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La perception de la crise mondiale en Algérie

jeudi 18 décembre 2008, par Rédaction

En Algérie, la crise mondiale continue d’être appréhendée essentiellement dans ses répercussions financières et économiques sous un angle d’ailleurs généralement technique.

L’Algérie et la crise financière internationale.

Ainsi et du point de vue matériel, les points d’impact de la crise sont ciblés quasi simultanément en rapport avec le montant des réserves de change de l’Algérie, les tendances du prix du baril de pétrole et la capacité de l’Etat à maintenir les importations à un niveau compatible avec les besoins du pays. Sur le plan formel, le discours sur la crise, qui nourrit en même temps le débat sur les problématiques qu’il est censé soulever, implique pour l’heure principalement les institutions publiques en prise directe avec les finances, le commerce extérieur et la politique énergétique, mais accessoirement aussi des experts, des économistes, des représentants d’organisations patronales et d’anciens responsables politiques. Les institutions de l’Etat (ministère des Finances, Banque d’Algérie, ministère de l’Energie et des Mines…) ont fait connaître leur position à ce sujet et en actualisent la teneur au fur et à mesure des évolutions de la conjoncture. Sur le plan décisionnel, seule l’installation, au sein du ministère des Finances, d’une commission de suivi de la crise a été, à ce jour, enregistrée et considérée comme une disposition concrète engagée par les autorités. Cette mesure constitue un dispositif autonome contrairement à d’autres mécanismes comme, par exemple, ceux de la politique pétrolière qui sont déterminés soit dans un cadre organique concerté (OPEP) pour ce qui touche aux orientations relatives aux quotas de production, soit par le marché pour ce qui a trait aux prix.

Sur le plan analytique, les pronostics avancés par certains économistes quant à un arbitrage éventuel de l’Etat dans le choix des investissements appelés à être différés ou reconsidérés sont contredits par d’autres intervenants qui estiment que les projets inscrits au titre des programmes de développement ne devraient pas subir de changements notables, ce que le dernier Conseil des ministres a du reste confirmé. Sur un plan méthodologique, on peut considérer comme probable le fait qu’une poursuite de la tendance baissière du prix du baril de pétrole donne lieu à une accélération des processus visant à l’élaboration d’instruments techniques opératoires plus efficients, plus tangibles en vue d’amortir les conséquences de la crise financière mondiale sur l’Algérie. Les éléments actuels et prévisionnels de cette démarche sont définis et structurés quasi exclusivement par l’Etat, leur conception, leur mise en œuvre et leur supervision n’étant apparemment pas fondamentalement influencées par les avis divergents exprimés ici et là par les spécialistes. Le constat établi en la matière met en exergue le primat de l’action de l’Etat dans l’élaboration de toute solution à la crise, légitimant par là même la nécessité pour le citoyen de s’en remettre à la puissance publique pour la préservation de ses acquis et la réalisation de ses aspirations. Ce rapport de subordination rend-il pour autant dérisoire et sans intérêt la question de savoir précisément si, en Algérie, la crise est perçue dans le champ social uniquement par ce biais ? On ne dispose à cet égard d’aucune source documentaire (enquête d’opinion, étude spécifique…) susceptible d’être prise en compte pour le décryptage du regard que la crise suscite au sein de la société.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant