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La politique économique de l’Algérie en débat

dimanche 5 octobre 2008, par Samir

Le gouvernement ambitionne de développer le secteur des PME en Algérie et d’améliorer l’attractivité du marché algérien pour attirer plus d’IDE.

La politique économique de l’Algérie en question.

Les dernières mesures prises par le gouvernement en matière de réglementation de l’investissement direct étranger (IDE) en Algérie, de promotion de la PME privée algérienne et d’assainissement des entreprises publiques semblent avoir été globalement bien accueillies dans les milieux économiques nationaux. L’innovation dans la méthode évoquée par le chef du gouvernement en rapport avec ces dispositions n’est-elle pas cependant de nature à influer sur les grandes orientations de la politique économique de l’Etat ? Pour l’heure, rien ne permet de répondre affirmativement à la question d’autant que, hormis la problématique des IDE désormais inscrite dans un cadre moins permissif et privilégiant d’abord les intérêts nationaux, aucun changement de fond n’est envisagé pour les autres dossiers de la réforme, l’Etat restant plus que jamais engagé dans la sphère économique, en particulier sur le plan financier en Algérie. Dès lors, c’est bien sur la méthode que l’attention sera portée pour jauger les chances de réussite de l’intervention de l’Etat non plus seulement au titre de sa fonction de régulation mais comme accompagnateur et facilitateur financier de l’investissement national. Dans cet ordre d’idées, on estime que la justesse de la nouvelle démarche du gouvernement ne pourra être corroborée qu’après une évaluation objective des financements considérables consentis par l’Etat ces dix dernières années au secteur économique national public et privé, notamment via les banques publiques.

La validation de l’argument de la méthode mis en avant par Ahmed Ouyahia passe donc logiquement par une analyse exhaustive des causes à l’origine de l’échec des divers programmes de sauvetage des entreprises publiques et de l’insuffisance persistante, en termes de production, de mise à niveau et de compétitivité, des contreparties des crédits massivement octroyés au secteur privé. Un examen critique en ce sens devrait également s’étendre à la question des créances douteuses détenues par les banques publiques algériennes sur le secteur privé et dont l’accumulation a révélé bien des carences dans le management du système financier. On ne semble pas avoir pris toute la mesure des risques liés à cette situation qui n’a toujours pas donné lieu à une démarche visant au règlement définitif d’un problème qui affecte directement la sécurité financière de l’Algérie. C’est par rapport au sort à réserver à une telle exigence, extrapolable du reste à d’autres domaines d’activité, que certains voudraient voir dans la notion de patriotisme économique une dimension éthique à même de crédibiliser l’objectif du changement affiché par le gouvernement. Faire l’impasse sur ce préalable, c’est entretenir inutilement l’illusion du changement, maintenir les réformes dans des contradictions qui en entravent le processus et reconduire les conditions d’un échec dont l’économie nationale pâtira inévitablement.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant