’à 70 dinars, la marge est de 20% pour les grossistes et de 50% pour les pharmaciens au niveau des officines. Si le prix est compris entre 70 et 110 dinars, les premiers ont une marge de 15%, les seconds de 33%. Si le prix se situe entre 110 et 150 dinars, les marges sont respectivement de 12 et de 25%. Au-delà de 150 dinars, les premiers ont droit à une marge de 10%, les seconds à celle de 20%. Ces fourchettes correspondent au prix CAF (coût, assurances et fret) pour les médicaments importés et revendus en l’état, et aux prix de vente à la sortie de l’usine hors taxes pour ceux fabriqués ou conditionnés. Il est à préciser que les dépôts de prix des médicaments importés sont effectués auprès du ministère du Commerce avant toute commercialisation.

Pour ce qui est des prix à la production et/ou au conditionnement, ils sont fixés en tenant compte des coûts et charges d’exploitation qui concourent directement à la production de ces biens. La valorisation de ces charges et du coût des matières premières est déterminée par l’application du taux de changes du jour du dédouanement de ces matières. Les autres charges sont calculées par référence aux éléments comptables et financiers au bilan de l’entreprise. Autre cas, les prix des médicaments importés et revendus en l’état. Dans ce cas, les prix sont déterminés par l’importateur et sous sa propre responsabilité sur la base du prix CAF majoré des droits, taxes et redevances prévus par la législation en vigueur, des frais et accessoires réellement engagés et les marges prélevées comme stipulé par la loi. Il est en outre utile de savoir que dans le cadre du contrôle a posteriori des prix des médicaments, l’opérateur est tenu de justifier à la demande des services habilités du ministère du Commerce tous les éléments constitutifs de la structure du prix des médicaments.

Par Yasmine Ferroukhi, latribune-online.com